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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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6 mars 2009

Collectif/ Dernières nouvelles de Guérande.

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Dernières nouvelles de Guérande.
COLLECTIF.
Note : 4 / 5.
La note est salée*!
Treize nouvelles de treize écrivains bretons ou résidant en Bretagne, ce livre est une commande du Festival de Livre en Bretagne qui se tient à Guérande tous les ans vers la fin novembre. Une introduction en forme de ballade dans le pays sur les traces d'auteurs très ou moins connus, qui ont tous écrits peu ou prou sur Guérande, citons pèle-mêle, Guillaume Appolinaire, Honoré de Balzac, Alphonse de Châteaubriant, Gustave Flaubert, Alphonse Daudet, etc.....
Les auteurs participant à cette aventure sont par ordre alphabétique : Yann Bijer ; Dominique Bloyet ; Frank Darcel ; Christiane Kerboul-Vilhon ; Dominique Labarrière ; Marie Le Drian ; Arnaud Le Gouëfflec ; Yves Maurice ; Gareth Miles ; Stéphane Pajot ; Jean Yves Paumier ; Annaig Renaud et Jean-Luc Russon.
Quelques remarques, la seule dans cette liste que j'ai lue est Marie Le Drian, j'ai parfois croisé Annaig Renaud, dans certains livres, mais ses textes en breton n'étaient jamais traduits. Gareth Miles est Gallois, donc pas de problème, il est le bienvenu. Si le nom de Frank Darcel vous évoque quelque chose, c'est sûrement dans le domaine musical, guitariste et auteur compositeur du groupe « Marquis de Sade », il a ensuite travaillé avec Etienne Daho.
L'histoire qui débute ce recueil est « Gwinizh ar mor », le blé de la mer, de Yann Bijer. une des deux nouvelles écrites en breton de ce livre. Morgane et sa Mamm-gozh, pour une leçon d'histoire et de sagesse. Une histoire qui ne manque pas de sel!
« La forge », ou le destin contrarié d'une famille dans les années 1780, entre la France et l'Amérique. Imaginez le cheminement d'une lettre?
« Le mystère de l'île Dumet », c'est.... un mystère et je ne voudrais pas le divulguer (mais je le sais maintenant!).
« Solitude », nouvelle de Marie Le Drian (désolé c'est une amie, je lui fais un peu de pub!). L'histoire commence devant des langoustines qui cuisent, mais, horreur, Simone a oublié le poivre dans le court bouillon, pour Noël, sacrilège! Sacrilège également, ses enfants qui lui offrent un magnétoscope! Enfin, le temps passe, Simone vit en direct, elle invite sa copine Solange, qui vit là- bas dans le nord, à venir la voir. Enfin réunies, le conflit survient : la télé en direct, ou la télé enregistrée ; mais parfois la télé est à mourir d'ennui, à bailler jusqu'à ce que mort s'en suive! Et Simone s'étrangle de rage!
Stéphane Pajot parle de sa famille, en particulier de Patrice, écrivain, journaliste, mort depuis des années. Il nous en dresse le portait avec finesse et amour, un très beau texte, avec, en prime, un poème de Pat, en hommage à Jacques Tati :
« Ne croyez pas que l'on vous oublie
Monsieur Tati
Votre oeuvre est comme un grand miroir ».
« La dispute de Corbillo » est une affaire très sérieuse, chercheurs et érudits s'affrontent, les villes candidates sont Guérande, La Baule, et le Croizic. Les résultats seront connus la semaine prochaine, alors à bientôt!
Une nouvelle policière « Ruelle de la Baleine-Blanche » clôt ce recueil, un homme y est assassiné, son nom Achab, l'arme du crime, un harpon, non ce n'est pas un poisson d'avril......
On croise quelques personnages très attachants au fil de ces histoires, Mamm-gozh, la grand-mère bretonne, professeur en sagesse et en amour, celle que l'on oublie pas, presque 5o ans après je n'ai pas oublié la mienne! Clément Léhudé est passé de la résistance au Vietnam, une guerre qui n'était pas la sienne dit-il. Il se souvient d'Hélène, jeune nantaise, quelques décennies plus tôt ; aujourd'hui, il est devant la cour de sûreté de l'état pour terrorisme...L'histoire d'une génération qui un jour a ouvert les yeux! Un représentant en boisson anisée qui se retrouve face à face avec un alligator dans les marais de Guérande! Des amants de Guérande au destin tragique, un jeune gallois surpris avec une charmante jeune fille par le retour imprévu des parents de celle-ci. Et le papa, ancien colonel en retraite, n'est pas des plus commodes et plutôt réactionnaire.
« Ar Sinaadez », (La chinoise), seconde nouvelle en breton, Marie s'occupe d'une vieille femme, qui ne parle plus depuis des années, elle s'y est attachée depuis le temps. Mais cette femme va mourir, et elle parle, son regret ne pas avoir pu voir une dernière fois.......... Un très beau texte, Marie et « La chinoise » sont des personnages simples, plein de pudeur et de retenue, mais très humains.
Il faut remercier les concepteurs de ce livre pour avoir fait traduire les nouvelles écrites en breton ou en anglais. C'est très agréable, mais malheureusement tout le monde ne le fait pas. En plus les nouvelles sont bonnes (cela change des informations), bien écrites et ne manquent pas de sel (je sais c'est un peu facile comme humour!) Une découverte. A lire si comme moi vous aimez les nouvelles et la Bretagne et sa littérature.
Extraits :
- En clair : la faux de l'Ankou doublée de l'épée de Damoclès !
-Dans la salle, deux Gwen ha du se lèvent. Le public hurle, avant d'entonner le Bro Goz, le vieux chant des pères.
- Le peuple des morts se tenait là, à trois pas de lui.
- C'est important la télécommande. Ne pas se tromper, avaient dit les enfants.
- Je l'avais pourtant vu, le calvaire. Juste avant le virage. C'était un signe, merde.
- La guide connaissait sa leçon par coeur et répond volontiers aux questions des visiteurs. Guérande est bien en Bretagne.
- Il n'est pas totalement mauvais. Il aime la Bretagne.
- C'est fini. Il n'y a pas trente six milles phrases pour annoncer la mort d'un homme.
- Elles jugeaient méprisant le sobriquet de « chinoise » dont certaines employées affublaient Mme Linh.
Éditions : Gourenez (2008)
*Mais le livre pas très cher! Et en plus la couverture est très belle, photos de Michaël Guennec.

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Commentaires
E
Ólöf frænka.<br /> Pour les traductions du gaélique, j'ai pris comme exemple Nuala Ní Dhomhnaill. J'ai dans un recueil cinq poèmes de cet auteur écrits en gaélique, et quatre traducteurs différents (tous poètes reconnus). Certains se traduisent eux-mêmes, c'est évident. Pourquoi d'un côté comme de l'autre choix, je n'en sais rien? Au sujet des recueils de nouvelles par exemple qui paraissent en Bretagne, la traduction n'est pas systématique. Personnellement je considère cela comme très dommage.<br /> À bientôt.<br /> Yvon.
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Ó
Sæll, Yvon frændi!<br /> L'intérêt, en effet, serait de publier la traduction à côté de la v.o. Cette pratique est assez courante dans la poésie.<br /> Les gaélisants ne se traduisent point en anglais? C'est étrange... Bernez Tangi, pour ne citer que lui, traduit sa poésie en français...<br /> N'empêche qu'il est parfois ardu de se traduire soi-même!
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E
Bonsoir Gambadou.<br /> Elle était facile, j'ai un peu honte!<br /> Bises.<br /> Yvon
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G
Hi hi hi, la note est salée au sel de guérande ? tu es en forme Yvon !
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E
Ólöf frænka.<br /> Il est exact et je suis le premier à le regretter de ne pas parler ni lire le breton.<br /> Mais, c'est particulièrement frustrant dans certains ouvrages de perdre une partie des nouvelles car elles ne sont qu'en breton, le recueil du festival de Carhaix par exemple! En parlant de traductions, il y a une chose qui m'a toujours intriguée, c'est que les poètes gaélisants ne se traduisent pratiquement jamais en anglais eux-mêmes!<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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