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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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18 août 2020

FAULKNER William / Elmer suivi de Le Père Abraham.

 

Elmer
Elmer suivi de Le père Abraham.
William FAULKNER.

Note : 4 / 5.
Errances...
Ouvrage réunissant deux romans non terminés de William Faulkner.
Elmer : Éditions établies par Diane L.Cox. Avant propos de James B. Meriwether.
Le père Abraham :Éditions établies par James B. Meriwether.
Deux ébauches de romans diamétralement différents, de par la taille pour commencer, le premier en trois livres fait avec l'avant propos et les notes sur l'ouvrage environ 160 pages.
Le second à peu près 60 pages, introduction comprise.
Elmer.
C'est l'histoire d'un homme. Depuis son plus jeune âge, il rêve d'être peintre, il ne le sera jamais. Pourtant, il voyait déjà son nom Elmer Hodge peintre, en vedette.
Une enfance misérable, deux frères, une sœur Jo-Addie dont le corps l'intrigue profondément. Des émois amoureux pour son institutrice, Miss Marthe, vieille fille, qui n'est pas insensible à l'adolescent. Des déménagements incessants mais toujours la misère. En traversant les États-Unis, on perd des enfants en cours de route, ils quittent le giron familial, un garçon, le second et un jour hélas Jo aussi l'abandonne, seul avec ses parents... Il séjournera un moment au Texas.
Pour Elmer, il y aura la guerre, une grave blessure qui le laisse claudiquant aidé d'une canne.
Mais il y aura également les voyages, des bateaux, des jours de mer, L'Angleterre et Liverpool, l'Italie et Venise et la France et Paris.
Puis une femme Myrtle qui portera son enfant mais qui se mariera avec un autre.
Un texte à la chronologie incertaine ; il est évident d'après les spécialistes que des pages manquent, et aussi des paragraphes, et pas uniquement ceux qui devraient se trouver à la fin.
Tout cela n'aide pas à la compréhension du récit, même si l'écriture est très belle, mais énigmatique bien souvent.
Le père Abraham .
Ici par contre nous ne quitterons pas les États-Unis, le Sud et plus précisément le Mississippi. Ce texte est présenté par une introduction de James B. Meriwether comme une ébauche de la trilogie des Snopes. Il semblerait qu'il ait plusieurs fois tenter de le continuer avant de l'abandonner et de s'en servir pour d'autre écrits.
Le premier des Snopes, Flem débarque dans le sud rural. Il se marie avec Eula, une superbe jeune fille, dont le père Billy Varner est un riche propriétaire, il est le patron du « Frenchman's Bend » un grand ranch. D'autres Snopes arrivent petit à petit.
Le morceau de choix de cette histoire est un arrivage de poneys sauvages et la roublardise des cow-boys. Une lecture agréable. On suit l'histoire plus facilement que dans « Elmer » car il n'y a pas de coupure dans la progression des événements.
Faulkner parle de quelques écrivains, Kipling, Henry James et Sherwood Anderson qu'il rencontrât et qu'il admirait beaucoup.
Extraits :
Elmer.
- Le regard lourd d'Elmer remonta le long de la jupe noire informe jusqu'au corsage blanc fermé à la gorge par une broche en imitation de lapis-lazuli, pour croiser enfin le sien. Il sourit aussi et ils restèrent face-à-face, emplissant la pièce de dents découvertes . Puis elle posa la main sur lui.
- Il gravit le dernier échelon et la trouva, à bout de souffle et un peu apeuré, dans le foin.
- Entre-temps, il avait connu sa première expérience sexuelle. Dans la pénombre, Elmer leva sa tête ronde des blondes, les narines pleines de l'odeur du foin pour découvrir la bouche rouge et charnue qui n'était jamais complètement close, et encore jeune et dont les rondeurs suaves et juteuses paraissaient sur le point de faire craquer la robe coûteuse et souillée.
- La poitrine de la femme était molle et s'affalait avec une lassitude stérile contre son bras, mécaniquement, sans chaleur.
- Soutenu par cet inextinguible optimisme qui nous permet de supporter les pires malheurs, Elmer n'avait toujours pas abandonné tout espoir.
- Apparemment, la guerre avait bel et bien coupé les liens qui retenaient Elmer à sa vie antérieure. Ce n'était d'ailleurs pas pour lui déplaire, lui qui n'était plus qu'une immense et douloureuse épine dorsale.
- Parfois, le tunnel soporifique dans lequel sa vie s'était engagée plutôt prématurément s'interrompait.
Le père Abraham.
- Sauf pendant les périodes électorales, les autorités du comté la laissent tranquille ; ils financent eux-mêmes leurs églises et leurs écoles, ils ensemencent la terre et en récoltent les produits ; de temps à autre, ils commettent des meurtres et des adultères ; ils craignent Dieu, et ils détestent les Républicains et les nègres.
- Les poneys bicolores s'étaient massés derrière la charrette, farouches comme des lapins, menaçant comme des serpents à sonnette, et doux comme des tourterelles.
- Tais-toi et retourne à la charrette, dit l'homme, animé d'une fureur froide. Tu veux une raclée, ici au beau milieu de la route ?
- Sous ces latitudes, à la fin d'avril, le soir retombe vite. Pas d'un seul coup, mais sans la réticence qu'il y a en pays Yankee.
Éditions : Gallimard (Du monde entier) (1987).
Titre original : Elmer et Father Abraham.
Traduit de l’anglais et préfacé par Michel Gresset.
Autre titre de cet auteur sur ce blog :
13 nouvelles.

 

 

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