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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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21 septembre 2008

BRUEN Ken / Rilke au noir

Rilke au noir*
Ken BRUEN
Note : 3,5 /5.
Poètes, à vos plumes!
Deux en un, comme si l'on avait pas assez d'émotions avec un roman de Bruen, l'éditeur en met deux dans un livre de 400 pages. Comme Bruen est féru de littérature, il cite un poète dans chaque titre, l'Autrichien Rainer Maria Rilke et l'Irlandais Louis MacNeice. Mais n'allez pas croire que les personnages de ce livre soient des gens romantiques.
« Rilke au noir, » commence ainsi : Je ne suis pas un criminel. Il nous raconte la chute de Nick, avec sa carrure d'athlète et son profil guère aimable, il trouve un boulot de videur. Comme l'habit ne fait pas le moine (il n'a jamais voulu être moine non plus), il est, chose rare, très poli ; donc les soirées sont plutôt calmes dans le club où il exerce ses fonctions. Mais le bel ordonnancement de sa vie va être progressivement détruit. Déjà, mais ce n'est pas encore trop grave, par un voisin Dex, style psychopathe farceur à la limite de la témérité et qui s'installe volontiers chez lui. Mais arrive, et là c'est le péché personnifié, Lisa, superbe noire, bête de scène et de sexe (et souvent les deux à la fois). Et pour tenir le rythme, il commence à prendre des drogues qu'elle lui fournit, et perd son travail. Lisa depuis quelque temps voulait kidnapper le patron d'une boîte de nuit de Brixton. Étant à cours d'argent, il accepte et embauche Dex! Partant de là, bien évidement rien ne va se passer comme prévu....
A noter, un court passage d'un inspecteur de police du nom de....Brant!
« Dernier appel à Louis MacNeice »
Cooper en plus de quelques braquages avec son ami Doc, est récupérateur de voitures, profession un peu en marge des circuits classiques de l'emploi. Un jour il rencontre Cassie, alors que celle-ci volait dans un magasin. Il la prévient que le vigile la surveille, ce qui lui évite quelques soucis. Par contre Cooper, lui, ne sait pas encore que les soucis à venir seront pour lui. Entre cette mante religieuse, son copain devenu veuf et la présence de plus en plus envahissante de la police, l'avenir ne s'annonce pas très rose. Surtout qu'il faut préparer assez rapidement un nouveau braquage, Doc manquant de liquidité.
L'auteur émaille cette histoire d'extraits de poèmes de MacNiece et d'autres.
Dans les deux romans, les personnages se ressemblent, des hommes costauds physiquement, menant bien et intelligemment leurs carrières, ils ont un ami très sûr (surtout Cooper), mais l'arrivée d'une femme va briser cette « quiétude ». Ils apparaissent alors comme des perdants, manipulés par plus intelligente qu'eux.
Les femmes malgré leurs différences, une britannique noire et une américaine blanche ont pas mal de points communs, très intéressées par l'argent, ayant physiquement et moralement tout ce qu’il faut pour faire « Damner un saint », alors les hommes de service ne feront pas le poids pour leur résister.
Un petit mot pour donner une idée de l'importance de Louis MacNeice (1907/1963) dans les lettres irlandaises. Jean-Yves Masson dans son « Anthologie de la poésie irlandaise du XXème siècle » lui accorde une place de choix, il est pourtant relativement méconnu en France.
On retrouve la « patte » du Bruen façon Londres, des histoires très sombres, quelques traits d'humour très noir. Cela se lit très bien, mais je doute fort de garder ces histoires et ces personnages en mémoire très longtemps. Des oeuvres de jeunesse!
J'ai l'impression que ces deux romans profitent de la récente notoriété de Ken Bruen, car ils ne sont pas de la même qualité que la plupart des ses autres productions, surtout « Rilke noir », très classique. «  Dernier appel à Louis MacNeice » étant plus exotique, dirons nous!
Extraits:
- Mon père était un Hitler.
- Elle ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans et pourtant il y avait dans ses yeux, la lumière d'une âme ancienne.
- Un mélange de sexe, de dope et d'agacement a fini par m'avoir.
- J'ai commandé une pinte de Guinness, et il me l'a servi sans attendre. Il n'était pas irlandais. Pas de respect pour la brune.
- En pensant que la littérature sur les drogues serait appropriée, ou était-ce vice versa?
- L'odeur réconfortante d'une enfance inventée s'y mêlait d'une certaine manière.
- ...slainte...c'est l'irlandais pour Santé.
- Je me suis étendu sur le lit, j'ai mis les écouteurs et laissé Neil Young m'apaiser.**
- Mon père et ma mère étaient des presbytériens purs et durs.....Entre elle qui venait de Belfast, et lui le natif de Glasgow, ça faisait un concentré surpuissant.
- Des cheveux blonds roux passablement clairsemés. Des yeux marrons aux paupières tombantes. Un nez sans caractère. Une bouche mince comme un trait que même le sourire n'améliorait pas vraiment.
- Qu'elle soit naturellement dangereuse, je le savais déjà....
- Il se remet, si cela est possible, après une trahison pareille. Dieu merci, vous n'êtes pas irlandais.
- Non mais le bagout qu'elle a, cette nana, elle a un humour à décaper la grille d'un cimetière.
- Les rues étaient noires de monde, on y parlait toutes les langues possibles. Enfin, toutes, sauf l'anglais.
Éditions : Fayard Noir.
Titre original : Rilke on black (1996) Her last call to Louis MacNeice. (1998)
*Titre exact : « Rilke au noir » suivi de « Dernier appel à Louis MacNeice. »
** Suivent quelques paroles de « Powerfinger »

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Commentaires
E
Bonjour Miss Hyde<br /> Rilke (comme Louis McNeice) ne sont que des prétextes à deux histoires policières qui ne sont pas parmi les oeuvres majeures de Ken Bruen. Mais cet auteur démontre encore une fois sa grande culture littéraire.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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M
je n'avais pas vu cette chronique sur ton blog, ça m'interesse, je suis passionnée par rilke, je vais tenter de me le procurer.
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E
Bonsoir Alain, <br /> Alors tu me trouves sévère! Je ne le pense pas, la note est bonne, mais à mon goût j'ai mieux aimé « En effeuillant Baudelaire » ou « Hackman Blues ». Et puis aucun écrivain ne peut écrire que des chefs-d'oeuvres. <br /> A bientôt.<br /> Yvon
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A
Je te trouve un peu sévère..
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