Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
Derniers commentaires
Archives
1 février 2009

DIDION Joan / Maria avec et sans rien.

Maria avec et sans rien.
Joan DIDION.
Note : 3,5 /5.
Silence on tourne !*
Je ne connais ni cet auteur ni ce titre. Pourtant ce livre a été édité en 1970, et traduit en 1973. Les références données par la quatrième de couverture, B.E Ellis, Jay McInerney, ne m'inspirent pas réellement confiance. Mais je ne connais pas Donna Tartt.
Dans les premières pages de ce livre, nous faisons la connaissance de Maria. En premier lieu, elle se présente, ensuite une amie Hélène nous parle d'elle, puis vient le tour de son ex-mari Carter. Ce livre se présente sous la forme d'un ensemble de scènettes, parfois très courtes, moins d'une page. L'enfance de Maria fut on peut le dire relativement bizarre ; née dans le Nevada, elle a résidé pendant sa jeunesse dans un endroit nommé Silver Wells, (Population 28 habitants). Elle part pour New York, devient mannequin, puis se lance dans le cinéma. Hélène nous parle d'un assassinat que Maria aurait commis ! Carter évoque leur vie de couple, avec une réflexion qui manque réellement de galanterie : « Maria a du mal à parler aux gens avec qui elle ne couche pas ». Elle a maintenant 31 ans, est divorcée, sa fille est hospitalisée et sa carrière cinématographique est au point mort. Alors en se remémorant sa vie, elle prend sa voiture et roule sans but et sans fin.Autour d'elle et à l'intérieur d'elle-même, c'est le désert. De cocktails en soirées, de beuveries en « coucheries », Maria se souvient de ce monde du cinéma, où elle n'était que la femme du metteur en scène. Les moments très douloureux, un avortement clandestin, les problèmes de santé qui en découlent, une carrière qui s'effiloche. Elle revoit également la mort de ses parents, la naissance de sa fille Kate.
Et elle roule, et elle pleure......
La vie suit son cours, entre marijuana et hypnotiseur, lequel, clin d'oeil à un certain snobisme, boit du pastis! D'adultères en vaines tentatives de retrouver un tournage, ce qu'elle est incapable d'assumer. Bref petit à petit la déchéance s'approche, la démence s'installe insidieusement.
Maria Wyeth est seule maintenant, son travail la fuit depuis son divorce. Sa fille est loin et hospitalisée. Elle est de moins en moins invitée aux soirées mondaines. Alors elle prend sa voiture et roule au hasard des routes californiennes. Elle regarde avec désespoir ce qu'est devenue sa vie, ce désordre, qui se borne dorénavant à des kilomètres de béton parcourus et des pleurs ! Carter Lang, ex-mari de Maria, est metteur en scène ; il lui a fait tourner de films dont l'un n'est jamais sorti. Hélène est une amie de Maria, BZ, son mari, est producteur. Ils sont restés quelques-unes des rares personnes à la fréquenter encore.
Des tas d'autres personnages secondaires, en quête d'argent ou de proies sexuelles, décidant après quelques verres de partir passer le week-end au Mexique !
Un milieu futile et plutôt désagréable.
Le monde du cinéma et sa vacuité servent de toile de fond à ce roman. Nous y découvrons des personnages surfaits, ayant réussi, mais n'étant jamais très loin de la chute. La jalousie est un des sentiments dominants, l'envie et la gloire sont également très présents.
C'est très bien écrit, sans fioritures, la plume est acérée, trempée dans le vitriol. Une oeuvre à découvrir, malgré qu'elle ne soit pas d'une lecture aisée. En effet, on a parfois l'impression que l'auteur joue avec la chronologie des événements.
Un monde plein de névroses, vide de sens où seul le paraître semble compter.
Extraits :
- Parce que j'avais peut-être tous les as en main, mais à quoi jouait-on?
- La fille sur l'écran, dans ce premier film, n'était douée pour rien.
- Maria ne croyait pas particulièrement aux récompenses, mais seulement au châtiment, prompts et personnels.
- Chaque fois qu'elle ne lui parlait pas directement maintenant, elle avait du mal à le distinguer des autres, de tous ceux avec qui elle n' avait jamais couché ou presque couché ou refusé de coucher ou eu envie de coucher.
- Elle s'y connaissait en désastre.
- Maria, il n'y a aucune raison pour que tu t'écroules ; après tout ce n'est qu'un divorce. Je suis passé par là deux fois.
- Au début de ce printemps-là, il y avait de temps en temps une pédale qui l'emmenait à une soirée... Jamais de celles qu'on retenait des mois à l'avance. Pour accompagner les épouses répudiées des metteurs en scène importants.
- « Je crois que j'ai trop bu hier soir, dit prudemment Maria ».
- Elle n'avait pas décidé de rester à Vegas : elle avait simplement négligé de s'en aller.
Éditions : Pavillon poche. Robert Laffont.
Titre original:
Play it as it lays (1970).
*Ou alors son contraire «Couper! »

Publicité
Commentaires
E
Resalut Denis<br /> Je ne connais pas ce magazine, je regarderai à la médiathèque si je le trouve.<br /> A bientôt.<br /> Yvon.
Répondre
D
Voir un article sur Didion dans le dernier numéro de transfuge ! Je ne l'ai pas encore lu !
Répondre
E
Bonjour Nanou.<br /> Désolé pour le retard. Je n'aurais pas personnellement employé ce mot de dérangeant pour ce livre. Je pense surtout que les personnages sont immatures, et que pour certains la vie est beaucoup trop belle. Le miroir déformant du cinéma. Je pense continuer la découverte de cet auteur mais petit à petit ! <br /> À bientôt.<br /> Yvon
Répondre
N
J'ai trouvé ce livre très dérangeant, mais il m'a donné envie de découvrir Joan Didion. Je te recommande aussi "L'année de la pensée magique", c'est un livre très fort, magnifique, à mon goût !
Répondre
E
Bonjour Cathe,<br /> J'ai lu ce livre, après avoir entendu dire beaucoup de bien de « L'année de la pensée magique », ce livre n'a rien à voir avec ce dernier. Je trouve que'futile' est le mot qui convient, non, pas avec le livre, mais avec les personnages.<br /> À bientôt.<br /> Yvon
Répondre
Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
Publicité
Newsletter
Publicité