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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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25 juillet 2019

QUIROGA Horacio / Contes d'amour,de folie et de mort.

 

Contes d'amour
Contes d’amour, de folie et de mort.

Horacio QUIROGA
.
Note : 3,5 / 5.
Laisser pour contes !
Je m'éloigne avec ce livre de mes habitudes littéraires. J'en profite pour remercier les éditions Asphalte de m'avoir fait connaître et aimer la littérature sud-américaine. Je vais donc découvrir cet auteur uruguayen au destin assez extraordinaire avec une vie entièrement marquée par la mort et le drame. D'où le titre de ce livre : Contes d'amour, de folies et de mort.
 La mort est, et c'est un paradoxe, a toujours été présente dans sa vie. Son père est décédé de mort violente, son beau-père s'est suicidé devant ses yeux, sa première épouse aussi. Il a également tué un de ses meilleurs amis en manipulant un pistolet et s'est suicidé en 1937 dans une chambre d'hôpital à Buenos Aires.
 Ce recueil contient quinze nouvelles qui, on s’en doute, seront tout sauf joyeuses !
« La poule égorgée » qui commence ce recueil prévient d’entrée de lecture, c’est très dur ! Dans la famille il y a quatre garçons débiles, alors quand naît une petite fille, c’est le bonheur ! Mais le bonheur n’a qu’un temps. Certainement un des textes les plus durs de l’ouvrage.
« Les bateaux suicides ». Vogue la galère mais pour certains membres d’équipage certains bateaux sont maudits. 
« Le solitaire ». Il est question ici de la pierre précieuse, objet de toutes les convoitises, de la belle épouse du bijoutier qui doit sertir celle-ci. La folie au bout des désirs !
Dans « L’insolation », les protagonistes sont :Old,Mike, Dick, Prince, Isondu, et Mister Jones, un texte très original, narration d’une course contre la mort. Que les vivants perdent toujours !
« Les barbelés » et Yaguaï » parlent d’animaux, de chevaux dans la première et de chien dans la seconde. Les premiers s’enivrent de liberté, le pauvre chien sera tué accidentellement par son maître !
« Les tacherons » ou la triste vie des péons dans les chantiers forestiers d’Amazonie ! L’argent à peine gagné est déjà dépensé !
« La méningite et son ombre » est une des rares nouvelles qui se termine bien ! Alors laissons les deux jeunes amoureux roucouler !
Les personnages sont souvent des couples : Jordan et Alicia, Estéban et Inès, amours bien évidement tragiques, dans des nouvelles aux titres souvent évocateurs « L’oreiller de plumes » (vous ne regarderez plus votre lit de la même manière après avoir lu ce texte), « La mort d’Isolde », très beau texte. Dans la vie il y a des choix à faire et une amante reniée peut avoir la rancune tenace ! Dans « Une saison d’amour » qui dure un an, Octavio et Lidia semblent vivre une grande aventure, mais un au revoir, peut-être un adieu. Un homme piqué par un serpent lui non plus ne sortira pas vainqueur de son duel avec la grande faucheuse. Des enfants se souviennent de leurs premières cigarettes et des évènements de ce moment marquant. Un pêcheur de grumes prêt à tout pour avoir un gramophone, un homme qui mange trop de miel… et qui en meurt !
Un bon recueil malgré son grand âge et ce malgré la tristesse qui émane de ces écrits !
Une présentation de Fréderic Chambert et une postface « Lecture d’un solitaire » par Victor Fuenmayor complètent très bien cet ouvrage. 
Extraits:
- Ces quatre idiots, pourtant, avaient fait un jour la joie de leurs parents.
- Ils commencèrent par changer de prénom : TES enfants. Et comme en plus des insultes il y avait les insinuations, l’atmosphère s’alourdit.
- Une fois qu’elle a passé une certaine limite du respect pour l’homme, une femme peut en arriver à dire à son mari des choses incroyables. La femme de Kassim franchit cette limite avec une passion au moins égale à celle qu’elle éprouvait pour les brillants. 
- C’était, avant tout, une beauté pour hommes, sans être le moins du monde provocante ; et c’est cela, précisément, que les femmes ne comprendront jamais.
- Mon envie de luxe, de mariage mondain, tout cela creva dans mon esprit comme une plaie. Et moi qui m’offrais aux enchères aux laiderons fortunés du grand monde, qui me mettais en vente, je venais de commettre l’acte le plus outrageant que l’on puisse infliger à une femme qui vous a trop aimé.
- Or, pour les chevaux, ce qu’ils venaient d’accomplir avait tout d’un exploit. De l’ennui de leur enclos à leur liberté actuelle, la distance était infinie.
- Dans une grande crue, une grume dérive avec une telle puissance que trois hommes hésiteraient avant de s’y risquer. Mais Candiyu n’était pas seulement très courageux ; il avait derrière lui trente ans de pirateries en eaux basses ou hautes et, de plus, il désirait devenir propriétaire d’un gramophone.
- Nous n’étions pas précisément Adam et Ève ; mais, ça oui, des Robinsons héroïques entraînés dans leur exil par un malheur de famille, la mort de notre tante, survenue quatre jours après le début de notre exploration.
- “Cher ami Durán,
Avec tout votre paquet de rancœur vous nous êtes indispensable ce soir. Supposez une fois encore que vous faites office de chloral, de véronal, de l’hypnotique qui vous irrite le moins les nerfs, et venez.”
Éditions : Métailé/ Unesco (1984). Points pour la version Poche.
Titre original : Cuentos de amor lucora y meurte. (1917)

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