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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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8 octobre 2009

MALTE Marcus / Toute la nuit devant nous.

Toute la nuit devant nous.
Marcus MALTE.
Note : 4 / 5.
Retiens la nuit*
Ayant, il n'y a très longtemps, beaucoup apprécié « Intérieur nord » du même auteur, je récidive avec encore un recueil de nouvelles. Ces récits sont plutôt longs, trois en tout pour 125 pages.
La nuit devant nous, mais au matin, la nuit est derrière nous, et on ne peut pas toujours parler de bonne nuit! Nuits blanches ou nuits noires?
« Le fils de l'étoile ». Meslet a onze ans, garçon solitaire, les vacances sont pour lui une corvée et les colonies de vacances, un cauchemar! Heureusement il fait la connaissance de François aussi refermé et silencieux que lui. Au nom du proverbe qui dit : « Qui se ressemble s'assemble », il se lie d'amitié. La nourriture de la colo a plutôt des effets dévastateurs sur les intestins de Meslet. Ce qui un matin lui vaut les sarcasmes des autres membres de la chambrée. Vengeance divine, ils tombent malades, sont hospitalisés en urgence et le meneur passe de vie à trépas. La fin des vacances est agréable pour nos deux amis. Ils se retrouvent l'année suivante, le château qui les accueille est encore plus en ruine que l'année précédente, certaines parties étant même interdites, car hantées! François annonce à son ami que sa mère est morte. Hélas, encore une fois ils sont dans le collimateur des autres. Muriel, une des accompagnatrices, ne semble pas particulièrement les apprécier, surtout Meslet plus jeune et qui ne se défend pas. Un jour qu'elle est particulièrement odieuse, François glisse à l'oreille de son ami : « T'inquiète pas, elle ne t'embêtera plus! » Le lendemain matin, après une nuit d'orage, Muriel a disparu.... La nuit suivante sera pour Meslet celle du passage à un monde très différent du sien!
« Des noms de fleurs ». Ils s'appellent Cynthia, Virginie, Marco, entre eux ils se sont donnés des noms de fleurs, Rose, Iris, Lys ou Chardon Ardent. Les fleurs, c'est la beauté, la pureté, l'amour, la nature, l'odeur, la vie. La beauté irradie, l'atome aussi! Quatre jeunes rêvent de changer le monde. Que faire pour vraiment marquer les esprits ?
« Le père à Francis » est une belle histoire qui me rappelle plein de souvenirs, la vie d'un petit club d'une cité de la ville de Marseille. Ce football là, celui de mon enfance, des adultes bénévoles qui ne comptaient pas les heures, des gosses comme nous qui prenions le métro et le bus, un casse croûte dans la poche. Nous ne rêvions pas de carrière, ni d'argent. Une histoire qui est celle de millions d'enfants partout en France. Bravo et merci de rendre hommage à tous ces « Pères de Francis » qui ont permis à beaucoup d'entre nous de rester des gosses avec quelques repères pour plus tard.
Deux enfants en colonie de vacances, pas réellement faits pour ce genre de vie en communauté, seule une sorte de solidarité peut rendre leurs vacances plus supportables. Mais pour François, la solidarité n'est pas un vain mot! Quatre adolescents à peine sortis de l'enfance, mais quel monde leur laisserons-nous? La pollution, l'atome, une terre irradiée. Déjà désabusés, ils se demandent comment faire bouger les choses! Un coup d'éclat, d'accord mais lequel? Une cité, des minots, un homme dévoué, Marseille et le football, même si certains glissent sur des pentes savonneuses, c'est beau le sport à ce niveau-là!
L'écriture est toujours très belle. J'ai trouvé ce livre moins désespérant que« Intérieur Nord », sûrement grâce à la nouvelle qui clôt ce recueil, qui malgré tout, pour moi est une histoire remplie d'espoir et de bonté.
Il est vrai également que les tranches d'âge des personnages devraient laisser une grande place à l'avenir. Avenir que semblent refuser les protagonistes de « Des noms de fleurs » ; ne sont-il pas un peu lâches malgré leur courage ? Car il est évident que leur geste ne solutionnera pas le problème de l'écologie mondiale.Extraits :
- Une certaine forme, un avatar de bonheur, c'est vrai.
- Quand même, cette phrase, ces mots, j'aurais dû me méfier.
J'entends encore ce rire, parfois, trente ans après, je suis obligé de m'asseoir pour ne pas chavirer.
- Sa tombe, comme sa loge, était toujours fleurie.
- Je m'appelle Rose.
Je ne veux pas vivre sur une Terre irradiée.
- On pourrait croire qu'ils dorment, on pourrait croire qu'ils sont morts mais ils respirent et les yeux bleus d'Iris sont grands ouverts.
- Elle a poussé son premier cri tandis que le nuage radioactif passait lentement au-dessus de sa tête.
- C'est seulement maintenant que j'y pense. Maintenant c'est trop tard.
- Après les autres clubs, presque ils se battaient pour venir jouer chez nous.
- Á force, ils nous connaissaient tous et peut-être qu'on était le club le plus célèbre de Marseille. A part l'OM c'est sûr.
- Après, ce même jour, il y a Tapie qu'est venu me voir. On l'appelle comme  ça parce qu'il fait toujours le barbeau et se la joue homme d'affaires.
Éditions : Zulma.(2008)
*Chanson langoureuse !
Autre chronique de cet auteur :
Intérieur Nord.

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Commentaires
E
Bonjour Cyrille<br /> Je ne connais pas beaucoup cet auteur, mais les deux recueils de nouvelles lues de lui me donnent envie de mieux découvrir le reste de son œuvre.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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S
Son "Garden of love" est un pur chef-d'oeuvre.
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E
Salut Jeanjean,<br /> Je ne connais pas les romans de Marcus Malte, mais vu la qualité de ses nouvelles, une tentative s'impose.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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J
D'accord avec toi, beau recueil de nouvelles et un peu moins désespéré que les autres ouvrages de l'auteur. A propos de M. Malte, Le lac des singes vient d'être réédité en poche - il était épuisé depuis un moment à priori. A voir...
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E
Bonjour Amanda.<br /> Les nouvelles noires et même très noires ne m'ont jamais fait faire de cauchemar! Je dois dire que j'aime beaucoup et que c'est un genre qui va très bien avec la brièveté de la nouvelle. Il me semble avoir fait, il y a quelques temps, une semaine de la nouvelle noire.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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