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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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8 juillet 2008

McKINTY Adrian / Le fleuve caché.

 

Le fleuve caché.
Adrian McKINTY.
Note : 4 /5.
Denver et contre tous.
J'avais lu, il y a quelques années « A l'automne je serai peut-être mort » de cet auteur irlandais vivant aux États-Unis. J'avais bien aimé, mais je n'avais pas été tenté de lire autre chose. Quelques ouvrages récemment sortis ont rappelé cet auteur à mon bon souvenir.
Pourquoi Victoria Patawasti, Irlandaise d'origine indienne est-elle morte assassinée dans le Colorado ? Évidemment un homme a été arrêté, travailleur mexicain, il est le coupable idéal.
Un lettre anonyme convainc le père de la jeune fille, que l'affaire n'est pas si simple que cela. Il se souvient d'Alex Lawson, un policier irlandais qui a été amoureux de Victoria. Alex, ex-inspecteur de la R.U.C*qui est dans une très mauvaise situation en Irlande, accepte d'aller aux Etats-Unis.Malgré des débuts et une promotion fulgurante, il a quitté ses fonctions. Depuis il se drogue à l'héroïne, mais certains de ses collègues se sont suicidés ! Car en plus du crime ordinaire ces policiers doivent composer avec la méfiance de la communauté catholique, car ils représentent le pouvoir britannique.Il leur faut aussi composer avec les paramilitaires des deux bords qui oublient leurs grands principes pour s'enrichir. La mort de Victoria lui donne l'occasion rêvée de quitter l'enfer qu'est sa vie. Il part avec John, son meilleur ami, policier lui aussi, mais le rêve américain n'est-il pas une utopie?
Alex et John trouvent un premier témoin, le supérieur hiérarchique de Victoria, qui leur parle de détournements de fonds que Victoria aurait découverts dans l'organisation écologique pour laquelle ils travaillent. Il parle également d'autres morts dûs à cette affaire mais il se tue accidentellement. Alex et John qui étaient sur les lieux doivent fuir la police. Puis un coup de téléphone apprend à Alex que son retour en Irlande pourrait être plus que nuisible pour sa santé. Il ne lui reste plus qu'à devenir clandestin aux U.S.A. . Par amitié John reste avec lui. Il faut aussi trouver du travail. Alex est embauché où travaillait Victoria.....Il découvre peu à peu la vérité.
Alex Lawson est un personnage à la dérive mais il pense qu'il gère sa dépendance. Devant témoigner contre certains de ses ex-collègues dans un procès pour corruption, il est l'objet de menaces. La fuite dans l'héroïne puis vers l'Amérique sera-t-elle sa planche de salut ? Un personnage attachant, fragile, mais on sent le lien très fort qui l'unissait à Victoria, son premier amour.Son copain John est un aimable faire-valoir. Ami d'enfance un peu naïf et pas très finaud, il est le compagnon de galère idéal.
Les frères Mulholland, présidents et fondateurs de l'organisation écologiste ressemblent à des gravures de mode de parfait arrivistes. Paraissant désintéressés dans leurs pensées, ils sont en réalité très intéressés par l'argent et le pouvoir.Ambre est l'épouse de Charles Mulholland, beauté fatale, quintessence de la femme, les têtes masculines tournent, et tombent sur son passage. L'auteur n'y va pas de main morte dans les superlatifs :
-Les yeux d'Elizabeth Taylor, le cou d'Audrey Hepburn.
Alex et John habitent chez Pat, victime du SIDA, il n'est pas regardant sur ces locataires qui lui tiennent souvent compagnie. Plein de personnages un peu secondaires peuplent ce livre sur l'envers du décor américain, des arrivistes politiques aux écologistes sincères bernés par plus malins et plus puissants qu'eux.
Un roman agréable à lire, bien écrit, très classique dans la forme. Une intrigue qui tient la route. Un soupçon de magouille électorale, un zeste d'érotisme, un ancien crime qui refait surface, un maître chanteur, une femme fatale en mante religieuse.
Dommage à mon goût; il manque une petite touche de folie ou de lyrisme pour faire un très grand roman. Mais ce n'est pas une raison pour bouder ce livre bien au contraire!
A l'instar de Ken Bruen par exemple, McKinty parle beaucoup de littérature, mais plus spécifiquement irlandaise. Il cite Brian Friel et sa pièce « Danser à Lughnasa », William Yeats et Seamus Heaney.
Extraits:
- J'avais été le superflic de la bande, une grosse légume de la RUC. Un inspecteur.
- Le choix était simple : dealer avec les paramilitaires ou ne pas dealer.
- La violence n'est jamais très loin de la surface dans ces banlieues nord de Belfast.
- Huit cents ans que l'Angleterre était empêtrée dans ce coin abominable. Huit cents putain d'années.
- Contrairement à beaucoup d'autres agents de la RUC, je ne m'étais pas logé une balle dans la cervelle.
- Ils ne connaissent pas le Denver de Kerouac et de Cassidy, des vagabonds qui sautent des trains de marchandises dans la plus grande gare de triage de tout l'Ouest.
- « L'ouest de Belfast par un mauvais jour! Putain, c'est vraiment pas comme cela que j'imaginais l'Amérique ».
- Pourtant je savais qu'il était trop tard. J'avais mordu à l'hameçon.
- Dans les lycées catholiques ont apprend le gaélique; dans les lycées protestants le latin.
- Et passer le reste de ma vie à attendre que l'on me retrouve- ils y parviennent toujours.
- Par une belle matinée ensoleillée, je sors acheter mon journal à Perth, en Australie et un type à l'accent irlandais me dit salut, Alexandre et me loge une balle dans la tête.
Éditions : Série noire / Gallimard.
Titre original: Hidden river (2005)
*Royal Ulster Constabulary, police nord-irlandaise qui était composée et qui l'est peut-être encore de 95% de protestants.

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Commentaires
E
Dia dhuit Adrian,<br /> I will continue with my habits for Thomas Pynchon, and start by a book of « Short Stories », if possible.<br /> I found at the médiathèque « L'homme qui apprenait lentement », but I don't know the original title. I will follow your advice with a second try with this author.<br /> Slainte!<br /> Yvon
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E
Ólöf frænka,<br /> Le monde à porter de main, mais le monde est grand et je n'ai que deux mains!<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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A
It is certainly great that you can "talk" to people from all over the world. As a writer you can feel very isolated from your readers. <br /> <br /> Thomas Pynchon is a wonderful writer but he can be dense. If I could make a suggestion, it is to start with "The Crying of Lot 49."<br /> <br /> I used to take my students on walking tours of Denver, showing them where Ginsberg, Kerouac, William Burroughs, etc. lived and played. It was always a lot of fun.
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Ó
Les connexions insolites sont une joie, le monde à portée de main!
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E
Ólöf frænka,<br /> Entre le gaélique et l'islandais je vais bien perdre pieds un jour ou l'autre!<br /> Amusant les rapprochements que permet internet! L'Australie, l'Irlande et l'Islande <br /> A bientôt.<br /> Yvon
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