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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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26 mars 2009

OBIONE Max / Balistique du désir.

Balistique du désir.
Max OBIONE.
Note : 4,5 / 5.
Il ne faut pas prendre ses désirs pour la réalité!
J'ai découvert cet auteur dans le recueil de nouvelles « Dans le panneau » édité tous les ans par « La Noiraude/ La fureur du Noir ». Son texte « Attention à la marche » m' a donné envie de lire autre chose de cet écrivain. Ce livre comprend vingt et un récits, donc je ne parlerai pas forcément de tous.
Quand un homme dit : « j'aime pas les petits légumes », il devrait réfléchir que le nouveau slogan à la mode est il faut manger au moins cinq fruits et légumes par jour. Résultat, il mangera les pissenlits par la racine! On peut aimer « la peau des femmes » sans être obligé de leur faire la peau, Oskart lui semble l'avoir oublié, le médecin psychiatre va tenter de lui rappeler!
« Ankylose » nous démontre que l'excès de lecture peut parfois pousser un adolescent à tuer! Surtout quand la lecture du moment est « Le rouge et le noir » et que la copine de sa mère lui dévoile ses seins et se permet des caresses très osées. Mais prononce, hélas pour elle, une parole malheureuse!
La mort également dans ce très émouvant récit « Poisoned Town ». La musique, l'amour et le dernier trip!
« Argile chaude », c'est la triste histoire d'un écrivain aux prises avec son éditeur, la représentante de son éditeur, le départ de son épouse, ajouter en plus qu'il n'écrit plus! Comme il aime beaucoup la bonne chaire, les émotions fortes lui sont déconseillées, mais certaines personnes de son entourage vont lui en donner des émotions!
« Joseph n'ira pas au paradis » et pourtant cela commence bien pour lui. De la compassion et de la charité, c'est agréable, ensuite vient l'amour, mais cette attirance se transforme en désir sexuel exacerbé!
« Mon gun » c'est le triste récit de la vie de Gégé, il était artisan, puis a voulu s'agrandir, mais il s'est brûlé les ailes. J'ai beaucoup aimé l'écriture de ce court texte, style argo.
Les personnages qui hantent ces récits sont tout, sauf ordinaires, enfin notre ordinaire à nous qui nous pensons des gens ordinaires.
Deux enfants, dont un infirme, qui décident de tuer le dernier amant en date de leur mère. Un privé et un insecte, ce n'est pas une fable, mais un conte cruel. Un futur navigateur doit savoir tenir la rampe ou la rambarde, sinon c'est le Saut de l'Ange! Un tueur à gages qui tue par amour et non pas pour de l'argent, mais il faut malgré tout rester professionnel pour l'après. Surtout quand tout le monde y trouve son compte! Une ancienne policière amputée de la jambe après un accident du travail est un peu susceptible et ne supporte pas certains mots! Une sommité scientifique qui retrouve des anciennes pulsions. Paulette a un problème dentaire, son assassin devait avoir une dent contre elle! Bref des assassins et des morts, c'est la vie, enfin pas pour tous. Un enfant précoce, mais pas forcément dans le bon sens, une policière charmante, un enfant qui aime son grand-père et la chienne de celui-ci les vengent et un accidenté de la route sont aussi des protagonistes de ces histoires.
Ces récits sont courts , donc ils ont du rythme et vont à l'essentiel en peu de lignes. Marc Villard en parle très bien dans sa préface. Du noir très noir, avec quelques pépites particulièrement brillantes, comme « Myriam trouble » ou « Caramel dur » par exemple.
Extraits :
- Ma mère prétend qu'il est très intelligent, c'est pour ça qu'il ne veut pas s'en débarrasser comme le proposent les hommes de sa collection.
- Pourquoi faut-il expliquer ce qui constitue ma personnalité intime ? C'est ainsi, malgré moi, malgré vous.
- On achève bien les bêtes blessées....
- Rimbaud, oui et aussi Dylan Thomas et René-Guy Cadou.
- Son démarrage calamiteux, bide mou et queue en pénitence.
- T'es venue pour un after, poulette ?
C'était bien Yves, le beau mec de « L'épave », dans un numéro de salaud.
- « On ne rit pas de ces choses-là ! ».
- Ginette, elle a dit : « c'est-y- pas malheureux de gâcher un si beau costard que j'ai payé à la sueur de mon cul ».
- «  Toute la différence entre la culotte de coton et le string dentelle », qu'elle a remarqué Ginette.
- J'aurais dû me méfier.
- « L'intellect ne vaut rien en face d'une femme qui veut baiser » pense-t-il avec accablement devant la tournure des événements.
- « N'ayez pas peur, tout ceci n'a jamais existé ! »
- Paulette avait les dents noires mais le baiser savant.
- Je me fous d'elle, depuis que j'ai refusé qu'elle m'embrasse. Un caramel, même par ces temps de pénurie, c'est trop peu pour supporter son menton qui pique.
- Ses yeux sont beaux, elle est belle, toute femme ayant cette générosité je la trouverais belle....
- ...le pardon est dans nos coeurs...
Éditions : Krakoen. (2007) ici
Le site de l'auteur, là.

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