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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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15 avril 2016

WHITMER Benjamin / Cry Father.

 

Cry Father

Cry Father.
Benjamin WHITMER
Note : 5 / 5.

An nom du père et du fils défunt !
Auteur né en 1972, il y réside dans le Colorado à Denver plus précisément. C’est son second roman après « Pike » publié en 2010.
Patterson trouve une jeune et belle fille nue, ligotée dans la baignoire de Chase avec qui il était en affaire. Il la délivre, elle se rhabille, boivent un coup, il apprend son prénom, Mel, et se quittent là ! Mais pas mal d’ennuis pour Patterson viendront de sa bonté ! Mais il ne le sait pas encore.

Retour au bercail pour Patterson, son job, réparer les zones de catastrophes sur le territoire américain. Son havre de paix (euphémisme), une cabane perdue aux environs de Denver.
Il retrouve son ami Henry qui élève des mustangs en demie-captivité.
Il commence alors des voyages apocalyptiques en compagnie de Junior, fil de Henry à qui il voue une haine féroce. Junior est un dealer d’une violence exacerbée. Ils partent tous les deux pour des virées hallucinées et hallucinantes.
Certaines sont accomplies pour le compte de Vicente, pour aller se ravitailler en cocaïne.

Un roman d’une noirceur absolue dans la fange d’une Amérique des marginaux. Recherche d’une certaine rédemption pour Patterson mais descente aux enfers inexorable pour Junior.
Un livre plein de bruits et de fureur.
Des personnages à l’extrême limite de la rupture et qui parfois la franchisse allégrement. Drogue, alcool, sexe et violence, cocktail détonnant dont ils abusent très souvent.

Le personnage principal de ce roman est Patterson Wells, on sent un homme qui a vécu, trop vécu, marqué par la vie, il en a trop vu, il aspire à un repos bien mérité, mais sa rencontre avec Junior va le faire replonger dans un cycle de violence.
Junior, fils de Henry, beau garçon malgré un œil malade qui l’oblige à porter un bandeau, il plait aux femmes. Il use et abuse de la situation et de certaines de ses conquêtes. Il déteste son père, traumatisme de jeunesse ? Sûrement !
Laney, ancienne épouse de Patterson, mère de Justin, le fils décédé, un des rares personnages « normal » du livre, elle tente de renouer des liens avec Patterson, malgré la difficulté de la tâche.
Mel et Cashe seront, chacun à leur tour les oiseaux de mauvaise augure de la fin du roman.
De nombreux textes (64) très courts, plus ceux de Justin, donnent du rythme à ce roman très noir, glauque et violent où l’on ne compte pas les morts.
Seuls moments de répit, les lettres que Patterson écrit à son fils décédé très jeune, pour lui les responsables l’eau contaminée et un médecin, son couple n’a pas survécu à ce deuil.
Extraits :
- Ce qui se passe, quand on travaille dans des zones sinistrées, c’est qu’on s’attend à ce que le reste du pays soit en meilleur état. Et peut-être bien que certains endroits le sont.
- Et les guerriers de la Rust Belt qui occupent les ombres du bar se tournent vers elle comme un seul homme. Lorgnent la fille qui vient de la franchir avec le genre d’intérêt que les hyènes réservent à la chair fraîche.
- Comment vas-tu, Patterson ? Tu vis toujours là-haut sur la mesa pour éviter d’avoir à côtoyer les gens ? Tu te soûles toujours tous les soirs ? Tu n’as toujours pas le cran de te poser vraiment et de vivre enfin comme un adulte ?
- Mais quand tu restes suffisamment longtemps sans dormir et que tu carbures à la cocaïne et aux vapeurs d’essence, tes mains font plus ou moins ce qu’elles veulent.
- Il continue à payer ce qu’il a fait à son corps il y a dix ans, et à certains moments toutes ses douleurs menacent de se liguer pour l’estropier totalement.
- Patterson voit bien qu’il tente d’articuler une forme d’explication de lui-même, mais c’est comme s’il y avait deux Junior. Le premier de chair et d’os, masse secouée de pulsions qui s’éparpille et occupe tout l’espace, et le second une sorte de terroriste trônant en juge perpétuel du premier. 
- Quand tu travailles sur les zones de catastrophe, tu travailles avec des cadavres. Pas à chaque fois, pas tout le temps, mais tu te retrouves parfois à devoir t’occuper de leur évacuation.
-  C’est une de ces rares personnes qui préfèrent boire en compagnie de leurs seuls souvenirs. Malheureusement, ça semble commencer à devenir la seule chose qu’il sache faire.
- Mais je ne veux pas accorder à Henry la moindre justification pour ce qu’il a fait. Il ne le mérite pas, pas plus que Court ne le méritait. Ou que je le mérite moi pour ce que j’ai fait à Chase et Mel. Les raisons, les justifications, c’est des putains de conneries.
Éditions : Gallmeister / Neonoir (2015).
Titre original : Cry Father (2014).
Traduit de l’américain par Jacques Mailhos.

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