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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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4 février 2008

HEALY John / L'arène

L_ar_ne

L'arène.
John HEALY.
Note : 5 /5.
Échec à l'alcool!
Je n'ai pas trouvé trace de cet auteur irlandais à part cette autobiographie! Avec un peu de ténacité, j'ai trouvé un site. Destin hors norme pour cet homme qui revient de loin, de très loin. Sur une édition française, une bande rouge sur laquelle était écrit, "Ceux qui vont se saouler à mort te saluent". Ce livre a été écrit en 1988. Les vingt premières pages de ce livre sont terrifiantes, le reste aussi mais après l'auteur a l'âge de se défendre. Nous sommes dans les années 1950 dans une famille d'émigrés irlandais.L'enfance de John est un vrai cauchemar, terrorisé, humilié et martyrisé par son père, la situation n'est guère plus brillante dans un quartier misérable du nord de Londres là où il habite. Il n'est qu'un "sale con d'irlandais", donc victime de ce sentiment de haine et de racisme d'une partie des travailleurs anglais contre la main d'oeuvre irlandaise.Il est régulièrement passé à tabac par les plus grands. Ses seuls moments de bonheur sont le temps des vacances qu'il passe en Irlande, ou incroyable paradoxe, pour les enfants il n'est qu'un "Salaud d'Anglais".
De cette période, il gardera une anxiété et un sentiment de révolte. Il aurait pu être boxeur, mais un adversaire plus vicieux l'attendait : l'alcool!
Engagé dans l'armée, il continue et aggrave son penchant pour la boisson. Il déserte et fuit en Irlande, semblant trouver un certain équilibre, mais la suite sera pire.Le retour en Angleterre l'amènera dans "L'arène", champ de bataille à l'air libre, dans les parcs londoniens ou ailleurs. Il deviendra vagabond et alcoolique dans un univers de violence inouïe, où l'on tue pour un verre d'alcool. Pendant quinze ans il survivra dans ce monde de déchus où tout est bon à boire, y compris une sorte d'alcool à brûler qui se vendait en pharmacie sur ordonnance, qui, coupé d'eau, faisait des ravages dans les corps. Certains servaient de cobayes à des expériences de sevrage chimique, quelques-uns n'y survivaient pas, d'autres mouraient dans des commissariats, suicidés (?) ou victimes de chutes dans les escaliers. Il raconte la vengeance d'un homme, moins saoul sur un autre tellement imbibé qu'il est incapable de se défendre, les mois de prisons, la mort dans un parc dans l'indifférence générale.
Mais un jour....
John Healy, personnage central de ce livre, irritant pour son côté "je cherche les ennuis", gâchant sa vie rêvant de femmes et de fortune, mais épave tremblante se réveillant où ses derniers pas titubants l'ont porté. Dans un monde où tous les coups sont permis c'est un exploit de juste survivre, alors s'en sortir demande un effort, mais il sera aidé par une magnifique découverte qui va bouleverser sa vie, le jeu
d'échecs!
Une écriture que je qualifierai de solide, sans fioriture, qui d'ailleurs aurait été mal placée. Une autobiographie qui tape où cela fait mal, très mal. Pour beaucoup, maintenant et hélas pourrait-on dire la drogue a remplacé l'alcool, signe des temps!
Un livre très éprouvant.
Extraits :
- Ses yeux ternirent et il m'expédia son poing dans la figure, me projetant à terre.
- C'était un quartier de Londres très dur.
- Si seulement mon père avait pu mourir, je me serais débarrassé de ce sentiment de peur qui m'habitait et j'aurais été heureux.
- A quoi pouvait me servir la langue irlandaise?
- "Retourne en Angleterre, John Bull".
- J'étais retombé dans ma routine habituelle : voler, boire, me bagarrer.
- Un dur travail : picoler tous les soirs, creuser tous les jours.
- Je n'avais rien bu depuis des mois, et ça ne me manquait pas.
- J'aurais bien voulu être gladiateur. Dans le parc c'est comme si on était dans l'arène.
- Un poivrot est un être qui a un besoin absolu d'alcool. Personne ne va l'aider.
- La manche c'était comme une religion pour lui.
- Je me rappelle sa vieille formule : Demande jamais l'aumône à un mendiant.
- Non, c'était comme un médicament, pour lutter contre l'angoisse.
- Mary a une drôle de manie, elle rajoute des amphètes et des calmants dans le pinard des gars.
Éditions : Gallimard/ L'arpenteur.
Titre original The Grass Arena.

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Commentaires
E
Bonjour Gambadou.<br /> Je ne sais pas si ce livre est encore disponible!<br /> Sans indiscrétion, tu habites où pour avoir du soleil!!!!<br /> A bientôt<br /> Yvon
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G
moi aussi je suis curieuse de ce titre... et le soleil est là !!!
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E
Bonsoir Goelen<br /> Ce n'est pas le livre que l'on lit comme cela en passant, mais c'est une oeuvre très forte et sur un sujet qui me tient à coeur.<br /> Attend cet été au soleil près d'une plage, cela démoralise moins.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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G
Il a l'air dur ce livre. Je vais peut-être attendre un peu mais ma curiosité est bien entamée
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