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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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12 mai 2011

MISSEAU Antoine / Tokyo Rhapsodie

Tokyo
Tokyo Rhapsodie.
Antoine MISSEAU.

Note : 3,5 / 5.
L’Empire du soleil couchant.
Cette chronique qui date de début mars était programmé pour être mise en ligne le 15 mars. J'ai pensé que, suite aux tragiques événements qui se sont déroulés au Japon, il aurait été de ma part mal venu de la publier à ce moment là.
Pour changer des recueils de nouvelles noires, ici cela sera plutôt le côté rose de Tokyo ; rose je ne suis pas sûr que ce soit le mot réellement approprié pour l'instant, je n'en ai pas de meilleur!  Après, entre autres Brest, Marseille, Lille et Toulouse, pour l'hexagone, Vancouver et Toronto pour le Canada, direction l'Asie et le Japon plus précisément. Alors en route, que les moins de je ne sais plus si c'est seize ou dix-huit ans, arrêtent la lecture de ce texte, ainsi que les aigris ou les puritains de tous poils (de toute façon, je ne pense pas avoir ce genre de lecteurs!) Dure semaine pour ce français vivant à Tokyo. Dure au point d'éprouver une haine quasi assassine pour une jeune femme qu'il guette dans la rue. Revenons au mercredi précédent, les protagonistes du livre se mettent en place, les couples se forment, se déforment, copulent gaiement, dans un lit, un gymnase, un parc...etc...Daniel avec Kasumi dans une chambre d'hôtel, Maiko avec son entraineur de volley, Yu-Chan avec un ouvrier sur une balançoire...Seiji, apprenti yakuza, passe relever les compteurs et accepte les dons en nature....passons sur cette folle nuit, car il y en aura d'autres. A chaque jour et donc à chaque nuit suffit sa peine !
Daniel, Sébastien, deux français, et Andy, un Néo-Zélandais, membres (désolé) de l'éducation nationale japonaise, donc ayant un devoir de réserve avec leurs étudiantes, s'échangent les coordonnées des jeunes filles les plus mignonnes. Je ne savais pas que la Nouvelle-Zélande faisait partie du marché commun ! Et en commun ils en ont des secrets pour la plupart inavouables, des jeux de chaises musicales par étudiantes interposées. Tremblements de terre et des chairs, bref un monde où tout bouge....L'expression « viens chez moi voir mes estampes japonaises » est remplacée ici par « viens on va faire du karaoké au Love Hôtel » ! Chantons maintenant à gorge déployée mais avec le soutien de...l'orchestre! Le karaoké mène à tout, la preuve et Daniel ne s'en plaint pas ! Je ne m'étendrais pas ici sur tout un tas d’activités auxquelles se livrent tous ces braves gens, certaines sont plutôt amusantes, d'autres sont sujettes à caution, malgré je pense, mon ouverture d'esprit....
A signaler que l'on trouve en fin d'ouvrage la liste complète des personnages du roman donc je ne m'étendrai pas sur le sujet, je parlerai donc juste des principaux. Daniel défend la langue de Molière et la réputation de la France dans certains exercices de haut-vol avec partenaires, jeunes et charmantes de préférence. Et renouvelées le plus souvent possible...Sébastien lui réside au Japon depuis plus longtemps, il semble un peu revenu de tout, il a été marié à une Japonaise et ne paraît pas en garder un bon souvenir, maintenant les professionnelles ont sa préférence. Kasumi, amie de Daniel, est une des jeunes filles pas trop farouches que l'auteur met en scène. Miako, qui après l'entrainement, accepte de faire des exercices au sol avec son entraîneur ; c'est beau de cultiver son corps... D'autres passent dans des hôtels du même nom nommés ici poétiquement et pragmatiquement « Love Hôtel ». J'en oublie certainement des meilleures et des nombreuses. Angela, elle , les hommes c'est son boulot alors il faut que ça saute et il faut dire à son corps défendant qu'elle y met du sien et des seins. Seiji, homme à tout faire (et plus si affinités) d'un gang de yakuza, petite frappe punk et méprisable, enfin pour que le commerce marche, il faut ce genre de personnages. On croise aussi une étudiante en boulangerie, prénommée Emi (il faut oser!), bonne pâte mais un peu kleptomane, victime d'un chantage : Seiji la mène à la baguette. Pour lui cette fille est du pain béni. Parle-t-on aussi là-bas de « Pain de fesse »?
Le monde des lycéennes dévergondées et celui des professionnelles du sexe encore plus dévergondées! Ou parfois et même souvent, c'est l'inverse ! Les lycéennes ici aiment bien les travaux pratiques à leurs corps défendants ou non. J'ai appris par exemple que les japonaises, même les très jeunes, étaient très douées pour l'inflation...quand elle dépasse deux chiffres on appelle cela l'inflation galopante!
La vie contrairement à la bibliothèque n'est pas toujours rose dans la capitale nippone, et serait même sordide et glauque, mais c'est le lot de toutes les métropoles. La lecture de ce roman m'a permis de me poser la question suivante : comment se nomment les habitants de Tokyo ? Honnêtement je n'en savais rien! Le résultat de mes recherches est : Tokyotes  ou Tokyoïtes  (et non pas Tokycoïtes, quoique???). Coïts qui sont dans ce livre absolument ininterrompus ! Au rayon des découvertes « l 'enkai » ou l'art et la manière de se saouler entre collègues de bureau avec la bénédiction pour ne pas dire les encouragements de la direction....Étonnant, non !
Étant majeur depuis très longtemps (au moins pour l'état civil, pour le reste j'ai des doutes), la lecture de ce genre de récit ne me dérange aucunement. Les scènes crues, osées et autres en littératures ou au cinéma, si elles amènent quelque chose au récit sont à mon avis normales. Par contre quand elles deviennent gratuites et sans intérêts, là elles me gênent (et comme dit le proverbe « quand il y a de la gêne... »). Surtout que du plaisir il y en a dans ce livre. C'est bien écrit, vivant (?) fortement érotique, évidement exotique, car autres lieux autres mœurs, très libérées, ici! C'est l'imagination débridée au pouvoir ! Mais rassurez vous, il y a une histoire comme fil conducteur, celle du côté sombre d'une ville et d'une société. Les chapitres, très courts, donnent du rythme à ce récit.
Je voudrais dire à une blogueuse de mes amies (dont je préserverai l'anonymat) que la température du Morbihan est restée stable pendant ma lecture de ce livre, et que le septième ciel est toujours au dessus de ma tête.......loin très loin!
Ce livre est à mon goût un peu long, mais l'adage populaire ne dit-il pas : plus c'est long, meilleur c'est ....Alors ne boudons pas notre plaisir, ni celui des personnages!
Extraits avec un peu d'auto-censure :
-Lâche l'affaire, elle n'est sûrement pas dans tes prix. Depuis qu'elle veulent se payer des sacs Vuitton, les lycéennes sont devenues inabordables.
- Elle aimait la baise et son agressivité sexuelle, en rupture complète avec la soumission habituelle un peu nunuche des Japonaises, plaisait beaucoup.
- Dans les romans et les mangas qu'elle disait, cela ne se passait jamais ainsi.
- Pour ton éducation, Kasumi ça veut dire « brume », du coup ça m'a fait penser à Fukuki, « tempête de neige », et Kiri, « le brouillard ».
- Il avait appris à ses dépens que de jolis brins de filles pouvaient vous faire perdre tous vos moyens par un simple sourire ; l'orthodontie restait un luxe au Japon.
- C'était comme un premier rendez-vous d'adolescents, et il savoura cette sensation.
- Cette pratique consistait à « monter » la rue de bar en bar, jusqu'à l'heure du dernier train.
- Ouais, les Japonaises sont comme des cathédrales : les saints sont à l'intérieur.
Éditions : La Musardine ( 2008)

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