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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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15 avril 2010

MACCHIAVELLI Loriano / Les souterrains de Bologne.

Les souterrains de Bologne.
Loriano MACCHIAVELLI.
Note : 3,5 / 5.
L'égout et les couleuvres.
Je ne connaissais pas encore cet auteur italien à la réputation pourtant bien établie. J'ai acheté il y a quelques temps « Bologne, ville à vendre », mais je l'ai mis de côté pour l'instant, car ce titre me semble commencer la série avec Sarti Antonio comme personnage récurrent.
Un cadavre est trouvé dans les égouts de Bologne. Il s'agit de Zodiaco Mainardi, son horoscope semble lui avoir joué un mauvais tour. Des vendeurs à la sauvette sans papiers tabassés par des agents municipaux, y a t-il un point commun entre les deux évènements? A priori non, mais en dessous des apparences trompeuses, tout est lié.
Antonio Sarti navigue en eau trouble, Oroscopo (surnom du défunt) venait du sud de l'Italie, et avait, paraît-il, des accointances avec la maffia. Bruits ou vérités, personne ne le sait. Une visite chez les sans- papiers de Bologne lui confirme une chose étrange, les témoins parlent de coups de matraques. Or les employés de la ville n'ont pas ce genre d'instruments dans leur panoplie. Un des blessés meurt à l'hôpital. L'affaire devient tragique et amène Antonio Sarti à s'intéresser de plus près aux égouts de la ville qui pourraient servir de cache pour un trafic, mais de quoi?
Une autre affaire immobilière réclame également son attention, un litige entre la municipalité communiste et l'église pour une vente pas trop nette avec beaucoup d'intérêts financiers en jeu.
Une histoire d'amour un peu compliquée (c'est pratiquement devenue une obligation dans la littérature policière) avec la mère d'un des garçons qui ont découvert le corps de Zodiaco. Avec Pellicano, il va découvrir le monde souterrain de Bologne, ces égouts et leurs histoires. L'importance de ce réseau de tunnels pendant la guerre, les combats qui si déroulèrent entre les troupes allemandes et certains résistants! La légende dit qu'un trésor git quelque part sous cette eau. Une partie de l' économie de la ville aussi est souterraine, de nombreux travailleurs sans-papiers sont ainsi exploités, Sarti va à leur rencontre, et découvre un monde clandestin.
Mais des personnalités meurent, la hiérarchie policière et juridique semble vouloir ne pas faire de vagues, surtout pas d'eau stagnante et nauséabonde. Mozart Maurizio, substitut du procureur, est prié de diriger ses enquêtes ailleurs.... Le cardinal rencontre Sarti dans la plus grande discrétion....
L'auteur a pour Antonio Sarti une amitié un brin hautaine ; ce dernier est un policier honnête, denrée qui semble en voie d'extinction dans la ville de Bologne! Personnage très sympathique, avec ses faiblesses dont il est conscient, mais aussi son obstination! Quasiment un personnage et un homme ordinaire, chose rare dans le roman policier moderne. Les relations entre l'auteur et son héros sont pour le moins originales, Loriano Macchiavelli ayant une estime certaine pour son personnage, mais teintée de beaucoup de condescendance. Il parle de lui en disant :
« Mon policier.... ».
Beaucoup de personnages secondaires, trop à mon goût, mais certains méritent une courte citation :
Pellicano, le roi des souterrains et son langage plein de gouaille et d'espièglerie. Mozart Maurizio qui doit préciser sans cesse que Mozart est son prénom, Felice Cantoni, adjoint de Sardi, Federica, une des rares présences féminines qui amène un peu de soleil dans ce récit et dans la vie d'Antonio.
Entre les égouts et les URInoirs* la ville de Bologne ne sent pas l'eau de Cologne! Les magouilles immobilières, le monde politique et les couleuvres avalées par les rares représentants de l'état pas encore corrompus, servent de trame à ce roman classique, mais solide. L'écriture est agréable et la lecture aisée, pas le roman policier de l'année, mais un livre de très bonne facture. Un passage est particulièrement intéressant, c'est lorsque Pellicano cherche l'endroit où a pu être jeté le corps et son trajet dans les égouts de la ville, sorte de promenade mortuaire guidée par des courants souterrains.
A noter une touche d'humour, le choix des prénoms de certains personnages, Zodiaco, Mozart, Pellicano!
Extraits :
- Personne ne s'en est aperçu et tout continue à fonctionner aussi mal qu'avant.
- Elle est habillée avec simplicité mais avec l'aspect propret des femmes qui n'ont pas les moyens de paraître plus belles qu'elles ne le sont.
- Mais à Bologne, désormais, c'est comme à Palerme : personne n'entend rien et personne ne voit rien.
- C'est un printemps qui ressemble à l'automne.
- Moi, je suis allé à Rome, et je n'ai jamais vu une ville plus immonde ! En comparaison, Bologne c'est un paradis, mon cher !
- Dans cette affaire, Mozart n'a aucun problème idéologique ainsi, pour lui, la noble famille et la Curie sont sur le même plan.
- Oui, mon policier est décidément d'une autre époque.
- Il n'ira pas en enfer car il le purge ici.
- C'est un type qui me plaît bien, ce Mozart, un qui pourrait faire la paire avec le sergent Sarti Antonio.
- Quelle vie de merde ! Quelle vie de fric !
- C'est le genre policier de la dernière génération, un de ceux qui ont rendu le G8 de Gènes célèbre dans le monde entier.
- Entre la Blonde et le policier, il y a une sorte de solidarité des paumés et si parfois ils finissent au lit, ça ne regarde qu'eux.
Éditions : Métailié (2004).
Titre original :I Sotteranei di Bologna. (2002).
*URI: Unité d'intervention rapide. Vu leurs méthodes violentes, les agents de l'URI sont désignés par le terme nero (noir) qui en italien prend le sens de fasciste. D'où le jeu de mots. (Note du livre)

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Commentaires
E
Salut Christophe.<br /> Je te remercie de tous ces avis autorisés, comme tu le dis si bien, j'irai jeter un œil sur cet auteur que tu as l'air de bien connaître.<br /> A bientôt.<br /> Yvon.
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C
Bonjour Yvon,<br /> Massimo Carlotto est édité chez Métailié, quelques sorties en poche chez Points Roman noir. Je te conseille: "l'immense obscurité de la mort". Je crois que "arrivederci amore" a été adapté en bd mais aussi au cinéma en 2006. Autrement, il existe un petit texte de 60 pages "Rien, plus rien au monde" qui est une petite bombe aussi. Il y en a d'autres mais je ne les ai pas encore lus...<br /> Voilà
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E
Bonjour Christophe.<br /> Cet auteur m'est complétement inconnu! Je regarderai à ma prochaine visite à la médiathèque.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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C
Ah, ben, mais jette un oeil (voir les 2 yeux) sur Carlotto. C'est efficace, noir à souhait. Enfin, personnellement, c'est un de ceux que je préfère. Et de loin.<br /> A bientôt
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E
Bonjour Christophe.<br /> Honnêtement la ville de Bologne était la raison principale de la lecture de ce roman. Et aussi changer un peu de cadre, car je lis peu d'auteurs italiens.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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