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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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18 juillet 2009

NICOLINO Fabrice / Le vent du boulet.

Le vent du boulet.
F
abrice NICOLINO .
Note : 4 / 5.
Pastaga, puissance maximum!
Encore un écrivain que je découvre par le biais de ce roman, fortement inspiré d'un grave accident dont les causes exactes sont toujours mystérieuses vingt ans après. En effet, le 15 février 1989, un immeuble ancien « La Maison des Têtes » s'écroule : bilan 13 morts et une quarantaine de blessés. Où est la vérité?
Frédéric Tran est au bord du gouffre. Ancien journaliste d'investigations, la vie l'a fortement marqué. La seule chose qu'il contemple est le fond de son verre. Antoine de Bei, un ami avocat, lui propose, à la demande de familles de victimes de reprendre l'enquête sur l'explosion d'un immeuble de Toulon, dont l'enquête semble avoir pris une tournure pour le moins étrange! La version officielle parle d'une explosion due au gaz, et la responsable est clairement montrée du doigt, Monique Lourens qui, en voulant se suicider au gaz, a causé la déflagration. Circulez, il n'y a plus rien à voir! Mais certains témoins parlent d'odeur de poudre et non pas de gaz! Pourquoi certaines victimes sont-elles arrivées dénudées à la morgue? Où sont passés leurs vêtements? Ange et Angélica Bardini, ainsi que Marina Lourens, aimeraient que Fred reprenne l'enquête. Mais certaines personnes ne semblent pas d'accord avec cet état de fait. Fred et Marina qui vivent une aventure torride (c'est la chaleur! ) en sont victimes, lui est tabassé et elle violée! Fred tue le violeur, mais le cadavre et la voiture disparaissent comme par enchantement! L'enquête est de plus en plus risquée, les morts se suivent, mais ne se ressemblent pas toujours. Fred parle à un membre influent du milieu toulonnais, lequel est découvert mort quelques heures plus tard! Qui se cache derrière tout cela? Fred abandonne, il part en Bretagne couler des jours heureux avec Marina, loin du tumulte méditerranéen...
Mais un élément nouveau pourrait bien changer le cours des événements et peut-être apporter une piste nouvelle, alors retour vers la Grande Bleue....
Frédéric Tran est le prototype du contre héros à la mode dans le genre buveur (que dis-je grand buveur). Il semble attirer vers lui tous les avatars du roman noir. Il est incompris, tabassé, amoureux d'une femme à problèmes, bref tout pour avoir une vie calme et tranquille. Son havre de paix est la Bretagne, et en cela je le comprends.
Pour Marina Lourens, le décès de sa mère Monique n'est pas naturel, elle réfute la thèse du suicide, et refuse de se soumettre aux conclusions policières. Mais c'est également une femme décrite comme instable par ses amis. Très connue, elle paraît avoir collectionné des amants plus ou moins haut placés et pas toujours très à cheval avec la légalité.
Les Bardini, Ange et Angélina, s'interrogent également sur la mort de leur fille Louise, eux aussi veulent la vérité même s'ils doivent souffrir pour cela.
Un psychiatre écologiste et homosexuel, expert devant les tribunaux, un policier pur et dur, sorte de croisé des temps modernes. Plein d'autres personnages hauts en couleurs, mais pour la plupart avec des secrets d'alcôves ou professionnels à effrayer les honnêtes gens. Pourtant pour la plupart ils détiennent une part du pouvoir dans ce grand port de guerre méditerranéen qui, au vu de la nouvelle situation dans le monde, voit son importance stratégique aller en augmentant. Et dans les mêmes proportions, l'argent et les affaires vont en fructifiant, avec toute une faune prête pour le partage. Des hommes politiques véreux, des flics ripoux, des journalistes corrompus et aux ordres, bref les eaux de la Rade sont bien troubles et le panier à crabe très agité. Et omniprésentes dans l'ombre, l'armée et la marine qui, directement ou indirectement, font vivre la plus grande partie de la ville, et qui méritent ici, très bien son surnom de « Grande muette ». Un livre qui m'a permis de me rappeler de bons souvenirs, ayant passé de nombreuses vacances scolaires dans cette ville, il y a bien longtemps.....
Un bon roman relatant un fait divers pour le moins étrange, vu les tentatives d'enfouir cette histoire aussi vite que les bulldozers ont détruit les ruines de l'immeuble, stoppant toutes tentatives d'enquêtes scientifiques sérieuses. La classe politique varoise en prend pour son grade (dans une ville de militaire, c'est un signe distinctif!) et je suis persuadé que c'est en dessous de la vérité!
Un regret malgré tout, l'auteur ne soigne pas l'image de marque de Fred en le transformant en journaliste ivre tous les jours , ou presque, de son séjour toulonnais.
Extraits :
- Je suis toujours vivant, c'est déconcertant. Je ne suis pas sûr de pouvoir compter dessus bien longtemps.
- Il ne faut pas haïr dans une telle société pacifiée comme la nôtre. C'est barbare.
- Mais il n'y a pas que les beatniks, les hippies, les rappeurs et Mickey qui franchissent l'Atlantique.
Les flics vérolés et les politicards corrompus aussi.
- Il n'empêche, la peine de cette femme pesait aussi son poids de fonte.
- J'avais toujours détesté la Côte d'Azur, le Midi, Nice et son requin, Toulon et ses marsouins, Hyères et ses maquereaux, Saint-Tropez et ses maquerelles.
- La chimie, fieffée salope, est parfois la meilleure amie de l'homme.
- Oh, merdouille, quelle vie, quand on ne meurt pas pour de vrai.
- La Bretagne me fait l'effet d'un nouveau monde.
- À quoi bon rêver sa vie, si on doit se réveiller ?
Éditions: Fayard Noir (2009)

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Commentaires
E
Non évènement! <br /> Bonjour Maurice.<br /> D'abord désolé pour ma réponse tardive, j'étais parti quelques jours à Paimpol prendre un bain de jouvence! <br /> Je vous trouve un peu sévère avec ce livre, car, s'il ne sera pas le livre du mois, j'ai bien aimé sa lecture. Sûrement que le côté sentimental a joué, car j'ai passé de nombreuses années mes vacances à Toulon.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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M
bien écrit, mais dans le fond? rien de bien consistant; ce roman aurait pu rester là où il se trouvait: dans le cerveau de son auteur. un non évènement.
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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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