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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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21 janvier 2010

McINERNEY Jay / Moi tout craché.

Moi, tout craché.
Jay McINERNEY.
Note : 4 / 5.
Sniffe, sniffe!
Une très bonne chronique chez « La Fée Carabine » et comme j'aime beaucoup les nouvelles, je me dis : pourquoi pas? D'un autre côté, je n'avais pas aimé « Bright Lights, Big City » du même auteur, alors.....
Seize nouvelles dont l'écriture s'est échelonnée entre 1982 et 2009, la première est « Il est six heures du mat. Tu sais où tu es? ». Bon début, mais je crois reconnaître ce texte ; évidement, c'est le premier chapitre du roman dont je parle plus haut! Comme je ne lis jamais la quatrième de couverture, je pensais avoir fait une découverte! Une nuit blanche new-yorkaise, arrosée de poudre blanche elle aussi, et ce n'est pas l'hiver! L'Afghanistan et la drogue en toile de fond de « Dans la province frontalière du Nord-Ouest », ou les mésaventures de trois occidentaux, pathétiques et sordides! « Philoména » est une sorte d'exercice littéraire plutôt marrant contant l'histoire d'un journaliste, de sa petite amie et d'un acteur! Si j'ai tout compris!« Moi tout craché » est une des meilleurs nouvelles du recueil, dans un monde new-yorkais branché, allumé, drogué, bref un inventaire de têtes à claques! Qui baise qui et qui baisera avec qui! Question du jour! « Penelope au bord de l'eau » ou les aventures sexuelles d'un homme politique aux prises avec le puritanisme ambiant. Thanksgiving, c'est la fête pour la dinde, mais pour certaines familles, c'est aussi le jour des règlements de comptes. Dans « Une madone pour le jour de la dinde », c'est tout cela et c'est aussi un hommage à la mère qui n'est plus là. Un très beau texte et des personnages ordinaires, profondément humains, et également une réflexion sur le sentiment du « doute ».
Cochon qui s'en dédit est un proverbe qui n'a rien à voir avec « Au lit avec des cochons », histoire animalière dans « Big Apel ». La vie n'est pas toujours rose!
« Il faut piquer Daisy » est comme l'indique son nom la cruelle décision qu'on est souvent obligé de prendre, sauf que là, rien ne le justifie.....mais Daisy aura une vengeance posthume. Un beau texte.
Des personnages pour le moins « déjantés »pour parler moderne, un couple dont les barrières morales ou immorales ont sauté depuis longtemps! Un auteur de théâtre qui ne va pas chercher bien loin l'inspiration, mais mesure-t-il les conséquences de ses écrits? Une femme retourne dans le Sud pour voir sa mère souffrante, une fausse comtesse, aventurière ruinée chassant l'homme fortuné. Que faisiez-vous un certain 11 septembre? Liam, un new-yorkais, était avec sa maîtresse, est-ce grâce à cela qu'il a eu la vie sauve? Et comment expliquer la situation à son épouse? La religion et la prière pour absoudre ses pêchés? Un couple copain comme cochon, c'est à voir. Une mère qui reconnaît son fils, rien de plus normal, me direz-vous? Pas si sûr!
Je n'ai pas une estime particulière pour la faune rencontrée dans une partie de ces histoires, mais j'ai malgré tout apprécié ce recueil. Les auteurs américains sont en général plutôt durs avec leurs compatriotes, scrutant les défauts de leur pays. Dans ce livre, c'est aussi le cas, mais la cible n'est pas la classe moyenne comme le fait John Cheever, ici ce sont les riches et la jeunesse dorée qui passent à la moulinette. Les États-Unis avec ses problèmes propres, ses névroses, sa course effrénée à la fortune, ses extravagances, sexe, alcool et drogue sur fond de puritanisme. Dommage que quelques nouvelles soient un peu moins bonnes ou alors il y en a de trop?
Un recueil qui m' a fait changé d'avis sur son auteur, la société américaine aussi et pas en mieux, où sont passés les idéaux des années 1970/1980? Perdus entre un joint de coke et une partie de jambes en l'air ou ailleurs? Pas mal de nostalgie entre ces lignes et également une remise en cause de tout un système.
Extraits :
- Ensuite on a emménagé à New York, ce qui est à la monogamie ce que la télécommande est à la narration linéaire.
- Vingt ans plus tôt, il aurait été impossible de briguer la présidence dans ces conditions, mais j'imagine qu'on a parcouru pas mal de chemin depuis le jour où Bill a crémé la robe de Monica.
- Un mètre soixante-douze et des courbes dignes de Daytona.
- ….malgré le fait qu'à l'époque où ses grands-parents avaient débarqué à Boston, les vitrines étaient placardées d'affiches indiquant : ON N'EMBAUCHE PAS LES IRLANDAIS....
- Il n'y a qu'en Amérique qu'ils pensent que l'on peut enseigner ça. Apprendre à créer de la littérature.
- Je n'appelle pas ça des offres, mon chou, j'appelle ça des insultes.
- Quel est le plus gros problème des athées ? Vous donnez votre langue au chat ? Ils n'ont personne à qui parler pendant l'orgasme.
- Elle était de ces femmes qui conquièrent Manhattan et règnent sur la ville durant quelques années.
- La nostalgie est un peu la maladie régionale. Tous prêts pour des causes perdues, des plantations perdues, tout le fatras du Dixieland. Les poèmes aux morts confédérés.
- Sexe à tout heure-un des avantages des professions free-lance.
Éditions : Éditions de l'Olivier (2009)
Titre original : How it Ended, New and Collected Stories. (2009)
Quelle rapidité de traduction!

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Commentaires
E
Rebonjour Joëlle.<br /> J'aime bien commencer la lecture d'un auteur inconnu par un recueil de nouvelles. Je pense lire autre chose de Jay McInerney, car je pense avoir des livres de lui dans ma bibliothèque.<br /> Pour les vœux, je ne me rappelle pas si nous nous sommes vus cette année? Donc bonne année à vous.<br /> Nicole et Yvon
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J
Tiens, c'est une bonne idée pour découvrir cet auteur (vu que j'ai ses autres titres dans ma LAL !). Et puis, je ne t'ai pas encore fait mes souhaits sur ton blog alors ... bonne année et bonnes lectures :)
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