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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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18 septembre 2014

BANVILLE John / La lumière des étoiles mortes.

 

003090859

La lumière des étoiles mortes.
John BANVILLE.
Note : 4 / 5.
Souvenirs !
Que dire de John Banville, qu'il est certainement un des plus grands auteurs irlandais vivants ! Une œuvre riche mais pas d'un accès facile. Il s'est récemment mis à l'écriture de romans policiers sous le pseudonyme de Benjamin Black, avec semble t-il, un succès certain.
La mémoire devient ici une entité malléable ! Ces événements se sont-ils réellement passés de cette manière ? Les souvenirs du narrateur semblent lointains et parfois enjolivés !
A-t-il vraiment fait la connaissance de Madame Gray de cette façon surprenante, cette femme sur son vélo dont le vent (fripon) soulève l'ample jupe jusqu'à la ceinture offrant une vision furtive, inédite et agréable !
Il a quinze ans, elle en a trente-cinq et elle est la mère de son meilleur ami. Elle devient sa maîtresse, un amour bref dans une petite ville irlandaise.
Revivre cette passion très longtemps après est sujet à caution, vérité ? fantasmes ? faits enjolivés ?Pendant qu'il tente de rassembler ses souvenirs, lui l'acteur de théâtre, Alexander Cleave est contacté pour tenir le rôle d'Alexander Vander dans un film à venir.
Il ne connaît absolument pas le monde du cinéma et doit composer avec la vedette féminine du film, Dawn Devonport. Une tentative de suicide de cette dernière va les rapprocher, ils partent en voyage ensemble sur les traces Axel Vander et de Cass, la fille d'Alexander.
Ce livre fait partie d'une sorte de puzzle qu'est l’œuvre de John Banville où les personnages ont parfois de façon ténue des liens les uns aux autres.
Je me pose la question, est-il nécessaire d'avoir lu les autres ouvrage de l'auteur pour mieux appréhender ce livre ? Je le pense, mais je les ai lus il y a très longtemps et je n'ai plus que de vagues souvenirs ! Vrais ou enjolivés ?
Alexander Cleave est un acteur de théâtre vieillissant ( que l'on retrouve dans plusieurs titres de John Banville). A l'apogée de sa carrière, un trou de mémoire en pleine représentation l'a contraint à se retirer du monde du spectacle, il vit dorénavant avec son épouse, ses souvenirs et le fantôme de sa fille morte.
Axel Vander, personnage fort ambigu (personnage central du roman "Impostures") : il a croisé entre autre Cass Cleaver, la fille défunte d'Alexander. A-t-il eu un rôle dans son décès ?
Dawn Davenport, actrice à succès, est au fait de sa gloire....éphémère peut-être !
Ayant lu plusieurs romans de John Banville, ma première impression est que celui-ci m'a semblé plus facile d'approche que beaucoup de ses œuvres précédentes. Malgré tout quelques mots peu usités se trouvent ça et là, mais cela reste dans la limite du raisonnable.
La question posée par ce roman est la suivante : notre mémoire est-elle fidèle ? Involontairement ou volontairement, ne la travestissons pas à notre profit ? Ne faisons-nous pas l'impasse sur certaines choses désagréables de notre vie !
Personnellement quand je pense à mon service militaire ne me reviennent que les événements les plus joyeux et dans la mesure du possible, j'évite le reste.
La rupture de la liaison entre le narrateur et Madame Gray se révèle, en fin d'ouvrage tout à fait différente de ce que le jeune homme se souvenait !
La mémoire et la vie sont ainsi faites !
Extraits :
- Curieux, ces trous sur lesquels on tombe quand on appuie trop sur le tissu bouffé aux mites du passé. Enfin, quoi qu'il en soit, c'était là.
- Là, je ne vois plus les gants en résille ni le chapeau ridicule. J'ai dû les inventer, dans une impulsion frivole ; Dame Mémoire a ces moments ludiques.
- Appréciais-je alors ces choses comme je les apprécie aujourd'hui où mes délices sont-elles rétrospectives ? Se peut-il qu'un garçon de quinze ans ait l’œil avide et sélectif de mon vieux roué actuel ?
- Cela faisait des semaines maintenant qu'on interprétait leurs amours violents : comment ne pas être plus ou moins dans leurs peaux ?
- Oui, le suicide, même quand il ne s'agit que d'une tentative, suscite un véritable malaise.
- Puis les doigts de Dawn Davenport ont cherché à m'agripper le poignet et tout à coup elle s'est matérialisée dans sa chemise de nuit. Tremblante et haletante elle sentait la nuit et la terreur.
- Elle était partout, séduisante brillance papillonnant parmi d'innombrables ombres anonymes.
- Je n'ai pas rêvé d'elle, après son départ, ou, si ça m'est arrivé, j'ai oublié mes rêves.
- Ces liens qui se déploient à travers le monde, pareils à des fils d'araignée, leurs contacts poisseux me déclenchent des frissons !
Éditions : Robert Laffont (Pavillons) 2014.
Titre original : Ancien Light (2012).
Autres chroniques de John Banville sur ce blog:
Athéna.
La lettre de Newton.
La mer.
Le livre des aveux.
Le monde d'or.

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