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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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19 novembre 2007

ARGENTE Patrick / Voisinage du vent

argentregrand_M

 

 

 

 

 

 

 

 




Voisinage du vent.
Patrick ARGENTE.
Note : 3,5/ 5.
En bon voisinage.
J'ai rencontré Patrick Argenté par l'intermédiaire de la responsable du club de lecture de la médiathèque de Lorient. Cela m'a également permis de découvrir "La Part Commune", maison d'éditions rennaise. Je ne me prétends pas un connaisseur en poésie, donc je parlerai ici plus de choses ressenties que d'une quelconque qualité d'écriture.
La vie comme elle va, ses bonheurs et ses soucis, ses chagrins également. Et la mort aussi évidement. La solitude, que l'on croit deviner paysanne, dans le poème "Héritage".
La naissance avec cette phrase étrange :
- des femmes enceintes de leur landau.
La venue au monde, encore évoquée dans "Faire-Part".
La solitude aussi dans "Derrière le mur" ou dans "Présence". La routine qui dicte la vie de chacun d'entre nous :
- Chaque jour est plus intense
que de raison.
Le marché un matin d'hiver, une gare, un jour avec toutes ses interrogations:
- On ne sait qui s'en repart
on ne sait où vont les trains
les hommes ni les chiens.
La pluie dans "Temps chagrin", un banc qui amène cette question :
- Qui pense à s'asseoir?
Un cauchemar ou un tricot, des choses ou situations pas spécialement littéraires mais dont l'auteur tire partie.
Un très beau texte sur le temps passé (ou du moins c'est la manière dont je l'ai ressenti) "Cinéma" :
- ravagé par les années à attendre la fin des guerres et le retour des âmes dépossédées.
Ou encore dans "Le temps" :
- A regarder partir les chalutiers
on perd sa vie.
Peu de personnages dans ces courts textes, mais la figure marquante de toutes jeunesses:
- c'est ma grand mère revenue
de si pourtant longtemps morte
Ma grand mère joueuse de carte
par les matinées d'angine.
Et la Bretagne, celle de l'intérieur dans le très beaux poème du même nom. Un hommage tout en douceur et pudeur.
Les animaux sont omniprésents dans ces écrits et dans les titres. Ormeaux, chameaux et chacals (ils ne figurent pourtant pas dans la faune animale bretonne ces deux-là , mais dans l'humaine si!), poulets, âne et cheval, chats et doryphores, bref une vraie ménagerie.
Le monde tel qu'en lui même sans complaisance, ni fioritures mais avec tendresse et espoir.J'ai bien aimé certains textes, la majorité d'ailleurs ; pour d'autres j'ai éprouvé plus de difficultés.
A noter l'absence quasi-totale de ponctuation!
Un bon coup de vent mais de celui qui réveille par une lecture sereine et apaisée en communion avec la nature.
Extraits:
- On ne dit pas de quoi est mort l'écureuil
si l'escargot vit dans le plaisir de son estomac
et l'ormeau de son arc-en ciel intérieur.
- A deux doigts de l'ombre épaisse
à quoi servirait d'être riche?
- Une maison
c'est pauvreté pour un homme seul
- Il n'y a pas de sagesse qui pousserait
comme les herbes dans les prés
- Toutes les vaches sont mouillées
et noires comme les saints des chapelles.
Éditions : La Part Commune.

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
E
"L'héritage"<br /> Bonsoir Patrick.<br /> Merci de votre réponse, <br /> Sur les deux points que vous me signalez, pour "L'héritage" je me suis représenté une maison en Bretagne intérieure. Scénario classique dans la littérature bretonne ou irlandaise d'un homme célibataire se retrouvant seul à la mort du dernier parent (la mère souvent). L'exemple le plus significatif est "La grande famine" de Patrick Kavanagh.<br /> "Chaque jour est plus intense/ que de raison", c'est une tentative de changer la routine, comme on aimerait le faire, et que l'on réussit rarement. Mais d'en être conscient, c'est déjà une raison de continuer.<br /> A bientôt, je pense.<br /> Yvon
Répondre
E
Mail reçu ce matin :<br /> Bonjour Yvon.<br /> <br /> Merci pour votre chronique sur Voisinage du vent. Cela fait du bien quant on publie d'avoir un retour. C'est rare et précieux.<br /> Je trouve que pour quelqu'un qui prétend n'être pas connaisseur en poésie, vous êtes particulièrement perspicace et pertinent. Vous faites preuve d'une lecture attentive et que j'appellerais active. Vous ressentez et c'est-là l'essentiel.<br /> Juste deux petites remarques :<br /> Je ne suis pas d'origine paysanne mais citadine. Sans doute avez-vous lu Héritage avec vos propre images, recréant ainsi le poème à votre convenance. C'est ce que j'appelais plus haut la lecture active. Lecture que permet et nécessite, je crois, la poésie.<br /> Quant à Chaque jour est plus intense /que de raison, comment le comprenez-vous ? Comme une expression de la routine ou comme l'inverse de la routine ?<br /> <br /> En tout cas, merci. Et à bientôt.<br /> <br /> Patrick.
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E
Bonsoir Joëlle.<br /> Peut-être que le fait de ne pas avoir fait d'études ne m'a pas donné d'idées préconçues sur la poésie. Donc même si je ne suis pas un spécialiste, j'en lis parfois, car les poètes irlandais sont nombreux et de très bonne qualité.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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J
Je suis assez hermétique à la poésie, même si j'aimais bien cela quand j'étais plus jeune ! Je continue à apprécier les "classiques" comme Baudelaire ou Musset mais c'est à peu près ma limite ! mdr !
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