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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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7 décembre 2013

PRILLEUX Frédéric / Par la racine.

 

9782843625121 (1)

Par la racine.
Collectif.

Note : 4 / 5.
Nouvelles d'outre-tombe.
Le collectif "La fureur du noir" et les éditions "Terres de brumes" nous offre depuis treize ans un recueil de nouvelles noires. Celui-ci est le second de la nouvelle présentation après "Blonde(s)", l'année dernière.
Dorénavant les recueils se composent de quatre nouvelles, une d'un professionnel, en l’occurrence Marc Villard et de trois amateurs éclairés, cela va s'en dire : Jean-François Grosset, Jérôme Guingouain et Olivier Roux.
"Chiendent" c'est de la mauvais herbe...ça pousse...au crime parfois. Joubert à la suite de ce que l'on pourrait nommer pudiquement une bavure a quitté la police. Le mort, tout dealer qu'il était, pris en flagrant délit, n'était pas un quidam quelconque, mais le fils d'un député. Alors, il faut bien se recycler.
Leïla est étudiante aux Beaux-Arts, et elle fait aussi l'escorte-girl pour arrondir ses fins de mois. Mais c'est aussi assez souvent un métier à risques. Alors elle embauche Joubert comme escorte-boy.
Une balade nocturne et sanglante dans le Paris multiethnique de la nuit et de la prostitution.
"Trou de mémoire". Les neurones au contraire de la mauvaise herbe ne repoussent pas...En plus l'abus de boissons alcoolisées non amorties par des nourritures non spirituelles, mais solides, n'aide pas. Un clochard un peu poète et son chien choisissent comme lieu de villégiature un rond-point verdoyant et un peu retiré du centre ville. Un autre vagabond s'invite petit à petit dans sa vie..
Des bribes de vie d'avant refont surface....départ en catastrophe, la voirie intervient sur le rond-point...puis la police...
"Bien de famille" Et non pas famille bien...ici on dirait vraiment que de l’engrais a été mis sur de la très mauvaise herbe! Là c'est famille je vous haïs!
Un inventaire à la Prévert, une galerie de portraits d'êtres plus abjects les uns que les autres! C'est qui trompera l'autre, et dans les grandes largeurs. Tous les coups sont permis....Au nom du père, de la mère, du fils et du fric.
Une narration très originale pour un texte fort.
"Tri sélectif". Quand la seule mauvaise herbe dont on bouffe les racines, ce sont les pissenlits, c'est qu'on a un problème dans la vie! Et c'est un euphémisme !
Quand on est ferrailleur, la verdure, c'est reposant, mais point trop n'en faut!
Une histoire ordinaire avec des hommes ordinaires, frères, ils ont toujours travaillé ensemble, fils de l’immigration de la dictature de Salazar. La vie ne fut pas rose tous les jours pour eux. Ils ont gagné leurs vies honnêtement, enfin plus que certains de leurs confrères, ils se sont pliés de plus ou moins bonne grâce à tous les changements de lois, au mépris affiché par leur voisinage....Mais un jour hélas ils dérangent de beaucoup plus puissants qu'eux !
Des personnages ordinaires, les bons : Joubert, un ancien flic reconverti en chauffeur, une étudiante contrainte de vendre son corps, deux jeunes clochards, à l'amour à la mort, deux frères ferrailleurs soudés l'un à l'autre.
Puis les autres sans foi ni loi, les proxénètes pour qui la violence physique est une arme de dissuasion, une famille de fous furieux qui polluent tous ceux qu'ils approchent, des tueurs accomplissant les contrats.
Un très bon recueil avec beaucoup d'originalité, surtout de la part des trois amateurs! Marc Villard restant à mon goût dans un certain classicisme.
Je poursuis mon grans chelem, 13/13 !
Extraits :
- Elle se rappelle combien elle s'emmerdait dans sa petite ville, repérée en permanence par la brigade des bonnes mœurs. Elle court et elle sait que, nuit après nuit, elle joue avec le feu.
- Une heure plus tard, il chantonne Jeff de Jacques Brel devant un documentaire allemand.
- Le sens giratoire est à la circulation moderne ce que la zone d'autonomie temporaire est aux altermondialistes.
- L'inconvénient du pinard, à ce stade, c'est justement qu'il ne connaît pas la péremption. Sagesse de la civilisation qui périme le jambon n'est pas la liche. Bref, je m'égare.
- J'avais tellement de rituels que j'avais dû être égyptien ou prêtre ou romain dans une autre vie. Le sommeil en attendant le ballet automobile du matin.... sur mon rond-point..
- Elle l'a voulu, ce marmot ! Caprice de jeune bourgeoise à peine sortie du bénitier où ses vieux ont dû la bricoler. J'ai cédé.
- Il utilise.... à son seul profit. Pratique, financier, sexuel... Louison use, abuse et... jette. Femmes, voitures, usines...
- Carte blanche m'a dit le vieux. Je veux tout récupérer. L'usine et surtout la propriété. C'est sentimental il a rajouté.
- Mon père a préféré s'exiler ici, illégalement, et vivre dans l'humiliation au lieu d'aller se battre dans nos colonies d'Afrique contre des gens qui ne lui avaient rien fait.
- Nos objectifs professionnels étaient de rester en vie, de ne pas être expulsés et d'entendre autre chose que du fado dans nos radios.
- On dépollue, on trie, on conditionne, on revend, bref on valorise. Mais on reste une verrue dans le paysage. Le côté obscur de la consommation de masse.
Éditions : La Noiraude/ Terre de Brume (2013).

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Commentaires
S
c'et malin ! dès que je passe ici, je note des titres - mon petit calepin est presque plein ;)
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