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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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18 juin 2009

LIVORY Pierre/ Déferlantes.


Déferlantes.
Histoires maritimes.
Pierre LIVORY.
Note : 4 /5.
La mer encore et toujours!
J'ai eu l'occasion de parler avec Pierre Livory au dernier salon de Guide au sujet du recueil de nouvelles « Femmes de mer ». Il participe ce week-end au salon du livre de Vannes. Nous avions justement abordé la nouvelle comme genre littéraire et il m'avait conseillé de lire ce livre. Comme c'est en général un style qui me plaît, et qu'il faut bien commencer par quelque chose pour découvrir un auteur, alors hissons les voiles.
Treize nouvelles, normalement cela porte bonheur, mais pour les gens de mer, je ne sais pas.
« La barre à roue » débute ce recueil, imaginez une île au loin, l'île aux Morts Marins, là des naufragés ne faisant plus partie du monde des vivants, mais pas tout à fait morts, attendent. Un jour la mer leur rendra la dernière pièce de leur bateau, alors il pourront enfin gagner le paradis des Gens de Mer. Yvonnig est de ceux-là, loin de là dans un port breton Martine, son épouse survit, elle aperçoit l'île, entend l'appel de son mari. Elle quitte la mer pour regagner sa montagne natale, mais Yvonnig lui parle encore..... Elle rentre en Bretagne et prend conseil de Gildas, le grand-père........
« Envers et contre tous ». Paul est amoureux de Valérie, qui l'aime en retour, alors pourquoi la famille et la loi s'opposent-ils à cet amour? Paul est professeur, Valérie lycéenne, elle se noiera un jour de sortie en mer, Paul sera condamné à plusieurs années de prison. Plusieurs années après, carrière et vie brisée, il cherche à comprendre.... Une très belle histoire sur un amour condamné d'avance et sur l'intransigeance du monde.
« Deux mains gauches » est une leçon d'humanité et d'amitié. Pas de ces amitiés tapageuses, non, mais de celles profondes, quasiment muettes. Mais quand Albert, après une longue absence due à un très grave accident du travail, lui, l'ours a bien changé. L'accueil qui lui est réservé lui met du baume au coeur, mais comment un ouvrier consciencieux tel que lui a-t-il pu avoir cet instant d'inattention?
« La dernière porte ». Le proverbe dit : il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée. Ici il faudrait la pousser! Tanguy tente de se reconstruire, depuis le drame qui a changé sa vie! Franchir cette porte et enfin .....
« Nectar plus ultra ». Il est question de vin, et d'un secret. Mais , comme il s'agit d'un secret de famille, je ne le dévoilerai pas.
« Marée d'équivoque » est une jolie histoire, celle de Pierrig et de sa voisine la fée Lénaïg. Pierrig en laisse même tomber sa crêpe!
« Guerre et pêche », c'est aussi le quotidien caché de certaines situations pour le moins tendues!
Un bon livre qui ne nous embarque pas dans un monde de gens exceptionnels, il n'est aucunement questions de surhommes courant les mers. On côtoie des hommes et des femmes comme on en trouve dans tous les ports.
Un marin et son épouse : lui a disparu en mer, elle écoute, non pas les sirènes, mais sa supplique. Un homme et une jeune fille, deux vies gâchées, celle de Paul sera-t-elle sauvée par l'amitié et la mer? Léonard, ce n'est pas le vieil homme et la mer, mais le vieil homme et l'enfant, l'histoire d'une amitié malgré la grande différence d'âge. Un jour le vieil homme n'est pas au rendez, Pierrig tente de le rejoindre....Une belle histoire et un homme pour qui la nature est une source de bonheur oculaire et culinaire!« Cuir de furie » est un commentaire sur une photo publicitaire, un homme et une femme, des blousons en cuir et de l'argent pour tous! Tout le monde est heureux! Vous connaissez l'expression « course à l'armement », c'est ce qui se joue dans un port breton entre deux frères et un de leurs amis ! Mais ce genre de rivalité teintée de jalousie peut tuer. Un naufrage et un marin dans le compartiment étanche de son bateau. Il est là seul depuis six jours, il voit des mirages. Seulement en mer les mirages ne sont pas des oasis, mais des sirènes! Il vaut peut-être mieux traverser les mers que les déserts! Pour Loïc, le bricoleur et son char à voile, Céline et Hervé et leur bateau, la vie c'est le bonheur et le malheur, le flux et le reflux!
On trouve toujours ce mélange des légendes profondément ancré dans la mémoire collective et une sorte de fatalisme forgée au fil des temps. La mer sera de toute façon la plus forte, alors aux hommes de faire avec. Car même quand elle n'est pas omniprésente dans le récit, on sent sa présence lointaine.
Pour les lecteurs qui aiment les vagues et l'odeur de l'iode, mais aussi des récits d'amours et d'amitiés.
Extraits :
- C'est bien connu, il n'est que trois espèces d'hommes : les Marins, les Vivants et les Morts.
- La surface de sa mer intérieure redevenait calme.
- Mais, tout doucement et de façon pernicieuse, le monde raisonnable avait ourdi sa vengeance.
- Mais sauvage, la nature sauvage, ce n'est pas la sauvagerie de l'homme, que je sache !
- Il compte ; l'on se soucie de lui !
- Alors il ouvrira la porte de la dernière chambre de la maison, là-bas au fond, en dominant son appréhension.
- Alors que faire ? Se calmer d'abord !
- Les grandes idées sont souvent simples, et comme il n'y a que la foi qui sauve...
- Pierrig la laisse se calmer et recouvre son gîte, comme il le fait soigneusement pour tous les cailloux qu'il soulève.
- Eh bien, je vais te réchauffer une bonne crêpe d'hier soir, avec du beurre et de la confiture.
- Tu n'aurais pas vu Lénaïg, par hasard pendant que tu pêchais ?
La crêpe tombe au fond du bol et Pierrig manque de s'étouffer.
Éditions : Liv' Éditions (2007);
Le site de l'auteur, ici.

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Commentaires
E
Bonsoir Miss Hyde.<br /> Je suis un fan de nouvelles, et pour ce genre littéraire, les auteurs irlandais ne sont pas absents! <br /> Quelques noms au hasard, le plus grand John McGahern, maître du roman et de la nouvelle, William Trevor, nouvelliste plus que romancier, Sean O'Faolain, et Frank O'Connor. Chez les femmes, Edna O'Brien, Mary Lavin et Anne Devlin!<br /> Bonne lecture et à bientôt.<br /> Yvon
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M
la nouvelle est un genre très difficile, mais quand c'est reussi, remarquable demonstration de style. pour ma part, je considère le " maitre" de la nouvelle comme etant l'américain Ray Bradbury. je ne me risquerais pas à cet exercice difficile, il me faut plus de temps pour developper des histoires, mais j'admire ceux qui se lancent dans l'entreprise, les extraits que tu mets ici donne envie de lire cet auteur...
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