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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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15 mai 2012

MILLAR Sam / Redemption Factory.

RedemptionAffiche Penmarc'h

Redemption Factory.
Sam MILLAR.

Note : 5 / 5.
Pardonnez-nous nos offenses ! *
Second roman de Sam Millar traduit en français après l'excellent « Poussière tu seras ». Il sera un des invités irlandais du « Goéland Masqué » de Penmarc'h, du 25 au 28 mai où nous avons rendez-vous.
L’exécution d'un homme et les doutes de son bourreau sur sa culpabilité....avait-il trahi l'IRA ?
Vingt ans après Paul Goodman, son fils passe un bizutage pour le moins sanglant en vue d' être embauché à l’abattoir régional.
Sur la porte du bâtiment, cette inscription « Redemption Factory », tout un poème, bienvenue à « Macabre World » ! Après un accueil pour le moins glacial d'une femme plutôt répugnante, qui, il se saura plus tard, est Violet, la fille du propriétaire Shank, puis de Geordie, la seconde fille, qui fait aussi partie du comité d’accueil, il est embauché.....innocent envoyé à l'abattoir....où au moins dans l'antichambre du royaume de la mort violente.
Nous pénétrons comme des intrus dans le quotidien sordide de Philip Kennedy et de son épouse boulimique, obèse et souffrante Cathleen, déjà deux fois veuve. Monde glauque dans un univers de haine mutuelle entre un magasin d'usurier, vieillot bric à brac de choses passées de mode et un appartement qui lui ne semble jamais avoir été autre chose qu'insalubre.
Paul, auréolé de son nouveau travail, oscille entre joie et fierté ou angoisse de devoir y retourner et peur de l'horreur entraperçue. Pour l'instant il se livre avec son ami Lucky à son passe temps favori, le snooker, pour lequel il est un as en devenir. Avec l'argent gagné, il pense acheter une queue de qualité qu'il a repéré en ville.....alors à lui la gloire, l'argent et cette fille qui commence à lui envahir l'esprit ! Mais avant cela des épreuves imprévues l'attendent, la « Rédemption » dans ce monde entre le rouge sang et le noir des ténèbres n'est pas distribuée à tous.....bons ou mauvais, certains périront au cours du chemin !
Paul Goodman, seul personnage normal du livre, veut ce travail, chose qui ne semble pas courir les rues...alors il est prêt à avaler certaines couleuvres, mais les limites ne tardent pas à être franchies.
La famille Shank, le père boucher, tueur par affairisme, homme brutal et sans scrupules, craint, régentant tout et tous d'une main de fer, bien aidé en cela par ses deux filles. Violet ( Violente Violet) l'aînée, tueuse par sadisme qui semble avoir des vues sur Paul et Geordie, la seconde handicapée infirme, mais écoutée par les ouvriers. Au cas où, Taps, l'homme de main, veille aux grains ! C'est « Freaks » à la mode irlandaise ! Lucky l'ami de Paul porte bien mal son nom, unlucky semble être plus près de la vérité....des intestins dérangés au mauvais moment et au mauvais endroit seront la cause de bien des désagréments. Philip Kennedy est-il cet homme falot qu'il semble être...il connait très bien le snooker....et semble apprécier Paul Goodman. Il lui fait confiance pour l'achat d'une queue artisanale ne lui demandant pas d’acompte....pourquoi ? Quel est le rôle exact de Cathleen sorte de dragon en jupons qui semble le tenir par un quelconque secret, à moins que d'autres fantômes le hantent !
Le début de ce livre est pour le moins terrifiant, en particulier les premières scènes à l'abattoir ! Âmes sensibles, passez directement au second chapitre dont le nom est « Rêves de ténèbres et morts délicieuses ». Un livre noir et une des réussites du genre, l'intrigue est distillée peu à peu et les personnages complexes et ambigus et l'époque pour le moins troublée.
Un peu de poésie malgré tout dans ces quelques lignes qui permettent de moins voir le noir de la vie mais en voyant celui qu'il y a au fond de son verre:
- Terry professait que tirer une pinte de Guinness était un art à part entière, et que Dieu vienne en aide à quiconque lui demanderait de se grouiller, de détruire son chef-d’œuvre.
La morale est dans ces lignes de William Blake :
- Il est plus facile de pardonner à un ennemi qu'à un ami.
Extraits :
- Vous savez, quelquefois je me demande si ce n'est pas le visage de leurs femmes, qu'ils voient dans ces vaches.....
- Cathleen avait déjà survécu à deux maris ; tous les deux reposaient côte à côte, comme des presses livres, dans le cimetière local.
- La seule chose meilleure qu'une bonne pinte de Guinness, c'est une bonne pinte de Guinness gratuite.
- Les larmes sont sacrilèges, elles sont la monnaie des couards .
- Pour elle, tuer est un plaisir, pas un boulot.
- Je suis infirme, mais pas invalide.
- Elle semblait avoir développé un instinct pour débusquer ces sentiments qui lui permettaient de s'en emparer avant qu'ils n'aient eu la moindre chance de filtrer.
- Il avait toujours été bon dans son ancien boulot- quand il était jeune, volontaire et aveugle- et la preuve était bien là.
- Le destin. Une place pour chaque chose ; chaque chose à sa place.
- Combien de fois t'ai-je prévenue contre ta dangereuse habitude de faire souffrir par plaisir ? La souffrance doit être infligée par nécessité.
Éditions : Fayard Noir (2010)
Titre original : The Redemption Factory. (2005).
* et le reste !

Autre chronique de Sam Millar :
Poussière tu seras.


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Commentaires
E
Hello Sam !<br /> <br /> I am very happy to see you soon in Britanny....I hope to drink a Guinness with you.<br /> <br /> See you on Friday.<br /> <br /> Yvon
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S
Thank you, Yvon for the coverage of The Redemption Factory.
Répondre
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