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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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28 février 2016

COOK Robin / Un écart de conduite.

Un écert de conduite

Un écart de conduite.
Robin COOK.
Note : 4 / 5.
Alors raconte…
Le dernier roman écrit par l’anglais Robin Cook. Les spécialistes pensent que ce texte est fortement autobiographique. On est très loin de la prose habituelle de Robin Cook.
George Breakwater est un personnage plutôt falot, être en creux, vivant plutôt chichement avec une pension de 500 livres par an. Il est encore jeune, trente-trois ans, solitaire et routinier. Il traverse Londres en métro y passant parfois la journée. Un jour dans un pub, il commet ce que l’on nomme pudiquement un attentat à la pudeur. En plus d’une amende de 50 livres, la justice lui suggère de consulter un psychiatre. Ce sera Madame Sonderzeig, alors il parle de tout ce qui lui passe par la tête, de sa vie, de son enfance et de sa classe sociale, avec laquelle il a un compte à régler. Et la facture est lourde !
Il s’épanche longuement sur son court séjour au célèbre collège d’Eton ! Parmi les écoles de prestige d’Angleterre, ce dernier a la réputation d’être le pire dans le domaine de la sodomie et, certainement de la cruauté envers les plus faibles. Breakwater y a son ennemi intime, un dénommé Greer. La haine et la domination iront plus loin !
Il parle aussi d’une aventure amoureuse des plus étranges, il narre ses rêves de Dieu et de choses plus futiles, ses nuits sont peuplées de rêves récurrents, un homme canard apparait souvent.
Son enfance ne fut pas des plus heureuses, entre ses parents, bourgeois dans l’âme, et lui, c’est une haine profonde. Il a un frère dont il parle peu. Seules deux figures trouvent grâce à ses yeux, Iris sa nurse dont il était amoureux à huit ans, et l’oncle Eddie, personnage hors-normes, truculent et excessif, ruiné après avoir dilapidé sa fortune ; il fut tué à la guerre.
Et la vie continue… et la séance avec Madame Sonderzeig aussi…
La rencontre avec Annie Midships, un voyage en Espagne, du sexe et du vin. La découverte de la misère extrême, puis la rupture sous prétexte que George lisait de trop… 
C’est comme une partie de poker menteur entre cette femme Madame Sonderzeig et cet homme aigri et complètement cynique et désabusé. 
Toujours une charge violente contre son pays et sa classe sociale avec ces mots très durs, en majuscules dans le texte pour leur donner plus de puissance :
« AH FOUTUE CLASSE SOCIALE, FOUTUE ÉCOLE,  FOUTUS SALOPARDS INHUMAINS STUPIDES ET INDIFFÉRENTS,  MON ÂME TOUTE ENTIÈRE EST REMPLIE DE HAINE ENVERS MOI-MÊME PARCE QUE JE VOUS AI TOUCHÉ, PARCE QUE JE VOUS AI CONNUS, PARCE QUE J’AI ÉTÉ VOUS, REPRODUISANT À L’IDENTIQUE VOTRE CRUAUTÉ DESTESTABLE ET SANS FAILLE …
George Breakwater finira peut-être par trouver une certaine forme de sérénité et par se reconstruire.
George Breakwater, enfant solitaire et élevé sans amour et rejeté dans l’indifférence familiale.
Madame Sonderzeig tente de comprendre cet homme pour le moins surprenant qui lui propose de but en blanc de faire l’amour !
Annie Midships, le grand amour, de son époque « Jouisseur » où le jeu l’avait rendu relativement riche. Ils vécurent ensemble une grande aventure en différents pays d’Europe.
Des femmes qui passent, certaines sont des connaissances de plusieurs années, d’autres sont des fantasmes de l’enfance ou de son adolescence.
Un texte sans concession sur le pays d’origine de Robin Cook.
Extraits : 
- Le monde qui nous entoure n'est plus le nôtre ; nos parents accaparent ce qu'il en reste. 
- « Je pense qu'il serait temps pour vous de partir » me dit-elle. « Non, dis-je en riant. Je pense qu'il serait temps pour vous de jouir ».
- J'ai été élevé à ne rien entreprendre de plus ardu que de siéger à un conseil d'administration – mon père n'a jamais fait autre chose.
- La seule personne à laquelle vous ne pouvez échapper, Monsieur Breakwater, c'est vous-même.
- Non, vraiment, Madame Sonderzeig, les Britanniques sont le peuple le plus sinistre du monde.
Éditions : Rivages (2012).
Titre original: 
The Legacy of the Stiff Upper Lip or The Astonishing Social Hinterland of a Lapse (1966).
Traduit de l’anglais par Jean-Paul Gratias.
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