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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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29 janvier 2012

O'BRIEN Flann / The best of Myles.

Best of
Flann O'BRIEN .

The best of Myles.
Note : 5/5.
Les chroniques de la petite cruche pleine*.
Cette chronique comme le livre dont il est question ici est un peu spéciale ( l'ouvrage est encore plus spécial). Nous avons donc entre les mains la réédition d'un ouvrage « Dublinoiseries » datant de 1983 édité chez Jean-Cyrille Godefroy qui contenait six histoires ou chroniques ou ce que vous voulez d’ailleurs. Quatre autres textes traduits par  Rosine Inspektor, qui a aussi écrit une nouvelle préface figure dans cette nouvelle édition.
Un Flann O’Brien au sommet de son écriture (que dis-je de son art !). Pour ces chroniques il employait le nom de «Myles na nGopaleen», ces articles durèrent de 1940 à la mort de l’écrivain en 1966.
Il y a beaucoup de dérision dans l’œuvre de Flann O’ Brien, mais ici c’est un concentré d’humour dublinois. Ces articles ont été publiés par l’Irish Times dans «La chronique de Cruiskeen Lawn» (La petite cruche pleine). A consommer sans modération : « Le Whiskey est un hydromel fait à partir de grain, tout comme le pain ». Donnez-nous notre pain quotidien.
« WAAMA » Que se cache sous ces initiales ! Rien de moins que l’association des auteurs, artistes musiciens et écrivains irlandais. On devine que Flann avait peu d'estime pour eux et il semble que la réciproque soit également vraie ! Savez-vous ce qu'est un manieur de livres ! Un homme qui change les livres de place chez un riche qui bien évidement n'a pas le temps de lire, mais qui aimerait le faire croire ! La rétribution sera à la hauteur de la bourse de l'employeur ! Une excellente manière de se moquer de la bourgeoisie irlandaise, mais qui doit être pareille ailleurs.
« Le frangin » c'est quelqu'un et même plus que cela. Un homme attend son bus et trouve toujours une bonne âme pour écouter ses discours sur ce frangin, homme qui a tout lu, tout bu, tout entendu et qui a des idées sur tout ! Par exemple c'est la fin de la guerre et la pénurie frappe l'Irlande ; la solution : que tous les habitants du pays restent au lit une semaine par mois. Si on ne travaille pas, on n'a pas faim, donc un quart des besoins mensuels est ainsi économisé ! Etc, etc....heureusement pour l'oreille qui doit subir l'apologie du frangin, et faire semblant d'écouter, le bus arrive.....
« Critique, art et littérature » permet à Flann O'Brien de tremper sa plume dans le vitriol contre certains de ses contemporains, écrivains surtout ! Il dénonce l'absurdité de l'art, de ses adorateurs en citant cet échange de phrases soi-disant entendu dans un cocktail :
- Savez-vous mon cher que mon arrière grand-père a été tué à Waterloo ?
Vraiment mon coeur, sur quel quai ?
Ne soyez pas ridicule, Godfrey. Comme si le quai avait une importance.
Après la bourgeoisie Flann O'Brien change de cible !  « Le bon peuple d’Irlande » est un dialogue entre ce bon peuple d’Irlande et l’auteur. Lequel auteur semble prendre les irlandais pour des benêts !
Dans « Le bureau de recherche » prière de s’agripper à ce que l’on peut, car entre l’encre qui boit « cette nouvelle encre qui exhale d’insidieuses vapeurs spiritueuses dont la recherche se poursuit à grand pas », la mise au point d’un remède pour soigner la flémingite aiguë ou le pantalon d’urgence qui a des poches du diamètre exact des bouteilles de bière sans oublier le train fonctionnant à la tourbe, arrachage et combustion instantanée, les jurés du concours Lépine y perdraient leur latin , ou leur gaélique en Irlande!. Et que dire de cette idée d’ouvrir les pubs de 2 heures à 5 heures du matin seulement ? ?
Grave problème également dans« Sir Myles Na gCopaleen » (le p’pa) est-il mort ? Le fait d’être ressuscité 8 jours après annule-t-il son testament et le remariage de sa veuve ?
Et que faire de tous « Les Raseurs » répertoriés par Flann ? Ces types qui ont une lame de rasoir ou une montre, celui qui ne veut pas avoir la radio, ou encore celui qui ne croit pas au grand air ? Pour ne plus passer pour un raseur, je porte la barbe depuis trente ans !
Dans la rubrique « Divers » Flann O'Brien passe du coq , non du poulet avec une recette que je ne tenterai pas, à l'âne, sa bête noire « Le bon peuple d'Irlande » !
Un excellent ouvrage pour mieux découvrir Flann O'Brien dont malheureusement pour lui la reconnaissance en tant que romancier fut posthume.
Extraits :
- L'adhésion sera gratuite pour les jeunes filles et on embêtera personne avec des âneries sur Sigrid Undset et James Joyce Cabell.
- Il suffit d'envoyer vos guinées pour participer immédiatement à ce grand sursaut culturel du peuple irlandais.
- La modération, semble-t-il, est extrêmement rare dans ce pays.
- Jugement du tribunal libre de Cruiskeen au sujet du livre de Flaubert « Madame Bovary ». On dirait un précis de grammaire irlandaise rédigé par les «Irish Christian Brothers ».
- Humour envers lui-même : Attention mon vieux tu bois au-dessus de tes moyens.
- Humour entre écrivains : Le porc trahi de Dorren Grey pièce de théâtre adaptée d'un roman d'Oscar WILDE.  Prenez le THOREAU par les cornes. Si JOYCE dire. On n’apprend pas au vieux SYNGE à faire la grimace.
-« Le bon peuple d’Irlande » Vous pouvez parler de faire descendre la consommation alcoolique, descendre c’est bien le mot.
- Toute invention est, pour le pauvre mortel, utile……à quelque chose.
-  En ce qui concerne les écrivains, disons tout de suite qu'il n'y a pas de personnalités majeures dans les lettres irlandaises aujourd'hui. Au siècle dernier, Joyce et Yates étaient les deux seuls hommes de génie.
- Je ne comprends ni ne supporte que la typographie criarde de cette feuille hiéehorrifique qu'est ma déclaration d'impôts, et je ne serai pas le moins surpris d'apprendre que la vôtre est pareille.
- Bien sûr aucune boisson n'égale une bouteille de stout. Celle-ci est sui guinnessis .
Editions : Les belles lettres (2011).
Titre original : The best of Myles. (1968)
*Cruiscin Lan en gaélique.
Autres chroniques de Flann O'Brien :
Dublinoiseries (version 1983)
La kermesse irlandaise
Le Pleure-Misère
Une vie de chien.

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Commentaires
E
Salut Claude.<br /> <br /> Je pense que si Flann O'Brien n'existait pas, il faudrait l'inventer. J'irai même plus loin, ses livres devraient être remboursés par la sécurité sociale et lui, être décoré à titre posthume....chevalier des Arts et des Lettres !<br /> <br /> A bientôt.<br /> <br /> Yvon
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E
Yvon plus rien ne m'étonne de cet individu depuis que j'ai lu Le troisième policier.Les extraits sont très drôles.
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