Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
Derniers commentaires
Archives
17 septembre 2020

Le CLÉZIO Jean-Marie Gustave / Tempête.

 

Tempête
Tempête *
Jean-Marie Gustave Le CLEZIO.

Note : 4 / 5.

Sur la plage abandonnée.
Deux novellas dans ce recueil de cet auteur d’origine bretonne (désolé, je n’ai pas pu m’en empêcher) que, si ma mémoire est bonne je découvre avec ce livre. J.M.G.Le Clézio a été prix Nobel de littérature en 2008.
Titres de ces textes : Tempête et Une femme sans identité.
- Tempête. Nous sommes sur l’île d’Udo en mer du Japon. Un homme, Mr Kyo, qui n’est pas son vrai nom, (Il sera l’un des deux narrateurs de cette histoire, l’autre étant la jeune June), revient dans ce lieu après une très longue période d’absence de trente ans. Que vient-il y faire ? Il est évident qu’il n’a pas que des bons souvenirs ici. Pour ne pas dénoter, il se fait passer pour un pêcheur, chose qu’il déteste et bien entendu il n’y connaît rien.
Une préadolescente le rejoint, ils font connaissance. June vit seule avec sa mère et un copain de celle-ci qu’elle n’aime pas. Elle est la souffre douleur de Jo, un garçon un peu plus âgé qu’elle.
Lui de son côté a de lourds secrets qui le ronge, il a fait de la prison pour non assistance à jeune fille en danger. Il a en effet assisté au viol d’une jeune fille sans y participer, mais sans réagir. Durant son premier séjour sur cette île, il était avec Mary, une femme qui était sa maîtresse… mais qui est partie nager très loin et qui n’est jamais revenue.
June trouve en cet homme un père de substitution, n’hésitant pas à le rejoindre la nuit dans sa tente. Une situation ambiguë s’installe entre cet homme encore jeune et cette jeune adolescente de 13 ans ; qui en plus commence à être jalouse de la pharmacienne de l’île, une femme qu’elle considère comme très belle… L’île comme une prison à ciel ouvert.
Un très beau texte, les relations d’une fille avec sa mère, ses premiers émois amoureux, un homme intérieurement brisé qui cherche un sens à sa vie… et la mer !
- Une femme sans identité
Ce second texte commence par cette phrase :
- J’ai tressailli devant la mer.
La mer, toujours la mer. L’Afrique au début de ce texte, une petite fille se promène sur la plage de Takoradi (Ghana) avec une femme qu’elle croit être sa mère. Celle-ci est enceinte, une petite fille va naître, Abigail (dit Bibi). Cette famille, les Badou, étant très riche, fait partie de la grande bourgeoisie. Mais les disputes sont incessantes entre les parents.
La plus grande fille, qui pour l’instant n’a pas de nom ni de prénom, écoute un jour une conversation concernant sa naissance et ce n’est pas vraiment agréable à entendre.
Les guerres africaines et la faillite du père vont jeter ces gens sur le chemin de l’exil. La France pour commencer, mais lui découvrira que son épouse a un amant, et il partira pour la Belgique.
Pour les deux filles, chacune de son côté la descente aux enfers commence…
C’est très bien écrit (ce qui pour un Prix Nobel de Littérature) me semble la moindre des choses. J’ai préféré, mais c’est un avis personnel, le premier texte  « Tempête » qui donne son titre à l’ouvrage.
Extraits :
Tempête.
- L'île, pour moi, c'est un cul-de-sac sans espoir, l'endroit qu'on ne peut pas dépasser, après quoi il n'y a plus rien. L'océan, c'est l'oubli.
- J'ai tout de suite compris que Monsieur Kyo était séduit par cette femme. C'est ridicule, ça m'a mis en colère. Je n'aime pas que les grands se conduisent comme des enfants.
- J'aime les femmes. J'aime leurs corps, leur peau, l'odeur de leur peau l'odeur de leurs cheveux. Pendant les années en taule, j'en ai rêvé à chaque moment.
- « Les hommes sont comme ça. Ils s'en vont. Ils ne restent pas. »
- Une femme sans identité.
- C'était un peu l'odeur de la mort, c'était l'odeur de ce temps-là.
- Et c'était la première fois que je haïssais quelqu'un, la première fois, j'avais grandi d'un seul coup et jamais plus je ne serais une enfant.
- Ça m'a paru comique, parce que c'était la première fois depuis longtemps que j'avais une existence officielle.
- Je suis l'enfant du viol, l'enfant qui s'est accroché à l'utérus de la femme que l'on forçait, l'enfant d'une chienne qu’un chien a prise dans une cave d'une maison, à la lumière d'une bougie, sur un matelas à même le sol.
Éditions : Gallimard( 2014). Folio (2017) pour l’édition de poche.
* Deux novellas.

 

 

Publicité
Commentaires
Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
Publicité
Newsletter
Publicité