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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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5 juin 2010

SÉVERAC Benoît / Les chevelues.

Les chevelues.
Benoît SÉVERAC.

Note : 4 / 5.
Le Club des V.
Je trouve l'idée de cette collection créée par Sandrine Banessy très intéressante. Raconter la France à travers des romans noirs associés à une région (pays, colonies etc...) et à une époque de l'histoire de cette province. Nous sommes à Lugdunum Converanum (l'actuel Saint-Bertrand-de-Cumminges) et Crasius Vespasianus,  débauché notoire, mais membre d'une riche et puissante famille, est découvert assassiné..... Hadrianus Trévius, dans un premier temps, préfère parler d'accident, ce qui surprend Valerius Falco. Mais des décisions graves sont en discussion à la curie concernant les finances publiques, et l'harmonie entre les gaulois et les romains n'est pas des plus solides, et Hadrianus sait qu'il joue son avenir politique,  surtout que sa fille, Staia, devait épouser Crasius. Mais Quintius, le père de la victime, n'est pas dupe, il veut que le coupable soit puni surtout que le poignard qui a servi à tuer est une arme gauloise. Il pose un ultimatum, son fils avait vingt cinq ans, il donne vingt cinq jours aux autorités pour découvrir l'assassin de son fils....
Un autre magistrat, le propréteur  Rufus Riego, arrive de Tolosa pour reprendre l'enquête, car entre temps Balbius Iassus, un ami de Crasius, est trouvé mort dans sa chambre, piqué par un serpent qui visiblement n'est pas venu là tout seul......La peur s'installe, et les agissements nocturnes de Crasius et de ses amis sont-ils la cause de ces morts violentes?
Mais Rufus Riego et ses premières décisions attisent les tensions, surtout que la vérité au sujet des meurtres se fait jour et qu'elle n'est pas des plus glorieuses pour l’aristocratie romaine des environs...
Valerius Falco, le légionnaire, vieux soldat revenu de moult campagnes, aspire à la retraite, à un retour chez lui en Italie près de sa femme et de ses enfants. Le marché qui lui est proposé est simple : trouver un coupable, misérable de préférence, le tuer au cours d'une tentative de fuite et ne pas interroger les notables des deux bords....Chose qui le scandalise, mais pragmatique, il sait aussi que la domination de Rome n'aura qu'un temps.
Hadrianus Trévius, sénateur défendant la République romaine, vit une sorte d'exil. La fortune venue, il est un peu moins républicain et prêt à pas mal de reniement pour rentrer dans les grâces d'Auguste. Malgré tout en huit ans de présence, il est arrivé à une sorte de paix précaire mais durable que ces meurtres risquent de compromettre.
Rufus Riego est le prototype du fonctionnaire imbu des lois et de la supériorité des romains et de leur administration, son arrogance est mal perçue aussi bien par les romains que par les Gaulois. Partisan de méthodes radicales, son arrivée et ses premières décisions risquent de mettre la région à feu et à sang...
Les temps changent, paraît-il, mais le monde est toujours le même! Déjà les magouilles politiques et financières gouvernaient les hommes! La jeunesse dorée de l'époque n'était pas plus intelligente et respectueuse de la vie des autres que celle de maintenant.
Un roman original par l'intrigue qu'il développe et par le contexte historique dans lequel il se déroule. L'opposition des civilisations est très bien décrite, chacun ayant ses propres contradictions, l'ordre et la discipline chez les Romains, mais un sens moral pour le moins réduit, le goût du faste et du luxe, des mœurs pour le moins douteuses. Rufus Riego se voit offrir pour sa première nuit deux esclaves égyptiennes et un jeune homme. A lui dans faire l'usage qui lui semble bon! On trouve chez les personnages les réflexes de la majorité des colons. Rufus haït les Gaulois ouvertement, Hadrianus les méprise.
Les Gaulois vivent d'une manière plus rustique, encore marquée par des manières ancestrales, une certaine indiscipline, mais une morale plus rigide, le bannissement et le marquage au fer rouge sont les punitions pour les crimes graves.
Par contre les deux aristocraties s'accordent au nom de l’intérêt sur le fait qu'il est urgent de trouver UN coupable, faute de trouver LE coupable.
Un bon moment de lecture et une découverte très intéressante.
Extraits :
- Les Romains dominent le monde connu, de la lointaine Asie à l' Armorique celtique, du Nil au Danube et lui, Crasius est le plus fort le plus jeune le plus beau de tous.
- Il n'oublie jamais qui il est, d'où il vient ni les droits supérieurs qui sont les siens.
- En quelques années seulement, il a étendu le pouvoir de Rome jusqu'en Britannia....
- Chiens de Gaulois, je savais bien qu'un jour on aurait des problèmes.
- Pourquoi un Romain serait-il plus lâche qu'un Gaulois? Je ne connais pas non plus de guerrier romain qui frapperait par derrière.
- Ces mains parlent d'elles-mêmes ; elles racontent la vie aisée et délicate d'Hadrianus et les tourments de Lorus. Mains qui possèdent et mains serviles.
- Elles étaient ses proies, il était le chasseur, mais avec sa mère, il était resté un enfant.
-Rufus Riego était connu pour ses accès de colère et sa haine des Gaulois.
- Contrairement aux dires de ton propréteur, nous ne sommes pas des sauvages, nous les Gaulois.
Éditions : Éditions TME (2009) Collection Noire d'Histoire. Réédition de 2007.
L'auteur, et c'est son droit le plus strict dédie ce livre « A nos ancêtres les Romains », ce qui nous change des livres d'histoire et de la célèbre phrase que j'ai entendu durant ma prime enfance.
Le site de TME, ici.
Le blog de l'auteur, ici.

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Commentaires
E
Salut Claude.<br /> Effectivement Sandrine avait la tête en l'air quand nous nous sommes croisés, mais elle photographiait une caravelle sculptée sur le mur de l'église Saint Nonna de Penmarc'h.<br /> Pour le roman de Thirion, c'est au menu, mais pas dans l'immédiat.<br /> À bientôt.<br /> Yvon
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C
Salut Yvon,<br /> Content que tu aies apprécié le premier roman de l'ami Séverac. Si Sandrine n'avait pas été si "tête en l'air", les lecteurs de Penmarch auraient pu se procurer aussi "Rendez-vous au 10 avril", deuxième très bon roman du même auteur.<br /> Je suppose que tu vas bientôt lire le délectable "Soupe tonkinoise" de Jan Thirion. Qui devrait te plaire, j'en suis sûr !<br /> Amitiés.
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E
Bonsoir Clara.<br /> C'est vrai que ce livre par l'époque et le contexte choisi ne manque pas d'originalité.<br /> Remarque personnelle, l'auteur est très sympathique, ce qui ne gâche rien.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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C
C'est original ! Une enquête qui sort des sentiers battus...
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