MEEHAN Andrew / À la première étoile.

À la première étoile.
Andrew MEEHAN.
Note : 4 / 5.
Qui est-elle ?
Premier roman de ce jeune auteur irlandais et donc premier traduit en français.
Nous faisons connaissance avec une jeune femme « La plongeuse irlandaise ». Plongeuse, c’est sûr, c’est son boulot dans un restaurant de Paris qui l’a accueillie. Irlandaise, c’est moins sûr, sa prononciation de certains mots semble venir de la verte Erin.
Elle a rendez-vous avec Daniel, un collègue de travail, à l’autre bout de Paris ; détestant le métro et adepte du jogging, elle s’y rend en courant. Le but de cette promenade, une pâtisserie pour manger un éclair. Dans la queue, elle remarque un homme qu’elle semble connaître. Comme elle adore donner des surnoms aux gens, elle le nomme « Dos d’Aigle ». Elle tente de le suivre mais n’y parvient pas. Elle soudoie une vendeuse, suit un livreur et découvre
l’identité de cet homme, Jérôme Cooper… quelles relations a-t’elle eu avec cet homme ?
Elle mène une vie de SDF, étant hébergée par un concierge tunisien puis squattant une cave...
Que s’est-il passé à Arles ? Elle y retourne avec Daniel, la patronne de l’hôtel confie un papier à celui-ci… que contient-il ?
Un autre voyage à Dublin pour voir sa famille...
Le personnage principal est une femme mystérieuse… quelle est sa véritable identité ? « La plongeuse Irlandaise » ce n’est pas très légal ! Est-elle Rose Bakery comme un carnet personnel le laisse entendre ? Ou alors Eva Hand, blogueuse, comme lui suggère un ancien amant ? Pourquoi ne se souvient-elle plus de rien ? Mais cela revient petit-à-petit.
Qui est réellement Daniel ? Lui aussi est une énigme. Et Jérôme dit « Dos d’Aigle », et Ségolène « Ségo », Caréna, patronne du restaurant et amie, que lui cache-t-elle !
De nombreux chapitres ou bien avec des noms pleins d’humour :
- C’est drôle comme les gens, même ceux dépourvus de mémoire ont parfois besoin de prendre leurs distances avec eux-mêmes.
ou:
- Travailler dans un restaurant ne signifiait pas forcément aimer manger au restaurant.
Un dernier exemple :
- C’est génial je déteste.
Ou annoncés comme « Canard » qui sont en réalité des extraits du carnet personnel de Rose Bakery commençant le 2 janvier 2011 et se terminant fin février 2012 ou Daniel avec un numéro de 1 à 9.
Un livre vraiment très étrange dans l’histoire et dans la narration, j’ai eu pas mal de problèmes pour rentrer dans le récit. On se retrouve devant un puzzle dont on se demande quels sont les tenants et surtout les aboutissants ! C’est plein de voies qui paraissent sans issues, de chemins de traverses, de voyages inattendus.
Bref, une lecture un peu ardue, mais intéressante.
Extraits :
- Daniel, l'amour est stupide, tomber amoureux est stupide, tu es stupide, je suis stupide. Je raccroche, c'est mon jour de repos, putain.
- Je ne sais pas ce qui m'a amenée à Paris (des bonbons, la musique, les garçons) mais je sais ce qui m'a fait quitter l'Irlande.
- Une petite maison à la campagne. Ça sonne bien. Près d'Arles. Oui là-bas.
- Tout ce que Daniel avait vu à Arles le rendait nostalgique du Connecticut. Nostalgique de la climatisation comme norme, et de la jovialité.
- Eva Hand - trois syllabes faciles à prononcer et rapides à taper.
- Il y avait des angoisses, bien sûr-Ghislaine-mais nous les éloignions à coups de rasades de champagne.
- 10 janvier 2012, café Breizh. La conversation commence de façon anodine.
- Peut-être était-il fatigué à cause du vol matinal, mais Dublin n'offrait rien de bien excitant. La célèbre bière qu'il avait bue à l'aéroport avait un goût de caniveau.
- Sur le carnet, l'écriture s'arrêtait peu après, à la fin du mois de février 2012. Est-ce que cela signifie que je me suis arrêtée là, moi aussi ?
Éditions : Joëlle Losfeld (2020).
Titre original : One Star Awake (2018).
Traduit de l’anglais par Élisabeth Peellaert.