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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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9 octobre 2007

TREVOR William / Hôtel de la Lune oisive

Hôtel de la Lune Oisive.
William TREVOR.
Note : 4/ 5.
Lune fourbe
Mon seul reproche concerne le contenu de ce livre, 10 nouvelles soit, mais 5 seulement sont des inédites, 2 sont en effet des retraductions (nécessaires peut-être ?). Trois autres font partie d’un petit recueil, hors commerce qui était offert pour l' achat de deux ou trois ouvrages chez cet éditeur, chose qu'évidemment j'ai fait!
Mais pour avoir fait découvrir Hugo Hamilton et pour la réédition de certains titres de
Flann O'Brien, il sera beaucoup pardonné aux Éditions Phébus.
"Hôtel de la lune" qui commence ce recueil nous conte comment un couple arrive dans une grande demeure, suite à une panne de voiture. Ils sont accueillis par deux vieux aristocrates et leur dernier serviteur. Ils profitent ensuite de la mort du vieil homme pour s'accaparer la maison. Une merveille.
Dans "Foyers brisés", une vieille femme n'osant pas dire non se retrouve avec des adolescents d'un foyer qui doivent lessiver et repeindre sa cuisine. La pauvre!
"Choisir entre deux bouchers" pour un petit garçon, ce n'est pas évident, surtout que l'un est son père, et l'autre son employé.
"Les affaires de Colette Nervi" (ou le sac de Colette Nervi dans "Secrets Intimes"), même dans la campagne irlandaise, rien n'est perdu, mais rien n'est forcément restitué!
"Contre toutes probabilités" est une histoire troublante. Nous sommes pendant la période des "Troubles" en Irlande du Nord. Une femme trouble qui trouble un homme brisé par les "Troubles". Vous êtes troublés? Superbe nouvelle, une des meilleures du recueil.
"Une trinité" raconte des vacances qui tournent au cauchemar, un couple pense partir à Venise, il se retrouve à Munich. Pas évident à expliquer à la personne qui vous a offert le voyage!
Un repas rituel et annuel dans une île pour "Le visiteur", mais cette année il y aura un changement imprévu au programme.
"Le jeu du téléphone" la veille de votre mariage peut tourner très mal, qu'est devenue la vieille dame, veuve de soixante treize ans, victime de ce jeu stupide?
Raymond Bamber comme tous les ans est invité à une soirée chez les Tamberly, mais cette année il est littéralement accaparé par une Mrs Fitch, jalouse et ivre. Bonjour la soirée!
"C'est arrivé à Drimaghleen" ou "Événements à Drimaghleen" nous plongent dans l'Irlande rurale. Dans ce récit la mort violente de trois personnes dans un hameau est un événement tragique, mais la presse s'en empare et en un reportage, détruit la famille de l'une des victimes.
Parmi les nombreux personnages, des profiteurs cyniques, une vieille femme sans défense et un serviteur au projet de vengeance, mais le mal est fait.
Un enfant, fils de boucher, surprend son père en train d'embrasser la bonne ce qui provoque chez lui des comparaisons peu flatteuses pour son géniteur.
Une femme handicapée se marie ; d'où vient le cadeau de mariage qu'elle reçoit? Tout le monde s'en doute, mais personne ne s'en inquiète.
Qui est cette femme dont le territoire de chasse est l'Irlande du Nord? Un couple de perdants chroniques sont quelques-uns des individus que l'on côtoie dans ce livre.
Ces nouvelles sont de très grands moments de littérature, la méchanceté de Trevor William ne s’émousse pas. L’intrusion d’un couple dans la vie de personnes âgées, allant jusqu’à les dépouiller, est d’une malveillance extraordinaire, dans la nouvelle donnant son titre à l’ouvrage.
A noter que Trevor est également sculpteur et que tout en étant né en République d'Irlande, il appartient à une vieille famille protestante.
A lire pour ceux qui veulent découvrir cet auteur, même si son écriture n'est pas des plus faciles.
Extraits:
- Sir Giles était mort pendant la nuit pour cause de désaccord entre lui et le contenu de son estomac.
-Une expérience comme celle-ci aurait pu tuer, mille fois tuer une dame de quatre-vingt-sept ans!
- Le dialogue avait échoué entre les jeunes et elle ; elle le savait et voulait lui faire savoir qu'elle s'en rendait compte.
- J'avais sept ans, j'étais la deuxième fournée de la famille, comme disait mon père.
- Qui n'aurait pas aimé Mr Dukelow ? Personne-sauf mon père.
- Les troubles de son existence avaient été de nature personnelle.
- Elle buvait de la vodka, à peine colorée par une larme de porto-c'était sa boisson préférée.
- Sa solitude lui parut un réconfort, à la lumière vive et froide du clair de lune.
- Pour ma part, j'en ai cinquante et un et il est arrivé qu'on m'en donne soixante-cinq.
- On a l'air ridicule ensemble, mon mari et moi. Et pourtant nous faisions un beau couple autrefois.
Éditions : Phébus
Titre original : The Collected Stories.
Autres chroniques de cet auteur :En lisant Tourgueniev; Les anges dînent au Ritz; Mourir l'été; Péchés de famille;Secrets intimes; Les splendeurs de l'Alexandra; Le voyage de Felicia.

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