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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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22 novembre 2009

BRUEN Ken / Chemins de croix.

Chemins de croix.
Ken BRUEN.
Note : 4 / 5.
Tog a bog e mo chara *.
Sixième opus des aventures de Jack Taylor dans sa bonne ville de Galway. Ken Bruen aurait pu emprunter à Sean O'Casey le titre d'un volume de son autobiographie « Douce Irlande adieu! ». Quoique la douceur dans les aventures de Jack Taylor!!!!!!
Cody, fils adoptif et spirituel de Jack, est toujours dans un profond coma à l'hôpital où celui-ci se rend tous les jours. Ridge lui demande de l'aide : un jeune homme, John, a été retrouvé crucifié et dans la très chrétienne Irlande, cela choque. Il lui donne son accord et accepte également d'aider à résoudre un problème de disparition de chien dans un quartier de Galway . Pour cela il fait appel à un ancien flic alcoolique désargenté, Eoin. Alors quand Maria, la soeur de John, est découverte carbonisée dans sa voiture, force est de constater qu'il y a quelque chose de pourri en République d'Irlande. Cody meurt de ses blessures et Jack est fermement prié de ne pas apparaître à l'enterrement, alors il se rend à celui de Maria, persuadé que l'assassin sera là, et c'est ce qui se passe.....Le corps d'Eoin est découvert noyé, un chien attaché autour de la taille, son enquête l'avait amené sur les traces d'un industriel de l'alimentation, est-ce la raison de sa mort?
Beaucoup de personnages dans ce roman, avec certains retours d'un passé pas si lointain. Les incontournables Jack Taylor et son « amie » Nic An Iomaire (Ridge), pour eux la situation n'est pas brillante, Jack lutte toujours contre les démons enfouis, mais près à ressurgir, Ridge, elle, a des problème de santé, ainsi va la vie. Stewart était le dealer de Jack, celui-ci l'a aidé à prouver que sa sœur a été assassinée, alors il se sent redevable et va l'aider dans sa quête de vérité. La famille Mitchell, le père, la mère décédée dans un accident de voiture à Galway, les enfants Sean et Gail, d'un côté et les Willis, John, Maria, Rory, de l'autre. Quel lien tragique les unit? Il recroise Jeff, son ami de longue date, mais hélas, entre eux un drame a marqué la fin de cette relation. Gina, grâce à sa formation de psychologue, tente d'aider Jack, l'amour comme thérapie, mais n'est-il pas trop tard?
La mort par crucifixion, par l'eau et le feu, cela donne un côté biblique aux meurtres ainsi que l'aspect d'une croisade entamée au nom de la vengeance. Sinon, la formule habituelle fait toujours recette, Galway semble une annexe de l'enfer, et Jack, le locataire privilégié de l'endroit.
L'Irlande traditionnelle est loin, n'a-'elle jamais existé d'ailleurs? Toujours dans le texte, quelques mots de gaélique, expression d'un autre temps d'amitié ou de tendresse « amac », « Loveen » et la constatation désabusée de Ken Bruen :
-Fut un temps où ce terme affectueux était aussi courant que les agressions aujourd'hui.
Un titre intéressant, peut être un ton en dessous des autres romans de la série, les intrigues n'ont jamais eu une grande importance dans les aventures de Jack Taylor, cela se vérifie ici. Peut-être qu'un peu plus de rigueur dans l'écriture serait la bienvenue. Toujours des références musicales ou littéraires, comme d'habitude, ici en autre, il parle de John Cheever, écrivain américain spécialiste d'un genre que j'adore, la nouvelle.
Il reste une grande nostalgie d'une époque révolue d'un monde disparu, alors que celui qui lui a succédé est dévasté par la drogue et qui fait presque apparaître la boisson comme un pêché véniel!
Ken Bruen a toujours un sens très critique envers ce qu'est devenu son pays, chose qu'il partage avec de nombreux autres écrivains, en particulier ceux qui écrivent des romans policiers.
Extraits :
- La pinte de Guinness était un véritable chef-d'œuvre. Versée à la perfection le sommet en était une couche de mousse irréprochable.
- Ce n'est pas être malade, ça ? Évidemment que si. Ou alors, juste irlandais.
- Pour moi, ça avait un sens délirant, mais j'ai pour excuse d'être irlandais, et la logique ne tient donc aucun rôle dans mon raisonnement.
- Même si je n'avais pas bu, les vieilles habitudes ont la vie dure. Demandez au Sinn Fein.
- Une matinée noyée de désespoir. En irlandais, nous gémissons, och ocon....
- Mon père se serait retourné dans sa tombe s'il avait su que le jour était venu où nous devions payer notre eau sur une île entourée de ce foutu liquide et cinglée par la pluie presque chaque jour de l'année.
-On est bien obligé de se demander : où sont donc passés tous les Irlandais? Nous sommes peut-être enrichis, mais nous nous retrouvons assurément en minorité.
- Mais mo croi briste...Mon cœur s'est brisé.
- Ce type de flirt avait été rebaptisé clirt... flirter en clopant.
- Vous autres, les cathos, quand vous tenez un truc qui attire les foules, vous l'exploitez à fond.
- Polis... mais quant à être amicaux... c'est des Anglais, ils ne savent pas s'y prendre.
- Ça me surprend un peu de votre part, Jack, vous qui êtes un ardent défenseur du Galway et d'autrefois, le gardien de l'âme celtique, toutes ces bonnes choses.
Éditions : Série Noire/ Gallimard. (2009)
Titre original :Cross (2007)
* Expression gaélique signifiant approximativement « Reste calme mon ami »

 

 

 

 

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Commentaires
E
Bonjour Pierre et merci de votre passage.<br /> C'est bien de donner l'ordre de la série Jack Taylor. Souvent sur les blogs, les lecteurs semblent perdus, ne comprenant pas toujours qui sont les personnages secondaires! C'est vraiment dommage, mais ce n'est pas non plus évident de se dire « je prends toute la série depuis le début ».<br /> Remercions l'éditeur qui les a fait traduire dans l'ordre, ce qui n'est pas toujours le cas!<br /> Pour les documents que vous désirez m'envoyer, je vous fais suivre mon adresse mail.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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E
Mail reçu hier et qui pour une raison mystèrieuse n'est pas paru sur le blog.<br /> Pierre Bondil est le traducteur actuel de la série Jack Taylor.<br /> Bravo pour le site et bonjour à tous ses (vos) lecteurs qui aiment les livres de la série Jack Taylor de Ken Bruen dont je souhaite redonner l'ordre.<br /> Delirium tremens, traduit par Jean Esch<br /> Toxic Blues ( je n'en dirai pas plus)<br /> J'ai, depuis, repris la série avec enthousiasme<br /> Le Martyre des Magdalènes<br /> Le Dramaturge<br /> La Main droite du diable<br /> Chemins de croix<br /> En ce sanctuaire (à paraître en octobre 2010)<br /> J'aurais voulu vous envoyer un document joint mais ne le peux pas ici. Si ça vous intéresse, ce serait avec plaisir (couverture originale, dédicace de KB, une ou deux questions/réponses traducteur/auteur s'il m'y autorise ou une photo de Galway datant de l'été dernier).<br /> Amitiés à tous<br /> Pierre Bondil
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E
J'ai aussi reçu Chemins de croix avec Babelio. J'ai été un peu déçue parce qu'il me semblait arriver au milieu de quelque chose (l'auteur semble penser que tout les lecteurs connaissent ses personnages). Comme j'avais lu tes avis précédents qui étaient élogieux, j'ai persisté et lu après Le martyre des Magdalènes (le troisième de la série si je ne me trompe). C'est un excellent livre, je confirme. Plus fouillé tout en étant plus clair... Où le fait qu'il faut mieux commencer une série par le premier tome se confirme !<br /> Auteur : CecileSBlog<br /> <br /> Bonjour Cécile.<br /> Désolé, un problème technique m'a obligé à supprimer et remettre cette chronique et malheureusement ton message a disparu. <br /> C'est exact que pour Jack Taylor, il est nettement préférable de lire ces romans dans l'ordre, sinon on a l'impression de se retrouver au beau milieu d'une histoire dont on ne connait pas le début!<br /> Remarque, les éditions Gallimard les éditent dans l'ordre, ce qui n'est pas toujours le cas.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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