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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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21 avril 2008

OGAWA Yôko / Hôtel Iris

Hôtel Iris
Yôko OGAWA.
Note : 3.
Jeune et ingénue?
Je ne connais pas beaucoup la littérature japonaise et pas du tout cette auteure qui semble être très appréciée, tant dans son pays qu'en Europe. Écrivain très précoce, née en 1966, son premier roman est édité en 1988.
Nous sommes dans une petite station balnéaire dont la vie est rythmée par les saisons. Mari aide sa mère à gérer leur hôtel, modeste mais calme et bien tenu. Un soir alors qu'elle est à la réception une femme et un homme troublent la quiétude du lieu. La dispute est le fait d'une prostituée et de son client. Mari est subjuguée par la voix de cet homme, alors lorsque quelques jours plus tard, elle le croise par hasard, elle le suit. Mais l'homme remarque vite son manège et la reconnaît. Il lui écrit à l'hôtel et lui donne un rendez-vous, auquel elle se rend. Il sera suivi de nombreux autres. D'abord au bord de mer, puis dans un restaurant luxueux. Mais là cela se passe mal, ils doivent quitter les lieux.
Mari petit à petit s'invente des visites à une vieille dame pour justifier ses retards.Mais Mari perd son innocence et leurs jeux deviennent de plus en plus érotiques. L'homme traduit un livre russe qui parle des amours de Marie avec son professeur d'équitation, les histoires de l'une décalquent-elles sur le comportement de l'autre?Un jour la servante de l'hôtel lui subtilise une lettre et devine le secret de Mari, mais celle-ci a un moyen de pression sur la domestique qui devient sa complice.Elle fait la connaissance du neveu du traducteur, jeune homme muet. Quelles sont réellement ses relations avec son oncle?Un matin des tonnes de poissons morts s'échouent sur la plage! Est-ce un signe du destin, une punition divine, les rumeurs vont bon train! La très grosse chaleur, les touristes partent, la mère de Mari voit la saison se finir.Le neveu aussi doit partir, la vie redeviendra comme avant?
Mari est la narratrice de sa propre histoire, si elle semble naïve au début du livre, elle prend conscience de son pouvoir sur certaines personnes tout en abandonnant toute fierté avec d'autres.Sa mère, femme de caractère, veuve de bonne heure, son mari ivre ayant été tué dans une bagarre de rue. Personnage redoutable, elle mène sa maison d'une main de fer. Mais si elle semble atteinte de cécité pour certaines choses, elle est très parcimonieuse pour d'autres.Le traducteur, homme mystérieux vivant sur une île, des bruits étranges et invérifiables courent sur son compte, il aurait tué son épouse, etc. Toujours très élégant, il semble de pas manquer de moyens financiers. Homme prévenant hors de chez lui, il devient tyrannique dans son bureau, usant de son pouvoir pour imposer sa volonté pour des jeux érotiques humiliants et dangereux dont certains rappellent  le film «L'empire des sens ».
Très belle écriture, fluide et précise, j'ai beaucoup aimé le sens du détail et les descriptions de la vie de tous les jours de cet hôtel et des relations entre la mère et sa fille. Puis l'ambiguïté des liens qui unissent Mari et le traducteur.
Un livre qui commence très bien mais qui s'enlise au fur et à mesure du récit, une histoire qui semble prévisible, l'éditeur parle d'écrivain « virtuose du malaise », cela ne m'a pas touché tant que cela, à part certaines scènes de sadismes pour tenter d'épicer un roman qui se laisse lire, mais sans plus.
Extraits:
- C'est uniquement un souhait formulé par un vieillard. Que cela ne t'inquiète pas.
- Et Marie tombe amoureuse. De son professeur d'équitation. C'est l'amour le plus intense et le plus prodigieux qui soit au monde.
- Elle fut la seule qui a vraiment aimé l'hôtel.
- Je ne sais pas très bien si ce qu'a fait le traducteur à mon corps est normal ou non.
- J'avais compris qu'il m'avait tout enlevé, et que je n'étais plus qu'un bloc de chair impuissant.
- J'étais un poulet accroché dans la chambre froide d'un boucher.
- Maintenant c'était différent, j'étais prête à n'importe quel odieux mensonge pour sauvegarder mes rendez-vous.
- Toutes sortes d'idées les plus effrayantes les unes que les autres germaient dans mon esprit.
- Sur le bateau je rumine mon secret et j'en savoure la joie.
- Nous nous sommes aimés toute la soirée de cette manière qui n'appartient qu'à nous.
Éditions : Actes Sud
Titre original : Hoteru Aisiru.

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Commentaires
E
Bonsoir Lalyre et merci beaucoup de ton passage.<br /> Curieusement j'ai de gros gros problèmes avec la littérature japonaise, pour cet auteur j'ai arrêté là. Mais je note, car je suis un adepte de recueils de nouvelles. <br /> Bises et à bientôt.<br /> Yvon
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L
Coucou Yvon<br /> <br /> Je suis en train de lire une nouveauté" La mer " de cette auteure,ce sont des nouvelles.pour moi qui ne suis pas tellement fan de nouvelles,quelques-unes me plaisent bien.<br /> <br /> Bisous
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E
Bonjour Denis.<br /> Pour moi mal de vivre ou pas, la littérature nipponne n'est pas dans mes favorites.<br /> A part Matsumoto Seicho et son recueil de récits policiers « La voix » et Koike Mariko « Le chat dans le cercueil », j'ai tellement peu apprécié les autres que je n'en ai même pas parlé.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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D
J'ai lu 25 romans japonais de 25 auteurs différents et je peux vous assurer qu'ils sont presque tous bons et que certains sont excellents Inoué, Kawabata, Oé(prix Nobel), Mishima, etc...). Aborder la littérature japonaise par Ogawa n'est pas la solution la plus aisée, je conseillerais plutôt de commencer par Fumiko Enchi qui parle très bien de la condition de la femme au Japon dans "Chemin de femmes".<br /> Je reste à la disposition de ceux qui voudraient en savoir plus sur cette littérature.
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D
J'ai lu "L'annulaire" de cette auteure qui produit apparemment une littérature très oroginale qui semble cependant refléter le mal être d'une partie de la jeunesse nippone qui se reconnaît mal dans un système qui fait passer le résultat avant l'homme.
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