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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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1 juillet 2008

KINGSOLVER Barbara / Un été prodigue.

Lu dans le cadre du « Blogoclub »Blogo

Un été prodigue.
Barbara KINGSOLVER.
Note : 4,5/ 5.
La nature de la vie, la vie de la nature.
Une lecture dans le cadre (très sympathique) de l'ex-Club des Blogueuses. Avant de commencer je voudrais les remercier d'avoir changé de nom pour moi ! Le club des Blogueuses n'est pas mort, juste en sommeil. Mais place au Blogoclub!
Revenons à Barbara Kingsolver qui est une affaire de famille, c'est en effet ma plus jeune fille qui m'a fait découvrir cette auteure. Résultat, je pense avoir l'intégrale de ses livres en français, elle a l'intégrale de ses livres en anglais!
L'auteur nous raconte en parallèle la vie de trois femmes.
L'une, Deanna, est garde forestière dans l'immensité des Appalaches, elle a fui un mari plus vieux qu'elle et la civilisation. Depuis plus de deux ans elle vit seule, ses rares visites sont celles des animaux des environs et le ravitaillement tous les mois, qu'elle évite de croiser. Mais même en plein milieu des montagnes il est possible de rencontrer des prédateurs ! Et certains prédateurs, tel le chat avec une souris, jouent avec leur victime.
Lusa est une scientifique, sa passion, les insectes et les papillons. Elle a épousé Cole et s'est installée à la campagne. Son mariage n'est pas une réussite, sa belle-famille la déteste et la méprise ouvertement, son mari n'est guère plus agréable avec elle. Elle est et reste une citadine cultivée, peu à sa place dans ce milieu. Ses origines arabe et polonaise n'arrangent pas sa situation, mais elle sait que l'attachement qui les unit, son mari et elle, est absolu et sincère.
Nannie, elle, est une militante écologiste avant l'heure. Fille-mère, elle a, il y a quelques années, scandalisé les habitants des environs, en revenant avec un enfant sans en épouser le père. Ses méthodes et ses prises de position lui ont valu une solide haine de la part de son voisin le plus proche, être sauvage, aigri et curieux.
Ces trois femmes ont , ou bien ont eu leur lot d'amours et de déceptions. Par petites touches nous faisons leur connaissance, découvrant ce qui les reliera un jour.
Deanna pense avoir fait le bon choix, se retirer de la civilisation, vivre au contact permanent de la nature. Ancienne institutrice, elle semble heureuse, s'émerveillant d'une meute de coyotes, du chant des oiseaux, les hommes semblent la laisser indifférente. Mais.....Lusa est veuve maintenant, en charge de la ferme. Pour cela elle doit composer avec son entourage familial, elle a besoin de l'aide des hommes et du soutien des femmes. Et jusqu'à présent, elle ne les a jamais obtenus ! Et cela dans un monde agricole à l'agonie où les petites exploitations périclitent.Nannie, la plus âgée, est en guerre permanente avec son voisin veuf, qui tente de réintroduire le châtaignier qui avait fait la fortune de sa famille dans le temps. Mais Nannie a bravé d'autres tempêtes pour se laisser impressionner.Tout ce petit monde semble vivre en parfaite autarcie, seules quelques courses les emmènent à la ville la plus proche.
Elles ne le savent pas mais quelque chose les unit.
Un détail amusant, chacun des personnages féminins de cette histoire a un nom de chapître, toujours le même, que l'on retrouve tout au long du livre. Sauf le dernier qui, lui, porte juste un numéro.
Je pense qu'il n'est pas nécessaire de dire que l'écriture de Barbara Kingsolver est belle, juste et précise. Quand une telle ode à la nature sert de décor à une belle intrigue, on ne peut que s'en féliciter. Car l'histoire de ces femmes est elle-même une ode à l'amour et à la vie, mais cette vie , n'est-elle pas menacée ?
Un très grand livre qui parle tour à tour de la nature, des relations entre hommes et femmes, de la famille, bref de la vie mais aussi de la mort. Chaque fois que je lis cette écrivain, je ne peux m'empêcher de penser à son ouvrage « Petit miracle et autres essais » qui fut ma première lecture de l'une de ses oeuvres.
Une grande dame qui, je pense, mérite tout notre respect, pour ses qualités d'écrivain et son engagement pour la préservation de la planète.
P.S. Merci à Sylvie, à Lisa et aux autres de m'avoir en quelque sorte forcé la main en votant pour ce livre!Extraits :
- Mais la solitude n'est vécue comme telle que par l'être humain.
- Les deux années passées seule l'avaient rendue aussi indifférente qu'une aveugle à l'apparence de son propre visage.
-« J'en ai un mais c'est celui de mon mari- c'était celui de mon mari. Ou du moins il le reste, mais lui n'est plus mon mari ».
-« Lusa, ma biche, tu peux arracher une fille à la ville, mais tu ne peux pas arracher la ville d'elle »
- « Alors, dis-moi pourquoi une femme fait tout ce qui est humainement possible pour dissimuler sa véritable odeur ? »
- « Nés avec dix doigts pour être capable de compter jusqu'à neuf »
- Tant de couches de mépris inavoué s'étaient accumulées entre eux qu'il n'était plus possible de faire le tri....
- Il lui fallait entendre ça : un été prodigue, la saison d'une débordante procréation.
- Un oiseau ne doute jamais d'être au centre de l'univers.
- Comme des fantômes qui pleuraient leur future extinction.
- Végétal. Végétal mort. Depuis bien longtemps, avant que nous ne soyons nés.
- Et moi ? Est-ce que j'ai mon mot à dire là-dedans ?
- Tu prierais en direction du poulailler ?
De la Mecque.
C'est où, ça, en Caroline du Nord?
- Voir les larmes d'une femme couler en plein jour devrait être interdit par la loi.
Éditions : Rivages.
Titre original: Prodigal Summer.
Liste des liens chez Sylire.

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Commentaires
E
Bonjour Katell.<br /> Je suis très content d'avoir de tes nouvelles. Pour Barbara Kingsolver, je pense que tu devrais lire son essai « Petits miracles & autres essais » qui est vraiment un livre où elle se pose des questions sur l'avenir!<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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K
Coucou Yvon! Je comprends pourquoi le club est devenu blogoclub de lecture ;-)<br /> Je suis en pleine lecture de "Un été prodigue" (les emprunts en bibliothèque réservent parfois des surprises de délais!) et lorsque j'ai lu début juillet les avis plus que mitigés à son sujet, j'avoue avoir eu des inquiétudes. Je n'en suis pas tout à fait à la moitié, mais je suis conquise par l'écriture de cette auteure (ce roman est le deuxième que je lis d'elle)! J'aime sa peinture de la nature, ses descriptions de la faune et de la flore. Le côté paradis perdu et surtout l'éreintement caché, mais réel, d'un certain "way of life" de l'agriculture étasunienne! En un mot comme en mille, je me régale:-D
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E
Bonjour Liza, <br /> je suis très content de te retrouver ici. Je comprends très bien tes raisons et je suis sûr que tu auras plus de temps pour toi à l'avenir.<br /> Je vais me répéter mais j'aime beaucoup B. Kingsolver, mais je n'ai pas encore lu « Les yeux dans les arbres ». Je pense remédier à cet état de fait dans les prochaines années.<br /> Reviens quand tu veux, tu es toujours la bienvenue.<br /> Yvon
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L
Cela faisait un moment que je n'étais pas venu sur ton blog! Manque de temps essentiellement... Mais là, je me rattrape et je dévore tes critiques!<br /> <br /> Très intéressée par "L'été prodigue" (Kingsolver est l'auteur du mois de juillet en ce moment...) mais je lis en ce moment "Les yeux dans les arbres". C'est ma première lecture de cet auteur. Et j'aime beaucoup!<br /> <br /> A bientôt!
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E
Rebonsoir Danielle, <br /> Par contre je n'ai plus réellement de souvenir ni pour « L'arbre aux haricots » ni pour « Les cochons au paradis ». Par contre j'ai un bon souvenir de « Une rivière sur la lune ».<br /> N'épiloguons pas sur la littérature féminine, c'est plus un jeu qu'une véritable discussion.<br /> Pour contre je suis heureux de voir que (parfois) nous avons des lectures communes!<br /> Yvon
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