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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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7 avril 2010

BIZOT Véronique / Les jardiniers.

Les jardiniers
Véronique BIZOT.

Note : 4 / 5.
Les fleurs du mal.
Clara qui aime beaucoup les recueils de nouvelles parle de cette auteure sur son blog.
Six textes très étranges pour cent deux pages, c'est court mais dense! Dans la nouvelle qui donne son titre à l'ouvrage, on trouve une femme que l'on suppose vieille marchant avec une canne et vouant une haine palpable à une armée de jardiniers. Pourquoi et comment en est-on arrivé là? Que fait cette femme adepte du béton des grandes villes grouillantes de monde, qui aime la nature à petite dose et sauvage, seule dans ce jardin? Arrive un jeune homme timide, bien élevé au sourire « flottant », avec aux pieds une paire de chaussures, cauchemar visuel! Un texte qui part dans tous les sens, d'une communion dans un restaurant à une longue dissertation sur les « croquenots ».
« La tour » est une histoire qui prend une drôle de tournure. Le narrateur nous parle de la rencontre entre son ami Saez, et le père de son épouse Marie, venu des lointaines montagnes du Caucasse Arménien. Le pauvre homme n'a évidemment pas l'habitude de nos immeubles modernes, ni d'un appartement au vingt-sixième étage! Rien ne se passera comme prévu et Marie en tournage Dieu seul sait où est injoignable. Quelle galère! Dommage pour cette histoire que la chute ne soit pas à la hauteur, si je peux me permettre cette observation!
Dans « L'hôtel », un voyage de noces un peu mouvementé, enfin peut-on appeler cela un voyage de
noces ? Une chambre envahie par des rats, au dire de ce couple d'anglais fraichement marié, la femme est traumatisée, donc il lui faut un traitement had-hoc! Tout cela sous le regard amusé de la
narratrice, archéologue spécialiste en ustensiles! Un métier d'avenir? Un texte à ne pas lire avant de se marier.
« La campagne » : un trio, Liz, ses frères jumeaux Léo et Simon. Grandeur et décadence d'une famille du boulevard Haussman au fin fond de la campagne française. C'est adieu veaux, vaches, cochons,couvées, impaire et manque. De l'enfer du jeu à l'enfer vert!
« La femme de Georges » est une des nouvelles les plus belles de ce livre. Une femme dans un fauteuil roulant, regarde vivre son voisin dont la villa est située en dessous de la sienne. Elle observe le cérémonial du matin, l'entretien de la piscine, cette piscine qui ne sert jamais! L'auteur nous fait découvrir un monde aisé pour ne pas dire riche et snob, amateur d'objets chers même laids. Le portrait du couple Klausen est tout en finesse mais avec une touche de moquerie.
« Lamirault » c'est la chronique d'un enterrement! D'un enterrement de première classe, ils sont venus, il sont tous là les fils Lamiraul. La chanson la plus assortie à ce moment, « Ces gens-là » de Jaques Brel! Quel triste monde!
Une charmante dame qui ne voulait pas de voisins immédiats, même dans l'au-delà achète en promotion quatre concessions dans le nouveau cimetière! Quinze euros pièce au lieu de vingt cinq! Deux hommes, une femme, le trio classique me direz-vous, je vous l'accorde. Mais cette femme a une père, qui passera très rapidement, mais qui laissera une trace, au moins sur le gazon. Ce n'est pas l'année du rat, mais l'armée des rats pour les vacanciers de cet hôtel, pas vraiment classe. Certains concepteurs de télé-réalité ont-il lu ce recueil? C'est une question qui mérité d'être posée! C'est dur la vie à la ferme, quand on a été élevé dans le 8ème arrondissement de Paris, le trèfle ce n'est pas du blé! De l'argent certains en ont, mais ils n'ont pas tous
forcément un goût artistique à la hauteur de leurs fortunes. Un fils à l'enterrement de son père qui se demande s'il a bien éteint le gaz sous la casserole! Il ne manquerait plus que la bonbonne soit vide à son retour.
Le moins que l'on puisse dire c'est que tout est surprenant dans ce livre et surtout politiquement incorrect, ce qui me plait bien. Un humour ravageur, souvent noir et des situations invraisemblables mais qui à la lecture semblent normales. Certains textes sont loin d'être dans la mouvance actuelle de « La vie à la campagne »! Un recueil dont une des qualités est d'être court, qui permet au lecteur de ne pas atteindre une certaines limite au delà de laquelle, personnellement je sature.
Extraits :
- Il n'y a aucune harmonie entre eux, ce sont des brutes, des brutes armées, fourches, bêches et pioches comme au Moyen Âge.
- Le moins de nature possible et le plus de jardins possibles, voilà ce que réclament les gens par ici.
- C'était un cercueil de petite taille, comme son occupant, un modèle d'export, conçu pour l'avion, intérieur doublé de zinc et équipé d'un filtre épurateur, faute de quoi, nous avait-on affirmé, le tout
exploserait en vol. - J'ignore si vous avez entendu ce cri que la femme a poussé, une Anglaise, un cri aigu, perçant, comme seules les Anglaises savent en produire.
- J'étais très laide, à l'époque, j'ai toujours été laide mais à vingt ans, ma laideur était à son maximum.
- Il suffit de passer un quart d'heure en notre compagnie pour s'aviser que nous n'entendons rien à l'agriculture. À vingt et un ans (vingt pour Liz et Leo), nous découvrons avec ahurissement ce que la nature impose de lutte permanente.
- Mon ingratitude à l'égard de Susi Klausen n'a d'égal que la grossièreté dont je fais preuve pour l'envoyer balader chaque fois qu'elle téléphone, c'est-à-dire au moins deux fois par semaine......
- Pas moins de trois prêtres, dont l'évêque du diocèse, pour expédier l'âme de Lamirault.
- A Jacques, je n'ai pas demandé des nouvelles de Marie, elles sont toujours aussi mauvaises, voilà au moins quelque chose qui ne varie pas et dont on n'a pas à se soucier.
Éditions : Actes Sud (2008)
Le blog de Clara,
ici .

 

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Commentaires
E
Bonjour Aifelle.<br /> Merci de ton passage. « Mon couronnement » est en prévision, enfin la lecture du livre, restons modeste!<br /> A bientôt.<br /> Yvon.
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E
Bonjour Clara.<br /> Merci encore pour cette découverte. Je pense lire « Mon couronnement » assez rapidement.<br /> A bientôt.<br /> Yvon.
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A
J'ai tellement aimé "mon couronnement" que je note celui-ci immédiatement.
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C
Ah, je suis contente ! J'ai hâte de le lire!
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