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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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28 septembre 2008

FLIPO Georges / La Diablada.

La Diablada.
Georges FLIPO.
Note : 4,5 / 5.
Entrez dans la danse!
Premier contact avec l'oeuvre de cet écrivain, qui passe parfois sur ce site. Douze nouvelles, un chiffre qui sonne bien et des textes qui sonnent aussi bien.
Ce recueil commence par « L'avarice, attribution incertaine », une nouvelle à la Oscar Wilde, un tableau, des personnages, la vieillesse et l'avarice!
La nouvelle qui donne son titre au recueil se passe dans les Andes, un français exige sa place dans un train, la vieille femme indienne délogée ne le couvre pas de louanges! Un prêtre lui explique ce que vient de dire la femme, j'étais sur cette place avant toi, mais nous étions aussi sur cette terre avant vous. C'est le carnaval, attention au triomphe des anciens dieux païens.
On a tous un jour voulu monter une côte à vélo, et toujours la défaillance qui oblige à mettre pied à terre. Quand c'est toujours au même endroit, celui où se trouve un vieil homme qui pourtant vous encourage, cela crée des liens. Et on essaye l'année suivante et celle d'après encore...... Mais la roue tourne.
« La journée des terrines » est une nouvelle qui nous narre la journée de la Famille Mortemare. Écoutez la chanson de Jacques Brel « Ces gens là », vous aurez une idée relativement exacte. Donc ces gens là se réunissent deux fois par an pour un concours de terrine de lapin. En jeu, l'héritage de la famille pour celui qui donnera la recette exacte. Imaginez la journée que va passer une jeune femme d'origine asiatique, fiancée d'un neveu de ce glorieux troupeau!
« Les Saintes-Larmes- de- la- Mer » est comme son nom le laisse supposer une histoire de marins et qui plus est bretons avec leurs us et coutumes, mais profondément ancrés dans leurs superstitions. Un bateau où trois marins sont morts est un bateau-tueur, malgré cela il y a toujours de fortes têtes ou alors des étrangers au pays pour tenter l'aventure. Mais la mer est toujours la plus forte.
« Journée libre » se déroule à Buenos Aires, une femme que je qualifierai de désagréable et pédante, se met en tête d'acheter une poupée dans l'échoppe de Jésus, réparateur de ce jouet. Celui-ci n'est pas vendeur, alors la touriste invente un stratagème qui devrait berner ce pauvre homme! Et cela marche, enfin elle y croit!
Un scénariste plus cabot que les acteurs qui tournent dans les films basés sur ses histoires. Il accepte d'être interviewé par une jeune fille qui lui rappelle son enfance. Alors il se confie, mais sera déconfit.
« Les banquets du Stalag XVIII E » qui termine ce recueil est une belle histoire. Comment certains hommes dans les pires moments de leur vie trouve dans le rêve, l'espoir et la fraternité des raisons de survivre. Très beau texte.
Une galerie de portraits de gens qui semblent ordinaires certains le sont, mais d'autres non. Un couple très m'as-tu- vu finit par se voir dans un tableau qui date de près de 500 ans! Un touriste apprend à ses dépens, que toute terre a son peuple, mais que tout peuple a sa terre. La complicité qui unit Thomas et sa grand-mère. Un homme, un vélo, une côte qui représente un défi, mais un jour tout change, le temps passe. Un écrivain oublié qui n'est plus lu en France reçoit la visite d'un jeune africain qui a étudié ses livres au Bénin. Cela donne un sentiment de fierté, puis la raison et une certaine amertume l'emportent. Un explorateur américain dit avoir découvert le « Machu Pichu* ». Un Indien dans sa sagesse ancestrale se demande : comment peut-on découvrir ce qui est là depuis que le monde existe? Charles, bruxellois de treize ans, réside à Versailles avec ses parents. Ce n'est pas la vie de château, mais un sourire et...., mais le sourire lui aussi vieillit!
Une belle écriture très classique avec le choix du mot juste. Une lecture aisée, des nouvelles parfois dépaysantes, avec l'Amérique latine comme destination, ou plus proche pour moi un port breton. Des adultes qui se souviennent de l'enfance, des enfants qui deviennent adultes, la vie! Je n'ai pas trouvé d'unité dans toutes ces histoires comme cela arrive parfois dans ce genre d'ouvrage, mais pas d'inégalité non plus, toutes sont de très bonne qualité, ce qui arrive également, mais moins souvent.
Une découverte que j'ai très appréciée.
Extraits:
- Non, ce n'est pas une allégorie, c'est un portrait social.
- Ce qu'elle vous a asséné c'est l'histoire de son peuple. Six ou sept siècles en quelques phrases.
- Tu n'es pas idiot, juste un peu lent.
- Il parlait de tout cela doucement, sans regrets, sans amertume.
-... et chacun ressemblait tellement aux autres, même ceux et celles qui n'était pas nés Mortemare.
- Mais non, ce n'était que sa solitude. Sa bonne vieille solitude.
- Malo, ce n'étais même pas son vrai nom, il se l'était donné pour faire breton.
- Là-bas, c'est la province vraiment très province.
- Oui, implorant, maintenant c'était bien le mot.
- On ne peut pas découvrir la vieille montagne, elle a toujours été là.
- Le monde n'était pour elle qu'un recueil de sentences.
- « Je ne cuisine que pour des clients, pas pour des maîtres »
Éditions : Anne Carrière.
* A noter à la fin de cette nouvelle une note explicative de l'auteur.
Chronique chez Cuné, ici.

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