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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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22 juin 2013

GOELLER Roland / Vous me prenez pour quelqu'un d'autre.

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Vous me prenez pour quelqu'un d'autre.
Roland GOELLER.

Note : 4 / 5.
Elle ou moi....moi ou elle ?
De cet auteur j'ai beaucoup aimé le roman "La nuque", récit d'un monde futuriste ici, c'est aussi un roman contemporain relativement court. La quatrième de couverture nous dit que l'auteur travaille dans les transports ferroviaires. Alors, un train et une gare semblent des endroits tout indiqués pour situer ce récit.
Anna, après une dure journée de labeur et une réunion qui semble ne pas finir, a juste le temps de courir à la gare Montparnasse pour prendre le train qui la ramène chez elle à La Rochelle ! Un peu perdue, elle descend de sa voiture, ne reconnaît pas la gare et constate qu'elle est à Bordeaux. Son portable n'a plus de batterie, elle pense à Arnaud qui lui doit s'impatienter à La Rochelle. Un homme l'accoste, lui prend le bras et l’appelle Chloé...
Décontenancée, elle se laisse entrainer, multipliant les supputations, un acteur pour un reportage, ou autre chose. Lasse, elle laisse les choses se faire pensant que l'homme se rendra compte de son erreur, s'excusera et elle pourra trouver une solution pour rejoindre La Rochelle.
Elle écoute, subit les événements, repousse le moment de lui dire "Vous me prenez pour quelqu'un d'autre" et puis l'homme est séduisant. Elle n'est pas Chloé , la femme que cet homme attendait, elle en est sûre, mais elle laisse cet inconnu l'embrasser, avec un peu de résistance, ce qui surprend son compagnon, qui lui dit avoir préparé une surprise pour elle. Dépassée, elle monte dans une voiture et part à la découverte d'autres vies, celle de la dénommée Chloé et celle d'Antoine dont elle vient de voir le prénom sur un papier et de cette ville où le hasard l'a déposé. Le baiser se fait plus intime, les corps se serrent l'un contre l'autre, les mains de l'inconnu se font plus baladeuses, et elle accepte, cherchant une solution pour lui dire. Mais ne devient-elle pas consentante, curieuse de connaître un peu mieux cette Chloé qui doit beaucoup lui ressembler physiquement ?
Une autre possibilité de rompre le charme s'offre à elle, le restaurant où Antoine avait réservé une table pour fêter le premier anniversaire de leur rencontre, elle va téléphoner à Arnaud....
Peu de personnages, une femme à deux prénoms, Anna et Chloé, un peu perdue, mais on le serait à moins, qui se cherche dans cette galère, un homme Antoine, présent physiquement, est-il dupe de cette erreur, un autre présent et même omniprésent par la pensée Arnaud.
Récit sur deux niveaux, un en italique concernant le passé, sa journée du vendredi où les événements qui l'ont amené à accepter ce travail dans la capitale. L'autre récit concerne le temps présent, mais une seule narratrice Anna/Chloé.
Une découverte, un livre qui se lit très bien et qui parle d'une chose toute banale, une erreur d'aiguillage un vendredi soir où beaucoup de provinciaux bloqués pour des raisons professionnelles à Paris n'ont qu'une hâte, reprendre leur vie familiale ou affective!
Extraits :
- Mais les lettrines continuaient à jouer à cache-cache, laissant les pas se perdre.
Soudain, elles se figèrent.
- Mais avec la vitesse, les choses entrèrent dans l'ordre, la précipitation fit place à l'apathie, l'apathie aux songes et les songes au sommeil.

- Alors, dans un sursaut de lucidité, elle prend la résolution de mettre un terme à ce qui, à ses yeux, n'est encore qu'une gigantesque méprise.
- Ils s'éloignent et l'éventualité d'une protestation s'éloigne, elle aussi.
- Une carrière s'appuie autant sur la disponibilité que sur les résultats.
- Décidément, il a dans l'équation trop de paramètres et trop d'inconnus. Il vaut mieux attendre, et ne rien faire en attendant.
- En s'appropriant les pensées de Chloé, elle comprend qu'elle n'a peut-être pas totalement renoncé à ses propres rêves.
- Ainsi revenait-il cette question lancinante : l'inconnu jouait-il ?
- Et elle, naïve, se croyait investie du pouvoir de choisir entre une vie et une autre, la sienne ou celle de Chloé.
- Ce nouveau baiser opérait en elle une rupture. Il lui était agréable et vénéneux à la fois.
- C'était un malentendu d'où une franche explication permettrait de sortir.
- Mais le hasard existe-t-il ?
- Mais le destin existe-t-il ?
Éditions : Éditions Siloé (2009).
Le blog des éditions Siloé.

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Commentaires
S
cette couverture est très engageante, comme le titre d'ailleurs :)
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