Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
Derniers commentaires
Archives
21 janvier 2011

ROGER Marie-Sabine / Il ne fait jamais noir en ville.

Nuit_noire
Il ne fait jamais noir en ville.
Marie-Sabine ROGER.

Note : 4 / 5.
Nouvelles en friche.

S'il ne fait jamais noir en ville, le gris sale domine souvent! Auteur que j'ai découvert comme beaucoup de monde, je pense, avec son excellent roman « La tête en friche ». Ici il s'agit d'un court recueil de nouvelles pas noires non plus, grisâtres et tristes comme une banlieue lointaine, ouvrière ou une campagne désertée. Mais parfois de grands bonheurs surgissent qui dépendent de peu de choses.
« La loi de Murphy » vous connaissez? Non, ce n'est pas un western, c'est une sorte d'équation qui dit que les problèmes se suivent même s'ils ne se ressemblent pas ! Donc un jour pluvieux pour Sylviane, femme seule un peu trop gentille, bonne pâte pour ne pas dire nunuche et Murphy lui joue des tours, mais elle va rencontrer Moïse....Qu'est-ce que l'on dit à Monsieur Murphy !
Riders, streeters, cela roule ou glisse, une femme les admire, leur donne des surnoms, surtout à deux d'entre eux « Les Anges »...Et ils en sont, au moins, pour un soir.
« Ce bon monsieur Mesnard » enfin il semble bien brave ce vieux bonhomme, c'est du moins ce que pense la jeune femme qui vient d’emménager dans l'immeuble. Elle déchantera devant le personnage pour le moins inquiétant ! Une nouvelle angoissante.
Dans « La parenthèse », l'auteur nous mène en bateau jusqu'au départ du train ! Bravo, c'est fort. Une belle histoire d'amour.
« Ce soir, c'est fête » et c'est vrai ! Un grand moment de bonheur inespéré dans une ville qui s’agrandit sous le béton et la rapacité des promoteurs immobiliers. Souvenirs de jeunesse où aux portes de Paris, il y avait encore des petits pavillons et des terrains vagues! Par contre et par opposition, les campagnes se dépeuplent comme dans la nouvelle qui donne son titre au recueil. Et qui est un pied de nez aux admirateurs de la campagne pure et dure....
Les personnages, des femmes pour la plupart, comme la teneur de ce recueil, n'inspirent pas une grande gaieté et ne respire pas la joie de vivre. Seul moment de joie, la présence de Moïse....Une autre doit aller soigner son vieil oncle, elle s’occupera d'elle ensuite, la grande sœur célibataire sans enfant. Même les jours de fêtes, le ciel est triste, mais la conclusion peut être belle ! Une belle galerie de personnages dans « Ce soir, c'est fête » dans une communauté d’exclus de la société actuelle. Un vieil homme qui travaille dur, pour un salaire de misère, mais c'est cela ou mourir de faim!
C'est vrai le monde n'est pas drôle tous les jours, ce serait plutôt l'inverse. La vie commence à la naissance, mais elle peut recommencer à tous les âges !
Un bon livre, des nouvelles courtes concernant des gens ordinaires que l'on pourrait croiser dans la rue, nous les rencontrons peut-être d'ailleurs ! Un mélange de tristesse et de bonheur réussi.
Extraits :
- Par exemple, chaque matin, dès que j'arrive, M. Peyrelot se met à chanter :
Tiens ! Voilà du boudin ! Voilà du boudin ! Voilà du boudin !
- Eux, rien ne les arrête, et surtout pas la peur.
- Il a vécu sa vie. J'occupe le terrain.
- Profitons-en, qui sait ce que demain nous réserve.... calamita-t-il en retour.
- Parfois elle se tait, elle a des  gravités intenses, surprenantes.
- Le ciel se traîne  à ras de terre, il est d'un blanc crayeux sans espoir d'éclaircie.
- Des existences basculaient, presque du jour au lendemain, glissant du pavillon au HLM, du HLM au foyer, du foyer à la rue.
- Les nouveaux mariés sont des galets brillants qui chutent de très haut dans le lac de la foule. Ils font des vaguelettes, qui porte leur douceur jusqu'aux sables du bord.
- Je suis venue te dire au revoir, adieu? Je ne sais pas. J'ai perdu toute certitude.
- Le ciel bas. Toujours bas. Toujours terne et pesant.
- Soixante-cinq ans d'horizon limité à la barrière du jardin, au grillage des poules, à la haie des rosiers qui ont encore pris des pucerons, cette année.
Éditions : Thierry Magnier (2010).
Autre chronique de cet auteur :

La tête en friche.

Publicité
Commentaires
E
Bonjour Francoaz.<br /> Je connais peu cette auteure, ayant uniquement lu « La tête en friche » donc c'est l'occasion de la découvrir un peu plus.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
Répondre
F
J'ai bien aimé aussi son recueil de nouvelles "les encombrants" mais pas autant que ses deux romans "la tête..." et "vivement..."<br /> Une auteure simple et accessible.
Répondre
E
Bonjour Sylire.<br /> Je ne connais pas encore cette auteure, mais j'aime bien ce qu'elle écrit. Et comme j'ai des périodes où j'aime lire des recueils de nouvelles, celui-ci était le bienvenu. <br /> A bientôt.<br /> Yvon.
Répondre
E
Bonjour Clara.<br /> C'est vrai que les personnages de ces histoires sont des anti-héros comme on en rencontre souvent et cela a aussi beaucoup de charme et donne beaucoup d’authenticité aux histoires.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
Répondre
E
Bonjour Joëlle.<br /> Pour l'instant je fais également partie des lecteurs satisfaits, mais un roman et un recueil de nouvelles ne font pas le printemps...Alors, attendons !<br /> A bientôt.<br /> Yvon.
Répondre
Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
Publicité
Newsletter
Publicité