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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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30 novembre 2020

WILLI Pierre / Putain de dimanche.

Putain de dimanche 3
Putain de dimanche.

Pierre WILLI.
Note: 3,5 / 5.
Le jour du Saigneur !*
Auteur français de série noire que je découvre avec ce titre, son premier mais qui n’est pas le seul de sa bibliographie. L’action se déroule sur les 24 heures d’un dimanche qui n’est pas de tout repos !
Nous sommes dans une ville du Nord de la France, ou du moins près de la Belgique. Fable moderne d’une époque peu reluisante.
Dimanche : 0 heure.
Un homme roule dans sa nouvelle voiture, il est seul, désabusé pour ne pas dire en complète détresse, c’est con d’avoir un super véhicule flambant neuf mais pas de fric pour mettre de l’essence dedans ! Ce qui est encore plus con, mais cela il ne le sait pas encore c’est de faire de très mauvaises rencontres, et comble de stupidité c’est de faire le mariole ! Avec certains colleurs d’affiches cela ne pardonne pas ! Exit Léopold, mais sa Mazda rouge et rutilante va, elle faire du chemin…un dimanche de fête, enfin pas pour tout le monde ! Certains ne verront pas la fin de la journée !
Car il va s’en passer des choses ! Accrochez vos ceintures le rallye commence !
On va visiter certains quartiers, populaires pour ne pas dire sinistrés ! Les friches industrielles  ne servent plus à rien de légal mais à beaucoup de choses illégales. Les noms poétiques fleurissent, comme si cela suffisait à égayer la tristesse du béton et à enjoliver la misère ambiante !
La case Bambou le dancing, le quartier se nomme le Huron Blanc porte mal son nom tout y est sombre, la « Cité du Soleil » ne brille pas sous l’Astre solaire, la rue Van-Gogh n’évoque en rien les couleurs chatoyante du grand peintre.
Les groupes musicaux qui se produisent sur la scène de l’école du Huron Blanc : « L’assiette aux Beurs », « Les Punkies Roses » puis les « Nique ta Race » !
La police en plus de tenter de faire régner un semblant d’ordre est sur les dents, un redoutable serial-killer  sévit dans les environs, en plus il n’a pas hésité à tirer sur un policier ! Le manquant d’un cheveu !
Le dimanche se déroule petit à petit, il n’est pas un long fleuve tranquille ni un long jour de fiançailles, c’est plutôt « Panique de tous les bords », sous un rythme trépidant gonflé aux amphétamines !
Tout est décidément de trop dans ce livre, même le dernier cadavre est tué trois fois !
Beaucoup de personnages, trop à mon goût, entre les pas bons mais pas non plus trop mauvais, les mauvais pas si mauvais que cela, les flics un peu alcoolo et vraiment stupide, confondant un Haïtien et un Tahitien, tous les stéréotypes de la banlieue y passe ! Des colleurs d’affiches de la Force Nationale, une jeune femme arabe et  policière passant pour une traitresse à son identité. Un petit dealer, des voleurs de voiture, pardon un emprunteur de voitures, bref un kaléidoscope de figures plus vraies les unes que le autres, semble-t-il ! Des pauvres types en voiturette, un dénommé  Tarzan qui n’a pas inventé la liane pour faire ses exercices musculaires.
Abel qui contrairement au récit biblique n’a pas le beau rôle !
En voitures ; qui ici volent non pardon sont volées, certains personnages étant des ennemis déclarés de la marche à pieds. Et en avant la musique, c’est la fête dans le quartier !
Roman complétement déjanté, où tout est excessif mais que j’ai malgré tout continué pour savoir la fin…qui était prévisible ! Un mort de plus !
Pas mal de plaisir de lecture, c’est très agréable mais je pense vite oublier… Je vais voir pour lire autres choses de cet auteur.
Dimanche 23h59. Epuisé par toutes ses péripéties je vais me coucher !
Extraits :
-Ce fut un joggeur matinal qui donna l'alerte. Le corps surnageait dans l'eau glauque de l'écluse, la face tournée vers le fond. Les mariniers le repêchent cher mais, de toute évidence, il était trop tard et les pompiers ne se donnèrent pas la peine de sortir le matériel de réanimation.
- L'épaisse odeur de frites chargea ses narines et, au beuglement qui couvrait la télé dans la salle à manger, il comprit que les frères avaient bien avancé dans l'apéro.
- Mauvais quartier, femmes pas libérées, pas libre, jamais seul. Si, là-bas, trois doudous dandinant, doudounes dodues, trois doudous confortables, et leur sourire dis donc, à piéger le soleil.
- La rue dessinait un arc de cercle entre les carcasses déchiquetées de la jachère industrielle et le Huron Blanc ; le remblai de la rocade et les hautes tours de la Cité Soleil bornaient l'horizon.
- Toute la rue Van-Gogh puait la hargne et la rancœur, seul la peur n'était pas réciproque et ne concernait que les trois uniformes.
- Il se demandait pourquoi on l'ennuyait avec de telles futilités. Des voitures brûlées et carbonisées, cela se voyait tous les jours dans les banlieues un peu vivante ; les jeunes désœuvrés qui s'occupaient, normal ; pas de perte de vies humaines à déplorer donc banale, alors pourquoi s'affolait-on?
Éditions : Série Noire/ Gallimard (1999)
*Titre auquel vous avez échappé : Repos dominical !

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