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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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6 mars 2018

FALLADA Hans / Du bonheur d'être morphinomane.

Du bonheur d'être

Du bonheur d’être morphinomane.
Hans FALLADA.

Note : 3,5 / 5.
Dans la grisaille du monde.
Auteur allemand que je ne connaissais absolument pas. Il est né en 1893 et décédé en 1947. Ses deux romans les plus célèbres sont « Le buveur » et « Seul dans Berlin ». Alcoolique et morphinomane depuis son plus jeune âge, ces deux titres sont à l’image de son existence.
Six grands textes :
Les addictions ; Les garnements ; À la campagne ; Vie de couple ; Avec le petit homme et Voyous, truands et autres voleurs.
Toujours partagés en plusieurs chapitres.
 « Rapport objectif sur le bonheur d’être morphinomane » pourrait être sous-titré « Pénurie de pétrole ». En effet le pétrole est le surnom de la morphine pour quelques toxicomanes berlinois. Mais ici l’auteur et son compère Wolf sont en panne sèche… alors course éperdue vers les stations services, pardons les pharmacies… longues dérives souvent infructueuses !
Après la drogue, l’alcool, solution pour ce grand buveur, être en prison… mais cela n’est pas gagné ! C’est dure la vie !
Dans « Les garnements » qui contient deux des meilleurs textes de l’œuvre, j’ai beaucoup aimé « Je cherche mon père » où un jeune garçon recherche son père car sa mère est en prison ! La situation de la famille est pour le moins compliquée ! La recherche de cet homme aussi !
Pour un autre jeune homme, le fait de porter une vulgaire montre en nickel est un paradoxe, son père est horloger, alors pourquoi…
De drôles de personnages, je ne suis pas vraiment sûr qu’ils nagent dans le bonheur. L’un d’eux dit :
- « Car la morphine exauce chacun de mes vœux. Il me suffit de fermer mes yeux et le monde m’appartient ».
Des êtres falots, grisâtres trainant leurs misères et leurs hypocrisies, peu sont sympathiques malgré qu’ils soient nombreux. N’étant pas un familier de la langue, j’ai souvent eu du mal à m’y retrouver dans tous les noms et prénoms germaniques.
Des hommes, des femmes et aussi des enfants, tous avec leur mal de vivre. Que reste-t-il ? Les excès très souvent de boissons. Des mariages malheureux, des jalousies tenaces, des petits chefs imbus de leurs médiocres personnes ! Un homme qui aime (dans le bon sens du terme) les enfants, mais au détriment de la santé de son épouse. Une jeune fille, qui chaque fois qu’elle trouve un nouveau travail, son employeur fait faillite ! Belle galerie de ratés !
Un recueil qui ne respire pas la joie de vivre, bien au contraire. On sort un peu déprimé de tout cela, surtout que ce recueil est long, très long, trop long.
Une belle écriture ayant un peu vieilli. Des textes  relativement inégaux. Une bonne initiation à cet auteur.
Quelques notes de la traductrice complètent cet ouvrage.
Extraits :
- Le vieil assistant n’était pas là. Il y avait un jeune gars, les jeunes sont aussi tranchants que des lames de rasoir.
- Et la longue tourmente de la désintoxication commence.

- Cela fait sept ans que je suis enchaîné à l’addiction, un jour à la morphine, un autre à la cocaïne, une fois à l’éther, une autre à l’alcool.
- L’homme qui a fait de la prison pour la première fois est comme Robinson que la tempête a jeté sur une île déserte. 
- Mais il était un de ces candidats au suicide à qui la prison, malgré un régime pénitentiaire « humain », ne peut pas convenir.
- J’explique donc : je porte cette montre en nickel parce que mon père est radin, grippe-sou et pisse-vinaigre.
- Alors je l’ai embrassé. Ce n’était même pas si désagréable que ça de l’embrasser, elle avait de belles lèvres bien pleines et elle aimait embrasser, elle se pressa plus fort encore contre moi.
- Elle le trouva extrêmement brutal. C’était le début.
- Ah, c’était magnifique, la Saint Sylvestre à Varnkewitz ! Quel repas ! Et quelle femme charmante ! Et quels vins ! Et quel schnaps ! Quels cigares ! Et ils sont tellement gentils avec lui. Ils trinquent avec lui. Ils n’arrêtent pas de le resservir.
Éditions : Denoël & d’Ailleurs (2015)
Traduit de l’allemand par Laurence Courtois.

 

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