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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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4 mai 2021

FANTE John / Demande à la poussière.

 

Demande-a-la-pouiere
Demande à la poussière.*
John FANTE.

Note : 5
 / 5.
Dans la dèche à Los Angeles.
Je poursuis ma découverte, un peu dans le désordre de l’œuvre de John Fante.
George Orwell a écrit ses périodes de dèche totale entre Paris et Londres, John lui nous fait part de son expérience de ce mode de vie à Los Angeles.
Le soleil californien aide t-il à supporter la misère dans la ville du clinquant et du rêve américain ?
Dans sa préface, Charles Bukowswki nous dit tout le bien de John Fante, car lui aussi a vécu dans la misère. Il a toujours des mots élogieux pour cet auteur, en particulier dans son livre «  Sur l’écriture ».
Arrivé en Californie, Arturo Bandini vit dans une misérable chambre d’hôtel dont il n’arrive même pas à payer le loyer. Où sont ses espoirs d’être un écrivain célèbre et célébré ? D’avoir les plus belles femmes de la ville à son bras, de belles voitures et d’être vêtu élégamment ? Pour l’instant il est très, très loin du compte.
Sur les conseils de son voisin, il devient voleur de lait… mais c’est du babeurre ! Il en est rendu à emprunter de l’argent à sa mère, mais il en dépense une partie avec une prostituée. En buvant un café, dégueulasse, il fait la connaissance d’une dénommée Camilla Lopez ou Camilla Lombard. Commence alors un épisode d’amour, de haine, plein de gestes ou de paroles blessantes.
Il donne à Judy, une petite fille, deux exemplaires d’un magazine dans lequel est édité un de ses textes (le seul édité d’ailleurs) « Le petit chien qui riait ? ». Que du bonheur, mais la maman de Judy ne l’entend pas ainsi !
Une bonne nouvelle au courrier, J.C. Hackmuth lui achète une de ses nouvelles à qui il donne le titre de « Collines perdues », avec un chèque de 150 $ dans l’enveloppe !
C’est la belle vie, mais attention de rester raisonnable… ce qui ne semble pas être le cas.
Il tente de reprendre contact avec Camilla… en lui envoyant un télégramme au bar. Chose qu’il regrette aussitôt, Ce texte provoque l’hilarité de la destinataire et des clients.
Après l’écriture, sa distraction favorite, ce sont les femmes, alors il essaye d’en séduire, des pas toujours fréquentables, Jean, Evelyne et Vivian, deux sœurs, et Vera, qui le relance jusque chez lui, qu’il ira voir à Long Beach, le jour d’un tremblement de terre.
Après avoir volé du lait, il vole un veau… ce qui le dégoûte !
Mais sa quête, c’est Camilla qu’il aime mais elle en aime un autre… le succès et l’argent n’y feront rien.
Nous retrouvons Arturo Bandini, fils de parents émigrés italiens. Il a quitté son Colorado natal pour la Californie, l’Eldorado, Los Angeles, la cité des anges mais aussi des rêves brisées.
Beaucoup d’autres personnages, féminins principalement, et sa logeuse, Madame Hargaves. Il croise aussi un curé et un voisin l’ignoble Hellfrick et pendant un temps Pedro, un petit souriceau !
Un excellent livre témoignage d’une ville à une époque donnée, loin du clinquant de carte postale de la Californie.
Extraits :
- Des jours sans, des ciels bleus sans jamais un nuage, un océan de bleu jour après jour, et le soleil qui flotte dedans.
- Elle avait un type, et pour sa race elle était belle, mais trop étrange pour moi.
- Là elle a dit quelque chose d'étrange qui m'est resté. Elle a dit : « Je voudrais vous voir crever d'une crise cardiaque. Ici sur cette chaise. »
- À Los Angeles vous ne serez jamais arrêtés pour vagabondage si vous portez un polo fantaisie et des lunettes de soleil.
- Bah, que je me disais, c'était toujours la même histoire- Poe, Whitmann, Heine, Dreiser, et maintenant Bandini ; ça aidait de penser ça, je me sentais moins seul.
- Sa langue m'explorait ma bouche comme une tête de serpent apeuré.
- Tous autant qu'on était, Bandini, Hackmuth, Camilla, Vera, on ne faisait que passer ; après ça on serait ailleurs.
- J'essaye de me rappeler tout ça dans l'ordre chronologique. Hiver, printemps comme été, les journées étaient semblables, sans changement aucun.
- Ses traits étaient un véritable livre ouvert de misère et d'épuisement.
Éditions : Christian Bourgeois (1986). 10/18 pour l’édition de poche.
Titre original : Ask the Dust (1939).
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Philippe Garnier.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Mon chien stupide.
Sur la route de Los Angeles.
* Préface de Charles Bukowski.

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