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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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2 décembre 2013

Collectif (Présenté par Achy Obejas) / La Havane Noir.

Nouvelles hors-saison

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La Havane Noir.
Collectif ( Présenté par Achy Obejas ).
Note : 4 / 5.
Cuba si, Cuba no.
Sea, Sex, Sun and Spéciale.* 
(La Havane aujourd'hui).
Second recueil de nouvelles consacré à La Havane que je lis. Plus récent car datant de cette année, il est édité par les Éditions Asphalte. Les auteurs sont :
Alex Abella, Arturo Arango, Lea Aschkenas, Moisés Asis, Arnaldo Correa, Michel Encinosa Fú, Mylene Fernàndez Pintado, Carolina Garcia-Aguilera, Pablo Medina, Miguel Mejides, Achy Obejas, Oscar F. Ortiz, Leonardo Padura, Ena Lucia Portela, Mariela Varona Roque. L'habituelle playlist musicale et rythmée termine cet ouvrage en quatre parties avec également une très intéressante biographie des auteurs, avec pour certains la liste de leurs titres traduits en français.
La première nouvelle qui est commune aux deux sert de passerelle entre le recueil des éditions "Autrement" et ce volume. Elle est intitulée "L'homme de nulle part". "Regardez le soleil en face" certains se sont brûlés les yeux, d'autres les ailes! Ici il est question de combat de chiens, d'alcool, de dope, de sexe, de vengeance et d'espoir de départ pour La Yuma...bon voyage. "Le dîner" ce ne sont pas les fruits défendus mais les fruits de mer introuvables! Le temps a passé, les amis ont vieilli, la ville est en décrépitude et le dîner qui les réunit est le plus difficile à organiser et pourtant il y va de l'honneur de l'hôte. Un très beau texte sur le temps qui passe pour les hommes et les choses. Dans "Ténèbres et lumières", l'auteur nous décrit son quartier comme un sexe féminin, et c'est assez réussi. Mais il se plaint aussi des coupures d'électricité ! Les ténèbres sont très sombres et parfois cruelles. Les bandits de grands chemins ne détroussent plus les cavaliers, mais les cyclistes. Une nouvelle d'une noirceur terrifiante dans un La Havane apocalyptique ! "Un assassinat et une belle mère" nous rappelle que le sport national à Cuba n'est pas l’assassinat des belles-mères, mais le base-ball! Sport tuant s'il en est! Cherchez l'erreur, un jeu typiquement américain! "Pourquoi traîner un tel fardeau", là-bas non plus on ne choisit pas sa famille. L'horreur intégrale!"Le pont rouge" ou la version cubaine de "Protégez-moi de mes amis, mes ennemis je m'en charge! Un titre énigmatique "Zenzizenzizenzic", puis dans "Olúo" nous plongeons dans le monde des sciences occultes ou divinatoires, avec pour nous un vocabulaire inconnu!
Une femme, un téléphone et un tueur, les nuits et les conversations s’éternisent..le bonheur c'est simple comme un coup de fil, mais la mort peut aussi en dépendre! Une histoire à l’atmosphère étrange (comme l'ensemble du recueil d’ailleurs). Une autre femme seule avec sa mère mourante dans un grand immeuble...paix à ses futures cendres! Un homme construit un bateau, sept petits tours, et puis s'en va. Un détective américain, un peu homme de main, aux prises avec pas mal de monde à la Havane...cela n'ira pas sans dégâts. Surtout en pleine révolution où les Yankees ne sont plus les bienvenus! Des morts, violentes bien sûr et toutes sortes de délits qui ne sont que de la propagande des ennemis du régime et de la révolution. Bref à Cuba tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, sauf pour un petit chinois vengeur!
Une atmosphère étouffante dans la plupart des textes proposés ici. L'absurdité des situations de la vie de tous les jours, c'est Kafka sous le soleil, encore heureux qu'au moins celui-ci brille. La résignation ou un fatalisme avec une bonne dose de système D et de corruption. Pour beaucoup la seule solution, la fuite périlleuse pour les États-Unis à la fois si proche et si loin.
Extraits :
- Désormais, l'homme habite le couloir de la mort. Il est probable qu'on ne l'exécute jamais, à cause de cette histoire de droits de l'homme. À ce que je sais, depuis que ce pataquès international lancé au printemps 2003 suite à des exécutions par balles un peu expéditives, on n'a plus exécuté de civils.
- Non, je savais que les choses étaient comme ça, ni plus ni moins, et que même en rêve ça ne changerait rien.
- Une fois les voisins partis, ma mère et moi avons vraiment été heureuses. Nous avions désormais un immeuble de seize étages rien que pour nous.
- Le Parkisonil , c'est un vrai missile quand on le mélange à l'alcool.
- Chacun était désespéré : Luis avait besoin qu'Eliado obéisse à son dernier ordre et Eliado, qui avait toujours obéi ces quarante dernières années, s'y refusait.
- Le fluoracétate de sodium, également connu sous le nom de 1080, est soluble dans l'eau et incolore ; il n'a ni odeur, ni goût. Le destin de Francisco était scellé.
- Moi aussi, j'étais au stade le soir où « ça s'est passé », comme disait ma belle-mère. Elle avait du mal à prononcer certains mots, comme « cancer », « infidélité », « assassinat » ; elle pensait que le seul fait de les taire éloignerait ses malheurs d'elle et de son entourage.
- Si une femme ne surveille pas son homme de près, c'est qu'elle est en train de se taper celui d'une autre.
- À Cuba... c'est bizarre.... les gens savent parfaitement ignorer ce qu'ils ne veulent pas voir.
Éditions : Asphalte (2013).
Titre original :La Havane Noir (2007).
* Période dite spéciale aux environs de 1990 où eurent lieu de grandes réformes.

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