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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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31 juillet 2013

Collectif / TapageNocturne.(15 nouvelles sur la nuit)

Les nouvelles de l'été.

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 TapageNocturne.
Collectif (15 nouvelles sur la nuit)

Note : 3,5 / 5.
Nuits noires.
Quinze nouvelles donc a priori quinze noctambules trempant leurs plumes dans l'encre bleu nuit ! Je ne pense pas nuire à leur réputation en donnant ici leurs noms :
Tatiana Arfel, Cécile Coulon, Christophe Despaux, Sébastien Gendron, Jean-Claude Lalumière, Malvina Majoux, Gilles Marchand, François Martinache, Olivier Martinelli, Stéphane Monnot, Olivier Salaün, Anne Savelli, Christophe Ségas, Vincent Séguret et Jean-Baptiste Seigneuric. Un trop grand nombre de solistes pour une petite musique de nuit. Et pourtant!
"La femme du Minotaure", des éboueurs au cours de la nuit au gré de leurs tournées reconstituent un puzzle humain, une ravissante jeune fille au demeurant! Mais que faire du troisième pied ?
Femmes encore dans "Quatre femmes", certains penseront que cela en fait trois de trop! Et sûrement un jour plus aucune! Nuits d'ivresses....et réveils pénibles.
Femme toujours dans
"Veillées australes", carnet de route d'un chirurgien à bord de l'Astrée, navire pris dans les glaces en 1895. Qui est cette femme découverte congelée dans la banquise ? Et surtout, surprise, malgré son immobilité, elle respire!
"Crimes et caïmans". Déjà le titre est tout un poème! Au programme, à la télévision ces derniers soirs : des reportages sur les caïmans homosexuels ou les girafes ménopausées! Bref de quoi pleurer des larmes de crocodiles! Récit un peu futuriste.
"Animal". Ici ce n'est pas nuit de Chine, mais nuit de chasse, et au Venezuela, le gibier, un homme, le motif, avoir échangé un baiser avec la sœur de trois fous furieux. Pour eux ce n'est pas nuit câline mais nuit de la chevrotine!
"Tycho". Une version étrange de "Sur la route" avec une troupe de théâtre et un mystérieux nouveau venu qui va fortement perturber l'ordre établi. Un excellent texte où la nuit est un accessoire indispensable!
"L'étang" est un endroit propice aux rencontres du troisième type ou tout simplement d'amateurs de pèche, donc de pêcheurs....et de poissons.
"Fermer pour cause de décès" prouve bien que le silence est d'or et la parole que du vulgaire argent! Une balade dans les Vosges profondes, une auberge isolée, un repas pantagruélique et une nuit qui s'annonce profonde. Sauf que....Une des meilleures nouvelles de ce recueil.
"Grasse matinée" c'est quelques instants de béatitude trop rares. Un homme seul se penche sur sa triste vie, le constat n'est pas reluisant, la mort bientôt, est tout ce qui lui reste.
Le personnage principal de "Ni d'Eve ni d'Adam" est sûrement le plus attachant et le plus ambigu du livre. Autre homme, Charles Abitbol, n'a pas réellement de bol ce soir là! Travailleur indépendant, il va outrepasser ce que l'on nomme la conscience professionnelle! Ce n'est décidément pas son jour. Trois jeunes dans un futur proche, un capitaine destitué, un couple qui part s'installer à la campagne, pour eux, le chant du coq ? Une mère noël pour une nuit des plus particulières, loin des festivités et ripailles de ce jour où les cadeaux pleuvent! Une femme chanteuse, après le spectacle, les rues, c'est marche et rêve. Un texte étrange.
On parle souvent de nuits noires, ici il n'y a pas que les nuits qui sont couleur ténèbres, les textes aussi! Un bon recueil de nouvelles même si toutes ne sont pas de qualité égale!
Un coup de chapeau à la maison d'éditions Antidata, qui gagne à être connue, car elle fait paraître régulièrement ce genre de recueils et j'essaye de suivre leur production.
Extraits :
- La nuit rend les êtres profonds, réceptifs à la précarité de l'existence.
- On ne change pas facilement de vie. Je suis toujours dans la boue mais la boue parfumée d'essence. La boue riche.
- Une balle dans le sein gauche fait exploser une prothèse mammaire rétro-musculaire avant de percuter le cœur de la pauvresse.
- On ne tarde pas à entendre dans nos rangs le sobriquet de belle au bois dormant.
- On se trouvait dans ces heures qui appartiennent au ventre de la nuit. En bordure de forêt.
- Ainsi roulait notre convoi au pas des mules. Le Capitaine nous prenait pour ses guerriers et se croyait en campagne ; nous n'étions qu'en errance.
- La boulangère savait tout, voyait tout, connaissait tout. La boulangère était le Google de l'avant Internet. Il suffisait de prononcer les bons mots-clés et elle vous donnait les noms à contacter.
- Le bébé hurlait. Il fallait le nourrir. Mauduit n'y parvenait pas. Il était couché sur le ventre, l'enfant était assis sur son dos.
- Tu marches, tu rencontres ceux qui se mélangent, parlent dix langues dans le même wagon de métro, tu changes de wagon et l'émerveillement se renouvelle.
- Elle s'inventait des vies. Elle n'aimait pas la sienne, ni les gens, ni le poids des années. Le démon de son absence est pire.
Éditions : aNTIDA (2011)

 

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Commentaires
S
non mais là ça devient du vice :lol:<br /> <br /> je note aussi
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G
espérons que l'insomnie inspirera davantage les nouvellistes de Glaz! :-)
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