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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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26 décembre 2010

GUEDON Patrick / Gâvres et l'homme qui vivait seul dans sa tête.

Guedon
Gâvres et l'homme qui vivait seul dans sa tête.
Patrick GUÉDON.

Note : 4 / 5.
Entre deux mers et entre deux mondes.
J'ai rencontré et parlé un moment avec cet auteur au salon du livre de Riantec, il y a quelques temps.
D'abord il est nécessaire de situer Gâvres, presqu'île près de Lorient. Pour s'y rendre et déjà avoir une sensation de vacances et de dépaysement, abandonnez la voiture, prenez le bateau pour Port-Louis, puis un bus et un autre bateau. Voilà vous y êtes, Lemile aussi est arrivé un jour, mais pas en visiteur occasionnel comme moi. Car quand il débarque, cet homme, il a un nom dont tout le monde se fout, il deviendra « Lemile », sobriquet pour le moins péjoratif désignant un être indécis, celui qui reste au milieu. Et il le restera au bord du milieu de la mer et du milieu des pêcheurs, bref au centre de tout et de rien.
Il a hérité d'une maison, alors là ou ailleurs ! Il a en plus (et c'est rédhibitoire) une gueule de buveur d'eau et l'année de son installation, la pêche fut mauvaise. La solitude est sa seule compagne. Il y a  bien Yoyo qui vient le voir mais bon, elle, c'est la reine de la petite reine alors à part l'emmener faire un tour en tandem...Pour rompre son isolement, il reste internet et les relations en ligne, et là, dans les mail(les) de son filet une sirène peut-être, souriante au pseudo charmeur de « Lole ». Alors notre  héros, piètre pêcheur, se verrait bien pêcher en eaux même troubles. Commence alors des conversations dont l'issue sera peut-être miraculeuse, mais qui pour l'instant laisse Lemile à quai et la tête pleine de questions sans trop de réponses. Les messages parlent de rencontre ultime, de désir rendu à son paroxysme, est-ce quelqu'un qu'il connaît ou qui le connaît....une femme du village, plus vieille, c'est sûr, mariée ou non, qui répond à ces critères?
La Goulette, comme son nom l'indique, forte en gueule, matrone et bien entendu commère du bourg. Savant croisement  entre un buffet breton et une armoire normande, elle a l'intelligence des deux réunis, et pas évident qu'elle sache écrire !Yoyo, bon tout le monde la connaît, cela peut difficilement être elle, la rencontre unique s'est déjà produit plusieurs fois. Anna est la seule susceptible de faire l'affaire, belle femme trop belle sûrement pour se marier, sa beauté est un peu fanée, pourquoi pas elle?...
Enfin pour Lemile, l'existence devient une sorte d'enfer peuplé de créatures fantasmagoriques qui lui montent à la tête, alors qu'il est devant son ordinateur cherchant la signification de messages sibyllins...
La vie du bourg est un cocktail de tendresse pour les autochtones, malgré leur ivrognerie et leurs mœurs de sauvages, mais pour les touristes dont la description est pour le moins féroce, mais très judicieuse, c'est très caustique.
L'auteur met en parallèle deux modes de vie qui se côtoient autour de Lemile. L'un immuable, ancré dans ces certitudes où la vérité d'hier sera celle de demain et d'après demain, monde rythmé par les marées. L'autre futile et furtif, où aucune vérité ne résiste et d'un clic et l'écran devient noir. Les moyens de communication tuent la communication entre les gens. Et au milieu le rêve.... mais le rêve un jour rejoint la réalité.
A noter de courtes poésies entre les chapitres et aussi que l'auteur manie un certain humour et un goût certain pour quelques jeux de mots de très bonne qualité, mais surtout il n'en abuse pas. Ce qui est une qualité que j'aime beaucoup.
Une autre découverte en cette fin d'année avec une conclusion pour le moins inattendue.
Un bon moment de lecture. Je ne regarderai plus Gâvres de la même manière à ma prochaine visite. Un poète inspiré de ce lieu a écrit (et d'une belle écriture) sur un banc attenant à un cimetière côtier cette jolie formule « Salle d'attente »!
Extraits :
- Sur ce bout de terre a été bâti un village, un petit village comme seule la Bretagne en possède.
- « La fin de la route, c'est la fin de la terre, la fin de la terre, c'est la mer, le début de la mer, c'est la fin des mondes.
L'amère découverte. La fin du monde je vous dis. »
- ….Il y a le côté port où l'on range les bateaux, et le côté église où sont rangés les bigots.... au milieu on a placé les bistrots.... simple  comme un coup d' rouge quoi!
- À l'église, on prie pour le poisson et au port, on attend que le poisson soit pris.
- Juste une petite pluie fine comme il en existe qu'en Bretagne accompagnée d'une légère brise remplie de sels provenant de la mer.
- Le mystère venait de s'installer dans son univers, il le sentait, confusément.
- « Je serai toujours trop vieille pour toi. » Pour dire cela, elle devrait en connaître un bout sur lui et cette idée le mit mal à l'aise.
- Sûr que vous rêvez alors..... une femme dans chaque port qui patiente, c'est un leurre, un fantasme de marins....
- Lole>alors que cherches-tu ?
Lemile>et toi ? riposta-t-il par provocation.
Lole> une rencontre
- Ce n'était pas une débutante dans le dialogue virtuel, il en était convaincu.
Éditions : La grande falaise (2009) Site, ici

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H
Bonsoir ! <br /> <br /> Je me permets de vous contacter pour vous parler du site artistique le Hangar, qui publie régulièrement des chroniques artistiques (littérature, cinéma, musique...) ainsi que des créations d'internautes, VOS créations (textes, photos, peintures, dessins, BD, vidéos...) !<br /> <br /> Par ailleurs, jusqu'au 29 décembre, le site organise un DOUBLE CONCOURS - littéraire et pictural - avec pour thème "La Naissance", et il y a des LOTS à la clé ! Nous vous invitons donc à y participer dans la catégorie que vous souhaitez (Pour plus de renseignements, l'article sur le site vous expliquera tout).<br /> <br /> Au plaisir, et à bientôt j'espère !<br /> <br /> http://le-hangar.com<br /> <br /> Hazel, du Hangar.
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