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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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6 juillet 2015

JÉGOU Alain / Direct live.

 

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Direct Live.

Alain JÉGOU
.
Note : 4,5 / 5.

Quand la musique est bonne…
Recueil de chroniques musicales du regretté Alain Jégou.
D’une émission radio avec André Verschueren en 1956 à un concert de Joan Baez & Mercedes Sosa en 1988 en Allemagne, trente ans de musique et de concerts sous la plume toujours poétique d’Alain.
Dans une touchante préface, Benoît Delaune écrit ce qui suit :
Tirons jusqu'au bout cette ligne de référence, ce ping-pong musical entre Alain et moi : lors d'un de nos derniers échanges, je lui ai envoyé un dernier lien Internet vers une vidéo d'un concert de Neil Young à Rio de Janeiro en deux mille un où le musicien canadien joue une longue version, époustouflante, sincère, élégiaque, lyrique, de sa chanson  « Cortez the Killer », évoquant le conquistador et le massacre de tout un continent.
La musique fait partie intégrante des vies de chacun d’entre nous, par exemple ces quelques lignes qui me parlent :
- « Je me suis foutu un CD de Jethro Tull : «  Aqualung », dans le lecteur. Ça date de 71 l'enregistrement. Ça me rappelle que je faisais le con dans les brics de Papeete : le Queens, le Lafayette et autres bouges aussi craspecs, entre deux stages à Mururoa pour m'envoyer quelques sniffettes radioactives en regardant monter les champignons dans le ciel immaculé et la merde rongeuse retombait dans le lagon.
J'ai précédé Alain de quelques années, en 1967 exactement, et personnellement j'étais basé à quelques kilomètres de Mururoa, à Hao plus précisément.

 1956 : André VERCHUEREN, TSF, Radio Monte-Carlo.
–Tout un flux de sons et d'images, tendresse et visage rayonnant de chaleur ressurgit du malheur.
Ainsi va la vie, autres temps, autres mœurs, parents et jeunesse partis.
Puis arrive la vague du yéyé et les débuts du rock 'n' roll en France, les Chats Sauvages entre autres, Dick Rivers a déjà la banane. Contrairement à ce qu'il chante, c'était très sérieux d'embrasser les filles.
Début d'une nouvelle ère musicale, Bob Dylan, New York, la réponse, le vent. Pete Seeger, un apôtre de la musique folk, The Animals, qui en quelques minutes mettaient en garde, restez dans le droit chemin ! Un tube de l'époque qui est, à mon goût, une très grande chanson.
Them à Belfast, Van Morrison à l’aube d'une très longue carrière, les Rolling Stones aussi encore plus longue et plus fructueuse.
–« Amour tout neuf d’envol dans le mystère sensuel de l'autre qui se découvre et désire aussi naître dans l'insolente beauté du plaisir partagé. »
Le regretté et provocant Vince Taylor, sorte de clone au destin tragique de Gene Vincent. Cuir et chaînes.
Jefferson Airplane à San Francisco, tout le monde planait, faites l'amour, pas la guerre. Utopie qui n'a pas duré longtemps.
Qui était "The Who" ? Un groupe encore mythique après toutes ces années passées.
–« Fais exploser ma vie au tréfonds de ton antre. Ton cul ma religion, mon Éden, ma passion ».
Grateful Dead, San Francisco, 1966.
Neal Cassady, Alan Ginsberg, la défonce.
–« Jack* n'aurait pas aimé ça. Mémère non plus. Leurs anges à eux : Gérard, Leo et Ti Nin étaient des anges du paradis. Mémère n'aimait pas les voyous de l'enfer. »
On retrouve dans ces pages le ban et l’arrière ban de la musique de l’époque. En plus de ceux cités plus haut (désolé, je n’ai pu dresser la liste complète des chapitres de ce livre) :

Phil Orch
–« Un poète, un hobo, un voleur d'escarbilles, jouant la fille de l'air sur un sursaut d'esprit. Un amoureux des mots et des ivresses de tons, un homme libre vainement écroué, à qui nul ne peut soustraire sa flamme d'imaginaire.
Claude Nougaro l'Olympia Paris. 1969.
–« Pauvre enfant de mai foudroyé à jamais sur les chemins poisseux de la vie confortable, tranquille, avec leur idéal bancal et leur discours à la sauce tartignole ».
Paco Ibanez. Plateau des Quatre Vents à Lorient. 1969.
Tous les opprimés de la terre sont là. Les nord-américains, les sud-américains et ceux de l'Amérique centrale aussi.
–« Pourtant "El Che Vive » et son esprit survole au-dessus du merdier où nos espoirs s'étiolent ».
Janis Joplin. Convention Hall. Philadelphia. 1969.
Bye bye baby.
––« Cahin-caha sur le chemin de la caserne, bras dessus bras dessous avec la lune sexy drapée dans les froufrous de sa chemise de nuit. Les grolles dérivant sur le bitume mouvant des venelles jugulaires qui serpentent sévères au pied du mont Faron ».
Léo Ferré. Le Royal. Lorient. Hiver. 1971.
–« Retour dans l'hémisphère corsaire, le repère des chiens de mer, aux mines d'hommes battus par les tempêtes internes et autres fariboles de pensées éreintées.
Il n’est pas, je pense, interdit de parler de certaines influences littéraires qui ont bercé Alain Jégou. Kerouac bien sûr, comme beaucoup d’entre nous et d’autres de par le monde. Bob Kaufman, poète américain, ainsi que Claude Pélieu.

Toujours la superbe écriture d’Alain Jégou, même pour ce qui peut paraître comme un exercice de style, une chronique musicale.
Je pense que les chanteurs sont nos plus proches « compagnons de route », chaque chanson ayant pour nous plusieurs souvenirs qui s’y raccrochent.
Éditions : Apogée (2015)
* Jack Kerouac

 

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