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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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17 avril 2008

BOURVEN Josiane / La sensitive

La_sensitive

La sensitive.
Josiane BOURVEN.
Des maux et des mots.
Note :3,5/ 5.
Ce livre m'a été recommandé par la responsable du club de lecture de la médiathèque de Lorient, Josiane Bourven étant inscrite à cette même médiathèque. Et en route pour découvrir une nouvelle romancière. Colette pleure son fils Alban, son « Ange », fruit d'une relation qui fut, dans le contexte de l'époque, hélas pour elle sans lendemain. Nous découvrons leur vie, leur amour des mots, leurs joutes oratoires comme une antidote à leur solitude.La vie s'écoule, puis partiellement s'écroule lorsque Colette à l'hôpital où elle travaille, fait la connaissance de Charles, un malade. Commence alors une relation ambiguë avec un être pragmatique qui étudie les rats. Colette pour des attirances purement sexuelles tombe sous son charme, au grand regret d'Alban. Après un séjour à l'hôpital, Colette nous parle de sa vie, son enfance avec ses parents dans ce que l'on appelait « Les colonies », à Madagascar dans la ville de Diego Suarez.Son père est marin d'état, sa mère couturière, enfin amateur, pour réunir les femmes européennes et surtout papoter. Mais Colette commet la seule chose qui ne soit pas encore tolérée ,elle fréquente un noir. Cela fait les gorges chaudes de la communauté française et immanquablement, cela arrive aux oreilles d'Hugo Delmare, son père. Là le vernis se craquelle, le jeune homme, Bonnavanture, sera passé à tabac et toute la famille rentrera en France. Colette est enceinte et tous leurs courriers sont bloqués.Commence alors une autre histoire à Cadix, dont les protagonistes sont Consoline, Dolorès, Don Pedro, Angelo....
Colette, mère célibataire débordée, se donne corps et âme à son fils et à son travail. Sa rencontre avec Charles va bouleverser sa vie, la vidant de toute sa joie de vivre, cette tristesse sera encore plus vive après le décès de son fils. Elle semble perdre la raison, mais s'interroge sur sa relation avec Charles. Alban, fils sans père, devient l'homme de la maison. Fils d'un malgache, il subit toutes sortes de brimades dues à son statut de métis. La relation de sa mère avec cet homme le plongera dans une solitude mal vécue.Marina, l'amie, la confidente, la presque soeur, amie d'école à Madagascar, est venue s'installer en France.Charles, l'amant éleveur de rats, scientifique et philosophe, est un être étrange. Dominateur et grand adepte de la contradiction pour la contradiction, il aime les femmes mais ne croit pas aux sentiments amoureux. Son seul but dans la vie semble être d'avoir toujours raison.
Une écriture très lyrique, un récit étrange, entre vie de tous les jours et évasions dans l'imaginaire. L'auteur nous parle de sa vie comme d'une pièce de théâtre avec ses actes et ses entractes. Un livre où l'analyse des relations humaines, familiales ou amoureuses est très fouillée.Une oeuvre déroutante avec de nombreux retours en arrière ; pas évident à suivre, ce qui complique un peu la lecture, un livre qui au moment de cette chronique me laisse perplexe. Une histoire en forme de puzzle qui par bribes se reconstitue en cours de lecture.
Extraits :
- Parti? Oui, mort? Non! Pas au sens où on l'entend habituellement.
- La vierge, un peu folle descendue de son vitrail s'engluait dans le charnel.
- Elle aime le vent breton, son opulence et le troupeau docile de ses nuages qui enflent et se repaissent de tout le ciel.
- Plus surprenant, elle se laissait glisser ailleurs sans même lever le petit doigt pour contrôler le dérapage.
- Tu te rends compte celui-là n'a eu qu'une seule qualité, celui de te larguer ses spermatozoïdes batifolants.
- Il savoure la femme et non pas une femme en particulier.
- Et puis dans cette histoire, on avait complètement oublié l'humour. Interdiction formelle de rire.
- Ainsi les lettres de Colette flambaient dans le creux d'un vieux tonneau déjà plein d'archives calcinées.
- Où avait-elle failli? Il lui fallait recenser ses actes comme une fautive ignorant sa faute.
- « Ah, les goujats! Ils m'ont façonné une autre réalité comme si la mienne n'était pas assez lourde.
- Il m'a tout simplement sauvé des influences vertueuses de la religion.
Éditions : Éditions du Petit Véhicule.

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