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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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26 novembre 2015

GROLLEAU-FRICARD Anthony / Un amant liégeois.

 

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Romans finalistes du prix des Écrivains Bretons (par ordre alphabétique)

Les amants de Liège.
Anthony GROLLEAU-FRICARD.
Liège by night.
Encore un roman pour le prix de l'Association des Ecrivains Bretons, le sixième, il me semble. Encore une découverte avec ce jeune auteur, voyageur, qui semble s'imprégner des villes où il réside, ici c'est Liège. 
Étienne, le puceau de Liège, mais cela il ne le saura qu'à la fin, homme du sud de la France, résidant depuis peu à Liège, fait, un soir de grande fête, le 15 Août, connaissance de plusieurs Liégeois relativement atypiques. Donc ce soir-là, il quitte son logement et la femme qu'il pensait aimer. La fête bat son plein, la bière coule à flot. Après quelques réticences et quelques boissons alcoolisées, il se joint à une bande de joyeux drilles emmenés par Bubu, roi de la fête (je sais, elle est facile). 
Nous sommes dans le Carré, un quartier un peu délaissé, le gros de la fête se déroule ailleurs en Outremeuse, cette île sur la Meuse, ce fleuve :
Croissant noir de la Meuse sur le front d'un clown blanc*.
Pour le jeune français, la nuit commence, le coca commandé sera vite remplacé par des litres de Jupiler, entre autres, et la nuit continue, la fête se prolonge, certains particuliers font office de bars ou de restaurants.
Étienne fera la connaissance d'un Liège inhabituel, une ville pleine de bière et d'allégresse, il goûtera avec son mentor Bubu aux alcools et à la nourriture locale. Bubu, l'amoureux transi de sa ville. Il découvrira aussi, plus la nuit avancera vers sa fin, à l'heure où le jour s'imposera, une facette triste de Bubu, homme clown, meneur d'hommes aux matins de gueules de bois carabinées ! La fête de nuit, version Liégeoise, nuit épique aux multiples péripéties, nuit homérique car en cette nuit du 15 août, deux surprises viendront au matin : la belle et mystérieuse Marieke  et la neige...
Beaucoup de personnages dans cette nuit d'ivresse, de tendresse, oui de tendresse, la fête et l'ivresse à la bonne enfant à la Belge peut-être !
J'ai beaucoup aimé ce roman qui ne pouvait, sauf accident, que me plaire ! Les déambulations festives et bien arrosées dans une ville en liesse sont un sujet pour moi inépuisable. Et lorsque c'est réussi, c'est magique.
En plus dans ce récit l'ombre et la musique de Jacques Brel semblent être de la fête.
Avec cette belle chanson que j'adore « Il neige sur Liège », d'ailleurs la dernière phrase du livre reprend quelques mots de Jacques Brel. 
Extraits :
- Quoi qu'il fasse, il est condamné à souffrir. Petit fils de bourgeois du sud de la France, il se crée les souffrances dont le confort familial l'a privé. Il a honte. Il culpabilise.
- Une petite cave sombre d'où s'échappe du Michel Sardou, des annonenements sur le Connemara et des rires.
- Le Belge est un fêtard exceptionnel. Un épicurien. User sans abuser n'est pas sa maxime préférée. Le Belge, il abuse de bonnes choses.
- Il se remémore les vers de Brel :
 Ce soir, ce soir, il neige sur mes rêves et sur Liège que le fleuve transperce sans bruit.
- La révolution française de dix-sept cent quatre-vingt-neuf donne à la France le droit légitime de donner au monde des leçons de liberté.
- Il a bien conscience de l'absurdité de certains mythes, de certaines croyances historiques qui frôlent la bigoterie républicaine.
-  Partir, c'est aussi fuir, c'est être un lâche qui refuse l'affrontement. Pourtant sa fuite est une rupture. Elle ne pourra que la prendre pour tel. C'est un moindre mal.
- Bubu est un être attachant qu'il a pris en sympathie et lui montre le monde d'une manière peu orthodoxe. Quel changement ! Il suit son corps potelé ce crâne rasé, cette bouille ronde à travers Liège. Ce soir, il le suivrait jusqu'en enfer.
- Comment se peut-il que ce type bedonnant, rencontré il y a quelques heures, ait pu trouver les mots aussi justes pour décrire son malaise ? Même lui n'avait pas réussi à le décrire aussi clairement.
- Croiser Marieke un soir de 15 août en Outremeuse, c'est croiser Liège incarné dans la plus belle de ses créations. C'est vivre un rêve éveillé. Ne blasphème pas et mesure pleinement ta chance.
Éditions : In Octavio (2014).
* Paroles de la chanson « Il neige sur Liège » de Jacques Brel.

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