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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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2 août 2013

YEATS William Butler / Le crépuscule celtique.

 

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Le crépuscule celtique.
William Butler YEATS.

Note : 4 / 5.
Puis vient la renaissance celtique.
Nouvelle traduction de la seconde édition datant de 1902 de ce recueil de contes collectés et sûrement revus par la plume de Yeats. Celui-ci, ayant conscience que la tradition orale déclinait en Irlande comme dans les autres pays celtiques, fit, comme beaucoup d'autres, œuvres de collectage pour que tous ces textes et légendes ne disparaissent pas avec la mort des derniers détenteurs de la parole des anciens. Pour la collecte des nouveaux textes en 1897 pour l'édition de 1902, il fut aidé par son amie, Lady Gregory. Douglas Hyde aussi pour l'Irlande, James Macpherson pour l'Écosse, Théodore Hersat de la Villemarqué avec les chants bretons du "Barzazh Breizh", François-Marie Luzel firent de même à des époques différentes.
Des contes anciens transmis de façon orale au fil des siècles avec ce que cela suppose de pertes et de changements au gré des conteurs et des traducteurs pratiquement ; tous étaient en gaélique. Les épopées guerrières et le surnaturel sont très présents dans la tradition, laissant souvent à l'imagination une grande part d'improvisation. De courts textes qui semblent n'avoir aucun lien les uns avec les autres, car collectés en différents endroits avec, bien évidement, beaucoup d'intervenants. Quelques années plus tard, Yeats, avec d'autres écrivains irlandais, participait très activement à ce que l'on nomme "La Renaissance Celtique". Ainsi va le cycle des choses.
Pour les personnages (nous parlerons des humains plus tard), une grande partie des héros de la mythologie celtique, la reine Maeve, belle femme devenue "désagréable sur la fin ". Des créatures qui peuplent les forêts et autres endroits mystérieux de la terre, les dhoules, sidhes, sióg, leipreachán, capall uisge ou la Banshee !
On sent une espèce de respect entre les humains et les Fées pour ne pas dire une certaine connivence :
- Car en Irlande, il existe une forme d'affection timide entre hommes et esprits. Ils ne se malmènent que dans la mesure du raisonnable. Chacun admet que l'autre camp a des sentiments. Il y a des limites qu'aucun des deux ne dépassera.
Des humains donc, un collecteur d’impôts descendant de princes irlandais, un seigneur des moutons aux prises avec le précédent. Des poètes également, Antoine Ó Raifteiri, Mary Hines, la plus belle femme d'Irlande dont les louanges furent chantées par le poète ; un autre poète de rue, Michael J. Moran, qui apparaît dans certains ouvrages sur la poésie irlandaise sous le surnom de "Zozimus" lui aussi aveugle, mais haut en couleurs et à la langue acérée, ou encore Jeremiah Callanan.
Dans cet ouvrage, Yeats fouille et sonde l'âme des irlandais de l'époque, ceux qui croient encore à tout un tas de mythes et de pratiques anciennes hérités comme la langue gaélique de la nuit des temps. Le crépuscule était proche, une certaine renaissance se passe en ce moment, dommage que pour la langue, le combat semble un peu désespéré ! Mais l'espoir provient peut-être d'Irlande du Nord où son enseignement est en hausse, par fierté d'être Irlandais et de le faire savoir.
Avec les ouvrages et les collecteurs cités plus haut, et en ajoutant les œuvres d'auteurs comme Peig Sayers, J.M Synge, Tomás Ó Criomhthain (Thomas O'Crohan), ce livre est parmi les derniers souvenirs de ce monde disparu.
Car comme disait Flann O'Brien dans "Le pleure misère" :
«On ne verra plus leurs pareils».
Une centaine de notes en fin de livre éclairent le néophyte en appellations de divinités, héros ou noms de villes en gaélique et divers autres renseignements très utiles.
Un ouvrage qui peut servir de base à toutes personnes désireuses d’approfondir le sujet, avant de lire l'ouvrage bilingue " Contes Irlandais- An Sgéaluidhe Gaedhealach" recueillis par Douglas Hyde et traduits du gaélique par G.Dottin, ouvrage de plus de 600 pages et édité par "Slatkine Reprints" datant de 1980. Il existe une version uniquement en français (et beaucoup moins onéreuse) de ce livre : "Contes gaéliques" aux éditions du Rocher datant elle de 1996.
Extraits :
- Peut-être que, grâce à des personnes comme lui, le peuple gaélique retrouvera l'ancienne simplicité et toute l'amplitude de l'imagination. Qu'est-ce que la littérature sinon l'expression d'états d'âme par le biais des symboles et des péripéties.
- C'était le plus grand poète d'Irlande et il composerait un chant sur ce buisson s'il venait à se trouver dessous.
- J'aurais aimé retranscrire immédiatement ses propos, car ils étaient plus pittoresques que le souvenir que j'en conserve.
- Il est des choses sur lesquelles il est préférable de ne pas trop s'appesantir, des choses auxquelles les mots simples conviennent le mieux.
- L'idée et la vision qu'elle se faisait du Peuple des Fées sont, elle aussi, belle et agréable, et je ne l'ai jamais entendu les qualifier d'Anges déchus.
- Il est certain aussi que les chats, qui sont si nombreux dans les bois, possèdent leur propre langage - une sorte de vieil irlandais.
- Je ne suis pas certain qu'il fasse très clairement la distinction entre le naturel et le surnaturel.
- Si nous pouvions aimer et haïr d'aussi bon cœur que les Fées, nous pourrions vivre aussi longtemps qu'elles.
- En Irlande, ce monde et le monde où nous allons après la mort ne sont pas très éloignés l'un de l'autre.
Éditions : La Part Commune (2013)
Titre original : The Celtic Twilight (1893).
Plusieurs chroniques des œuvres de William B. Yeats sont répertoriées sur ce blog.

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Commentaires
S
j'ai lu pas mal de ses poèmes en anglais - mais je ne connais pas ce titre-ci, il est donc noté
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