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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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11 mars 2018

BROOKMYRE Christopher / Un matin de chien.

 

Un matin de chien
Un matin de chien.

Christopher BROOKMYRE.
Note : 4 / 5.
La santé n’a pas de prix * !
Un auteur écossais que je découvre grâce à ce roman. Il a été souvent primé dans son pays, ce livre a reçu le Critics' First Blood Award du meilleur roman policier de l'année 1996. Il est un des auteurs de l’association « Tartan noir » qui comprend entre autres Alex Gray, Val McDermid, William McIlvanney, Denise Mina ou Ian Rankin.
Jack Parlabane se réveille après une énorme cuite, une odeur détestable lui chatouille désagréablement les narines, il sort de chez lui, mais le vent fait claquer la porte ! Il est coincé… dehors ! Qu’à cela ne tienne, il va passer par la fenêtre de son voisin, et le tour est joué. Sauf que son voisin a été assassiné d’une manière particulièrement atroce et que la police est sur les lieux. Et donc lui aussi et en petite tenue ! Bien évidement il est pendant un instant fortement soupçonné ! Le mort, le docteur Jeremy Ponsonby, lui, ne sent plus rien, son nez est bouché par deux de ses doigts coupés et enfoncés dans les narines ! Et pourtant parmi les douces senteurs du vomis, surnage celle d’un super étron déposé artistiquement dans la cheminée ! Un meurtre hors-normes !
Jack va de son côté enquêter sur l’affaire. Par Sarah, ex-épouse de feu Jeremy, il va apprendre que cet homme avait un côté très sombre et était un parieur effréné. Lors de leur divorce, il avait une montagne de dettes. Mais plus aucune maintenant et il avait même de grosses sommes en espèces chez lui ! Par quel miracle ?
Apparait alors Stephen Lime, membre du Parti conservateur et unioniste de Grande Bretagne. Membre du Trust de Saint George, il flaire la bonne et très lucrative affaire dans le domaine de la sécurité sociale que le gouvernement britannique dépèce par petits bouts  vendus au plus offrant !
La part de galette peut être énorme, mais si la loi n’est pas toujours respectée, cela laissera quelques victimes sur le bord de la route !
Après moi, le déluge !
Jack, aidé d’un informaticien et de Sarah Bouchery ex-Ponsonby, va découvrir le pot aux roses.
Et ce n’est pas des plus jolis… l’argent n’a soi-disant pas d’odeur et pourtant…
Jack Parlabane, journaliste monte-en-l’air, est un des personnages récurrents de Christopher Brookmyre. Un peu acrobate il n’hésite pas à passer par les toits pour s’introduire dans des endroits où sa présence n’est pas souhaitée. Il revient de L.A. où sa tête était mise à prix. Son retour ne s’effectue pas réellement en douceur.
Sarah connaissant bien, et la victime, son ex-époux, et le milieu hospitalier, (elle est anesthésiste) sera une précieuse alliée. Comme la belle Jenny Daziel et aussi Matt Dempsey qui lui donnera la possibilité de voyager dans les ordinateurs de la société  Trust of Midlothian et dans l’administratif des établissements qu’elle contrôle.
Beaucoup d’humour parfois très noir, quelques expressions un peu osées, mais une lecture agréable pour un réquisitoire contre la société ultra-libérale qu’est devenue la Grande-Bretagne.
Le nouveau vocabulaire des actionnaires : « activement », « réactivement », « améliorer », « efficacité », «  dégraisser » ou « rationaliser » et tout cela sur le dos des travailleurs et des malades.
Un constat social qui fait froid dans le dos, même le domaine de la santé n’échappe pas aux actionnaires, comptables ou autres statisticiens prédateurs au nom de la rentabilité !
Extraits :
- Avec le recul, je dois admettre que j'étais bien naïve. J'aurais dû me préparer à la futilité comme on se prépare à la douleur et aux tourments.
- Certains cultivaient une flexibilité et un optimisme dont je reste une admiratrice inconditionnelle.
- Autrefois, se rappelait-t-il, les gens et les entreprises se contentaient de travailler. Mais cela n'impressionna plus personne, ils se mirent à travailler « activement ». À présent, il travaille « réactivement », bien qu'il continue toujours à faire le même boulot qu'au temps où il travaillait, tout simplement. Vacuité d'un langage de branleur.
- Celui qui bandait pour Tebbit et Thatcher ne s’acoquinerait sûrement pas avec Major.
- Il considère les patients comme des produits à gérer. En s'y prenant bien, tu en fais des vaches à lait. Dans le cas contraire, ils deviennent des handicapés financiers.
- Des hectares d'un site incomparable, en plein centre d'une des plus prestigieuses capitales historiques d'Europe, pour trois millions. Une occasion qui vaut bien un meurtre.
- Pour lui, les patients n'étaient pas des personnes, mais des états, des maladies. Incurables, dans ce cas précis, et pire encore : inintéressantes.
Éditions : Gallimard/ Série Noire. (1998).
Titre original : Quite Ugly one Morning (1996).
Traduit de l’anglais par Nicolas Mesplède.
*Mais peut rapporter gros !

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