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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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11 février 2011

JOURDAN Eric / Portrait d'un jeune seigneur en dieu des moissons.

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Portrait d'un jeune seigneur en dieu des moissons *
Eric JOURDAN.

Note : 3 /5.
Homo-sapiens !
Recueil de dix nouvelles d'un auteur dont on sait peu de choses, car il semblerait qu'il aime garder un certain mystère autour de lui. Accédons donc à sa demande, ne parlons que de ses écrits.
Dans la nouvelle qui donne son titre au recueil, un homme achète un tableau qui, après restauration, se révèle être son propre portrait peint quelques siècles plus tôt. Qui a peint ce tableau et qui est ce jeune homme? Commence alors une sorte de quête du Graal dans l'Italie ancienne...que nous parcourons avec le jeune modèle dans des temps troublés. Un récit qui  entremêle passé et présent, amour consenti et viol, tendresse et sauvagerie, liberté et prison. Une belle histoire et une leçon d'Histoire dans l'Italie des Borgia et de Savonarole.
« La ruse et le hussard » nous transporte à la suite des armées napoléoniennes de Moscou à la Bérézina, morne fleuve. Roger tombe amoureux d'une charmante jeune femme entraperçue. Mais c'est la guerre dans une ville dévastée, par une température glaciale. Les patrouilles de l'armée française disparaissent mystérieusement..... la déroute est proche, alors les soldats se replient. Jouons carte sur table dans « Le meurtrier », une sombre histoire dans un appartement déserté, à Paris fin juillet ; dans la vie, c'est donnant-donnant, qui l'oublie risque sa peau, ou celle des autres....« Une bibliothèque tenue par le diable » nous emmène à Oxford avec les aventures de Kevin, bibliothécaire corps et âmes, de jour comme de nuit....« L'après midi » est un texte glacial à deux plumes. Cédric, jeune homme riche, et Guillaume, moins riche, mais plein de charme, et un sentiment de jalousie de l'un envers l'autre...."Trois jeunes garçons " portent bien son titre. C'est la confession d'un jeune homme à un Procureur Général, mais ni d'aveux, ni de remords, juste des explications.
Les principaux protagonistes de toutes ces histoires sont des jeunes hommes, beaux pour la plupart, souvent amoureux ou maltraités.Il est aussi à noter que l'on retrouve beaucoup de personnages historiques, du pape Alexandre VI (personnage antipathique au possible, et ce n'était pas le seul de l'époque),  aux maréchaux de l'Empire.  Le Seigneur de Rancé et Madame de Montbazon, dans les secrets des alcôves du temps jadis. Un bâtard royal pour qui plus dure sera la chute, deux jeunes soldats français sont faits prisonniers par l'armée turque et se retrouvent pensionnaires d'un harem masculin soumis aux caprices du fils d'un pacha. Une équipe d'archéologues européens à la recherche de l'emplacement de la ville de Troie et de son cheval. Prenons notre bâton de pèlerin, car de l'Italie à la Russie, de Florence à la Bérézina, de Londres aux quartiers bourgeois de Paris,  les kilomètres sont nombreux.
Je pense que cet ouvrage a dû nécessiter beaucoup de recherche, car les sujets et les époques traités sont très différents. Un livre très bien écrit offrant beaucoup de diversité malgré un évident fil conducteur que je vous laisse découvrir par vous-même. Dommage que la trame de certains récits, l'amour, puis la mort semblent répétitifs.
Extraits :
- On déclare ceci est un chef-d’œuvre (mot sujet à caution), on jette sur celle-là l'anathème (il faut être pape pour utiliser de telles armes fallacieuses).
- Quelqu'un en moi était mort. La pire des choses, c'est de se survivre.
- Le froid et la neige qui tourbillonnait toujours la transformèrent dans la nuit en un tombeau de diamants.
- Ainsi, extérieurement, le bal fini, l'hôtel semblait reposer dans son lit de jardin, mais le ventre de cette demeure abritait des mystères infâmes.
- Vous êtes empoisonnés, plus que par l'une de ces drogues qui tuent bêtement. Vous mourrez en jouant jusqu'à votre peau. C'est là que l'âme intervient.
- Venise retomberait dans ses rêves étouffants.
- Enfin, on arriva dans la ville aux clochers à bulbes verts, au soleil couchant les fenêtres des maisons semblaient autant de regards pleins de flamme.
- Quand on veut le mieux, il faut y mettre le prix. Tout ce que tu possèdes fera le prix.
- Mon explication fut simple : l'amitié ne se commandait pas, pas plus que l'amour, et c'était tout.
- Quatorze ans de différence pour ce couple en herbe, le garçon impétueux, la femme avide de jeunesse, c'était l'initiation et la folie.
- Madame de Montbazon devenait amère, l'âge fondait sur elle de plus en plus vite, même si elle faisait toujours illusion. Pour une femme, ces illusions-là sont vite perdues.
- Vous êtes désormais hors d'état de nous nuire. Nous avons pour nous l'air libre, la jeunesse et la fête continuelle. Car notre vie est une joie de tous les instants.
Éditions : La Musardine (2010)
* Et autres nouvelles.
Lien pour ce livre,
ici.
Babelio

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