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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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21 août 2020

MANCHETTE Jean-Patrick / Lettres du mauvais temps.

 

lettres du mauvais temps

Lettres du mauvais temps.*
Correspondance 1977-1995.
Jean-Patrick MANCHETTE.
Note: 5 / 5.
Au fil des lettres.
En cette année de la commémoration du décès de Jean-Patrick Manchette, les éditions ou rééditions fleurissent.
Cet ouvrage débute par une note de l’éditeur qui explique son travail puis continue par une préface de Richard Morgiève.
De A à Z de Paco April à Z. éditions, 18 ans de la correspondance d’un des écrivains les plus complets
 et les plus singuliers de l’époque.
Sans fausse pudeur, Manchette parle de ses problèmes d’argent, de l’obligation qu’il a d’accepter des travaux dits « Alimentaires ». Il évoque aussi ses problèmes de santé il souffrira pendant longtemps d’agoraphobie, ce qui lui faisait haïr les salons littéraires. Il ne parle d’ailleurs pratiquement que d’un seul, celui de Gijón en Espagne.
Il nous narre la fondation de BANANA , association baroque sur le thème de la banane, pour faire glisser les forces
de l’ordre sur les peaux !
Parlons littérature, et les lettres sont nombreuses et toutes pleines
de politesse et de classe !
J’ai suivi avec beaucoup d’attention les courriers de Manchette pour Robin Cook, pour Paul Buck, auteur du magnifique « Les tueurs de la lune de miel ». J
ai découvert au passage que cet auteur est Anglais et non pas Américain, comme je le croyais ! Je pense découvrir bientôt Ross Thomas dont Manchette, qui fût son traducteur, dit le plus grand bien.
Pas réellement de personnages, mais des correspondants divers et variés, des écrivains de série noire,
mais pas que. On trouve un courrier à son voisin du dessus, car le vacarme matinal des enfants lui cause beaucoup de désagréments. Une lettre à une banque où avec beaucoup d’humour il signale qu’il n’a pas de compte !
Beaucoup moins d’humour à un jeune auteur qui lui avait demandé de lire son roman :
- J'avoue n'avoir pas dépassé, dans ma lecture, le milieu du deuxième chapitre, car je trouve votre style tellement mauvais que j'en souffrais...
Il conseille à Philippe Labro « Lune sanglante » de James Ellroy, et me donne envie de relire la trilogie Lloyd Hopkins.
Un grand livre, très intéressant avec une liste des récipiendaires des courriers et une table avec l’ordre des lettres.
Une chose que j’ai trouvée
bizzare, Manchette et Pierre Siniac (autre auteur de romans noirs) correspondent beaucoup en début d’ouvrage puis cet échange de lettres s’arrête brutalement en 1981 ?
On retrouve également au fil des lignes, le regretté Claude Mèsplede, un très grand nom, la mémoire du roman noir.

Il est amusant de constater que Manchette écrivait en anglais à ses correspondants dont c’est la langue maternelle, (James Ellroy, Ross Thomas, Paul Buke, Donald Westlake et Robin Cook entre autres) ; il a donc été nécessaire de les traduire en français !
Découvre t’on mieux un auteur à travers sa correspondance qu’à travers son œuvre ? Suite à ce recueil je pense que la correspondance donne une autre image d’un auteur. Car celui-ci parle de sa vie quotidienne ce qu’il n’évoque pas dans ses romans.
Extraits :
À Henri Droguet.
-
 Je pense qu'on ne peut absolument pas bosser pour le cinéma sans se compromettre ; je pense donc qu'il vaut mieux ne pas bosser pour le cinéma. Mais je ne peux pas me soutenir pécuniairement avec mes seuls bouquins, c'est aussi simple que ça.
À
 Paul Buck :au sujet de James Ellroy.
-
 Soit il vous intéressera, soit vous le détesterez, car il traite de questions qui vous préoccupent personnellement (les tueurs psychotiques, et le mal, principalement).
À Donald Westlake.
-
 Je déjeune demain avec un certain James Ellroy qui a écrit un roman saisissant, extrêmement violent. Mon pays vient de perdre presque tout son parti communiste et d'hériter d'un parti nazi à la place. Tels, tels ont été nos plaisirs, ces derniers temps.
À Philippe Labro :
-
 Je ne veux pas revenir à la SN en tant que Manchette parce que la SN n'est plus la collection mythique qu'elle fut.
À Ross Thomas :
-
 Mon légendaire « prochain » roman n'a pas avancé d'un pouce depuis juillet 1991, mais j'ai l'impression que je pourrais le terminer dans les mois qui viennent (touchons du bois ! ).
Dans l'épilogue, en réponse à un questionnaire :
- La plupart des livres sont stupides, spécialement de nos jours où ils sont lancés sur le marché comme des savonnettes. Je ne sais pas ce qu'il en est des miens.
Éditions : La Table Ronde (2020).
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Chroniques.
Play it again, Dupont.
Chroniques.
Laissez bronzer les cadavres.
Ô dingo, ô châteaux.
L’affaire N’Gustro.
Les yeux de la momie.

* Préface de Richard Morgiève.

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