Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
Derniers commentaires
Archives
20 mai 2021

DUMONTEIX Jean-Benoît & AGOSTINI Joseph / Tueurs en série sur le divan.

 

TUEURS-EN-SERIE-SUR-LE-DIVAN-EDITIONS-ENVOLUME-L300
Tueurs en série sur le divan.
Jean-Benoît DUMONTEIX & Joseph AGOSTINI.

Note : 4,5 / 5.

Que se passe-t-il dans leurs têtes ?
Est-ce que se poser la question est y répondre ? Car que se passe t-il dans la tête d’un homme qui en tue un autre ? Et qui récidive encore et encore ?
Quatre tueurs en série français, Michel Fourniret, Guy Georges, Thierry Paulin et Marcel Petiot.
Pour essayer de les comprendre, deux psychanalystes sont les auteurs de ce livre.
Il est à noter que lorsque j’ai commencé la lecture de ce livre, deux
 de ces hommes étaient morts, deux Guy Georges et Michel Fourniret étaient vivants. Ce dernier est décédé depuis, en « emmenant ses secrets avec lui dans la tombe » comme les journalistes ont coutume de dire. Et des secrets, il en avait beaucoup.
Qu’est-ce qui rapproche ou différencie ces quatre tueurs en série ?
On peut aussi ajouter un cinquième nom, Jean-Thierry Mathurin, complice temporaire de Frédéric Paulin.
Ce qui les rapproche, ils sont un jour passés
 à l’acte et ont récidivé.
Mais beaucoup de choses les séparent, leurs origines et leurs motivations.
Pour Michel Fourniret, la recherche à tout prix de la virginité ! Sa première épouse n’était pas vierge. Alors commence pour lui une chasse à la virginité accompagnée
 d’une quête un peu mystique.
Un des chapitres qui lui est consacré se nomme d’ailleurs :
- De la passion pour la Vierge à la chasse aux vierges.
Pour Marcel Petitot, c’est plus compliqué à mon goût, c’est un être intelligent, anormal et malsain, torturant les animaux, voleur entre
 autres. Il a plusieurs casquettes, élu municipal, puis maire. Docteur sous le nom d’Eugène. Promettant un passage en Argentine à des juifs fortunés, il les extermine. Il prétendra à la fin de la guerre avoir été résistant à Paris. Son principal motif est une soif de toute puissance. C’est le seul des tueurs en série présent dans cet ouvrage qui sera exécuté. Qu’est devenu le butin… ? Mystère non résolu !
Pour Guy Georges, le motif semble plus facile à
 trouver, c’est la cruauté et aussi la haine des femmes. Chose qui résulte sûrement de son enfance. Fils de la relation d’un soir d’un soldat noir américain, marié aux USA, et d’une mère française qui travaille dans les bars fréquentés pas les soldats US. Elle reniera cet enfant, qui est son second. Ses grands-parents ne supportent pas son teint trop noir. Enfance et adolescence chaotique et violente, surtout, déjà envers les filles. Il est condamné à plusieurs reprises mais pas pour meurtres.
Il commence sa « carrière » à Paris, où
 il se prostitue et vole. Mais pour celui que la presse surnommera « Le tueur de l’Est Parisien », le premier crime approche, la victime sera une jeune fille aperçue à la terrasse d’un café… Pour quoi elle et pas une autre ? Terrible destin !
Pour Thierry Paulin, le motif est l’argent facile. Comme Guy Georges, enfants de couleur dans un monde d’enfants blancs, la vie n’est pas des plus simples.
Homosexuel, toxicomane, homme de la nuit et du paraître, cela causera sa perte.. Mais entre temps plusieurs vieilles femmes seront tuées
 pour des sommes souvent modiques. Il sera aidé durant quelques temps par Jean-Thierry Mathurin, son amant, métis inculte qui lui vouait une admiration sans bornes. Thierry Paulin est un flambeur notoire, il organise des fêtes somptueuses avec l’argent volé. Bel homme, son apparence le trahira. Il décédera en prison du sida. Jamais jugé, il est donc considéré comme innocent !
Cette affaire contribua à la création du « Fichier automatisé des empreintes digitales  le FDAE ».

C'est bien écrit, les termes techniques sont relativement faciles à comprendre même si parfois cela nécessite quelques recherches.
Cet ouvrage se termine par un chapitre nommé « la perversion des pistes de réflexion» où les deux auteurs prennent tour à tour la parole et répondent à certaines questions dont celle-ci :
- Peut-on imaginer une société sans perversion ?
Pour faciliter la compréhension des extraits, j'ai mis avant le nom des tueurs dont il est question.
Michel Fourniret.
-
 Monique Olivier, sa complice soumise, n'est d'ailleurs là que pour attester de son regard, la plausibilité de ses actes. C'est « la secrétaire de l'aliéné », celle qui le pousse au crime. La psychanalyse nous enseigne combien le regard de l'autre nous est vital.
- « Le
 fait de donner la mort est le paroxysme de l'orgueil. Rien n'est plus beau qu'un requiem », avoue le tueur en série. Les victimes peuvent être surprises et implorer leurs bourreaux.
Marcel Petiot.
La carrière de Petiot aurait peut-être commencé à Villeneuve. Mais ce dont on est certain, c'est qu'elle a continué à Paris.
- 1942 semble, d'un point de vue psychanalytique, le « moment fécond » où
 Petiot décompense, c'est-à-dire qu'il met en acte le scénario délirant qu'il a dans la tête.
Guy Georges.
-
 Ses coordonnées naturelles (sa couleur de peau) et symboliques (son patronyme) sont attaquées à l'aube de son existence, comme une entrave inaugurale, qui fit de son assignation de départ une équation aberrante.
- Mais la mère de Guy Georges a-t-elle
 voulu lui transmettre la vie ? A-t-elle fait un quelconque rêve dans lequel l'enfant peut se déployer ?
Thierry Paulin.
-
 Retour de la mère, donc. Il a 10 ans, elle s'est entre-temps remariée et compte… cinq enfants ! Bien entendu, Paulin ne parvient pas à trouver sa place au sein de la fratrie.
- Il faut quelqu'un de vulnérable, qui ne se défendra pas. Une vieille femme.
- Mais à la différence de Paulin, Mathurin n'est pas un psychopathe.
Éditions : Envolume éditions (2021).

Publicité
Commentaires
E
Bonjour Anne et merci de votre message et de vos appréciations.<br /> <br /> Merci aussi pour vos passages réguliers sur mon blog.<br /> <br /> Beaucoup de "noir" c'est vrai, retour sur mes premiers amours... littéraires.<br /> <br /> Au plaisir de vous lire.<br /> <br /> Yvon
Répondre
A
Impressionnée par votre rythme de lecture et de publications! Beaucoup de "noir" malgré tout. Je ne laisse pas de commentaire mais je vous lis!<br /> <br /> Bon we
Répondre
Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
Publicité
Newsletter
Publicité