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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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31 juillet 2008

SJÓN/ Le moindre des mondes.

Le moindre des mondes.
SJÓN.
Note : 4,5 / 5.
Donc pas le meilleur.
Seconde lecture islandaise, avec cet auteur né en 1962 à Reykjavík. Romancier et poète, il est considéré comme le meilleur parolier de la chanteuse Björk. Ce livre a reçu, en 2005, le prix littéraire du Conseil Nordique.
Trois périodes dans ce récit, du 9 au 11 janvier, du 8 au 9 janvier pour le récit numéro deux, puis du 11 au 17 janvier de l'année 1883.
Le premier récit se compose d'une trentaine de pages, certaines de cinq lignes, de dix mais rarement pleines. Pas de dialogues, l'histoire d'un duel entre un homme et un animal. L'homme, c'est le pasteur Baldur Skuggason, l'animal qu'il poursuit avec acharnement est une renarde rousse. La traque dura trois jours avant que l'homme appuie sur la gâchette... Pourquoi un homme de Dieu accepte-t'il de dormir dans la neige pour abattre cet animal? Nous aurons la réponse dans la troisième partie et elle n'est pas à la gloire du pasteur.
Le second récit met en relief deux histoires, une d'amour et une d'amitié, réunies autour de la dépouille d'Abba.Deux hommes la pleurent, Friðrick, le botaniste avec qui elle vivait et le simple d'esprit du village avec qui elle devait se marier. Mais qui était-elle, d'où venait -elle? On dit qu'elle était prisonnière sur un beau bateau qui a échoué sur la côte, qu'elle fut sauvée de la noyade par des paysans qui vidaient le bateau de sa cargaison, puis elle échoua en prison où le botaniste fit sa connaissance et la ramena avec lui.
Le troisième récit démarre à la fin du premier, le coup de feu est parti, mais la nature va se venger, le pasteur se rendra alors compte que le paradis n'est pas pour lui, ni sur la terre, ni au ciel. Mais parfois les flammes de l'enfer peuvent être sur la neige et la glace.
Le 23 mars, Friðrick écrira une lettre à un ami, lui expliquant la fin de l'histoire.....
Le botaniste Friðrick B. Friðjónsson est le brave homme érudit préservant Abba des moqueries et d'une certaine méchanceté du village et des paroissiens encouragées par le pasteur, Baldur Skuggason. Celui-ci n'est pas très catholique, normal, car il représente la religion luthérienne. Personnage violent il n'est pas très apprécié de la population, ni du botaniste.
Une enfant handicapée, Abba (Hafdís), mais est-elle encore une enfant? Son parcours est un enfer : abandonnée, puis recueillie par un vagabond, rendue à sa famille, elle fut vendue par son père à des étrangers. Il semble qu'elle fut ensuite revendue à l'équipage du bateau naufragé.
Háfdán, le simplet du village, homme grand et fort ; il espérait épouser Abba, hélas, la mort vient trop tôt.
Un livre court (123 pages) très original, sur la forme en particulier. Un roman déroutant dans sa chronologie, puis dans sa conception.En effet chronologiquement la première parie commence quand finit la seconde. Il semble que la première et la troisième partie sont là pour mettre en valeur le long milieu du livre avec son histoire très forte. Une oeuvre très particulière, qui passe de l'écologie au fantastique, après avoir disséqué la vie d'un petit village islandais avec des us et coutumes qui surprendraient de nos jours. A découvrir, mais qu'il est difficile d'en parler!
Une écriture évidement très poétique, même dans la description des paysages :
- Ici, tout n'est qu'azur uniforme, sauf le scintillement des cimes. C'est l'hiver dans la vallée de Dalur.
Ou alors :
- La vallée de Dalir s'enténèbre ; une après-midi chargée d'ombre entreprend son voyage vers le haut des pentes.
Extraits :
- La seule explication était qu'elle avait pressenti ses intentions :
C'était un chasseur.
- L'homme avait-il reçu de la renarde un message par transmission de pensée?
- J... je chuis venu cher... chercher le m.. maccabée de la fille....
- C'est toujours la même histoire avec les gens de Dalbotn : ils suintaient le café.
- Et pareillement, le parfum élève l'esprit de Háfdán, lui faisant oublier son tourment.
- Il espère que Háfdán, idiot comme il est n'ira pas desceller le cercueil en chemin pour regarder à l'intérieur.
- Elle leva la tête et le regarda droit dans les yeux ; elle se mit à sourire et ce sourire multipliait par deux le bonheur du monde.
Mais avant qu'il n'ait eu le temps de hocher la tête pour lui répondre, le sourire s'effaça de son visage et, instantanément, celui-ci se couvrit d'un masque empreint d'une telle affection que Friðrick éclata en sanglots.
- J'ai vu l'univers! Il est constitué de poèmes!
- Les Danois se dirent qu'il avait parlé là en « ritig Islænding », c'est -à-dire en authentique Islandais.
- Car si l'on rassemblait les deux moitiés de l'énigme, elles formaient alors un cercueil verni, confectionné avec art.
Éditions : Rivages.
Titre original: Skugga-Baldur (2005)
Autre chronique islandaise: ici

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Commentaires
E
Rebonsoir Denis.<br /> J'ai beaucoup aimé « Le moindre des mondes », mais je n'ai pas lu « Sur la paupière de mon père ». Je pense que la plus apte à te répondre sur les problèmes de traduction est ma « cousine » Olöf, et également sur les légendes islandaises.<br /> A bientôt.<br /> Yvon.
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D
Je viens de commenter "Sur la paupière de mon père" et j'ai voulu lire ce que tu avais écrit au sujet de cet aueur que j'ai eu bien du mal à suivre dans le dédale de sa pensée. Mmais, je crois qu'il faut considérer qu'il écrit ses livres comme sont écrites les anciennes légendes islandaises et qu'ainsi ils nous sont moins accessibles.Un texte rèe déroutant que j'ai essayé de percer tout en m'interrogeant sur la traduction.<br /> <br /> Salut l'ami, j'ai mis du temps à retrouver ce billet qu'il me semblait bien avoir vu ici.<br /> <br /> Denis
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E
Ólöf frænka<br /> Je n'ai pas trouvé le titre original de « La paupière de mon père » donc je ne peux guère te renseigner! Peut-être une édition pour la rentrée littéraire de septembre?<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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Ó
Il ne doit pas être sorti encore... <br /> Pour Noël? Qui sait?<br /> Bestu kveðjur.
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Ó
Je vais donc enquêter plus avant et je te tiens au courant. Ce livre est une perle!
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