Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
Derniers commentaires
Archives
14 septembre 2018

THOMPSON Jim / Le démon dans ma peau.

 

Le démon dans ma peau

Le démon dans ma peau.
Jim THOMPSON.

Note : 3,5  / 5.
Cette chronique sera basée sur la traduction (très décriée) de 1966. Cette version tronquée possède en couverture (pas du meilleur goût) une photo de l’excellent film de Michael Winterbottom tiré de cet ouvrage (film qui n’existait pas au moment de cette traduction). Une retraduction du texte intégral est désormais disponible sous le titre « L’assassin qui est en moi » dont je parlerai bientôt.
Lou Ford est un personnage à première vue plus que respectable. Fils d’un médecin connu, habitant encore la maison familiale après le décès de celui-ci, il est en plus adjoint du shérif. Un poste éminemment respectable, qui le place au-dessus de tous soupçons !
Car la face cachée de l’individu est tout autre. Tueur psychopathe, violent et froid, il voue une haine féroce à Chester Conway, de la Conway Construction Company.
Le début de sa vengeance est enfin à portée de son esprit diabolique. Il se souvient que son demi-frère Mike est mort sur un chantier de la Company et que des économies de bouts de chandelle sont à l’origine d’un manque de sécurité évidente.
Elmer Conway, fils alcoolique de Conway et amoureux fou de Joyce Lakeland, prostituée et maîtresse de Lou avec qui il entretient des relations plutôt violentes.
Ils trouveront la mort, dans la même pièce le jour où il avait décidé de quitter la ville, elle battue à mort !
Alors commence pour Lou une longue, très longue et sanglante descente aux enfers.
Lucille, amie d’enfance et maîtresse officielle, décède, elle aussi, puis tous les gens qui de près ou de loin peuvent avoir des raisons de le soupçonner… et la liste est longue.
Lou Ford est le digne penchant en plus violent du Nick Corey de « 1275 âmes ». Sous des airs de brave homme, de flic débonnaire dans une petite ville sans trop de problèmes. En réalité, être avide de sang et machiavélique, les traumatismes de son enfance resurgissent en lui. Et ce malgré les attentions que lui a apporté son médecin de père. Il est également responsable des années de prison effectuées par Mick qui s’est accusé d’un forfait qu’il avait commis.
Beaucoup de personnages secondaires dans ce roman de Lucille, éternelle fiancée et maîtresse attitrée ; Joyce Lakeland, maîtresse de passage adepte d’une certaine violence sexuelle ; les gens de la police ; Bob Maples, le vieux sheriff ; Johnny Pappas, pauvre gosse et beaucoup d’autres tous à des degrés divers victimes de la folie de Lou.
Un des premiers romans très noir de Jim Thompson, qui laisse augurer de la suite, sorte de prémices de « 1275 âmes ». Même trame, un homme de loi, un sentiment d’être rabaissé par la vie et les gens, d’où cet esprit de vengeance meurtrière.
Je vais dans quelques temps lire ce roman dans son intégralité et sa nouvelle traduction.
Extraits :
- S'il y a au monde quelque chose de pire qu'un casse-pieds, c'est un casse-pieds sentencieux, amateur de banalités.
- Elle me parut formidable. Le bon Dieu avait su coller la chair juste là où il en fallait et ça ferait le plus bel effet.
- C'était une petite bonne femme qui obtenait toujours ce qu'elle voulait et se fichait pas mal de ce que ça pouvait lui coûter.
- Elle m'embrassait, puis s'est mis à tirailler ma cravate, les boutons de ma chemise ; elle entreprit de me déshabiller alors que j'ai failli l'écorcher vive !
- Avez-vous déjà vu un vieux monsieur, dans la construction métallique ? Avez-vous jamais pris le temps de songer que, s'il y a toutes sortes de façons de mourir, il n'y en a qu'une d'être mort ?
- Nous vivons dans un monde bougrement tordu, un monde de salauds j'ai bien peur que ça ne change pas. Et je vais te dire pourquoi. Parce que personne, presque personne ne trouve rien à redire.
- Donc, il n'y avait rien d'inquiétant. Rien d'insolite chez lui, ni chez le shérif ni chez Conway. Il n'y avait rien... mais l'impression persistait et s'aggravait de jour en jour.
Éditions : Gallimard (1966) Folio pour la version poche (2010)
Titre original : The Killer Inside me. (1952)
Traduit  de l’anglais (États-Unis) par France-Marie Watkins.
Le démon M

 

 

 

Publicité
Commentaires
Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
Publicité
Newsletter
Publicité