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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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24 septembre 2007

FRANCO-RAMOS Jorge / La fille aux Ciseaux

La fille aux ciseaux.
Jorge FRANCO-RAMOS.
Note :3,5 / 5.
Un trio en enfer
Roman d'un auteur colombien né en 1966 à Medellin. Une vision noire de l'empire de la drogue avec ses crimes sordides, la misère et la prostitution.
Nous sommes à Medellin avec trois personnages, Rosario, la fille aux ciseaux, son amant Emilio et son confident Antonio, qui est également le meilleur ami d'Emilio. Rosario est entre la vie et la mort, touchée par plusieurs balles de revolver de l'homme qu'elle devait abattre. Antonio qui l'a conduite à l'hôpital, puis prévenu Emilio, se remémore leurs vies, qui de pauvres mais ordinaires, se sont transformées en enfer. Des enfances difficiles, comme celle de Rosario, violée par un des nombreux amants de sa mère à huit ans, elle quitte la maison familiale à 11 ans. Son surnom lui vient, que pour se venger d'un voisin qui l'avait violé, elle se soit servie d'une paire de ciseaux qu'elle a rageusement planté dans l'objet du délit.  Elle fréquente des bandes de plus en plus dures, son frère, le seul homme qu'elle vénérait, est tué. Elle tue pour de l'argent, embrassant ses victimes en leur tirant dessus à bout portant. Malgré une vie presque ordinaire, elle disparaît parfois pour certains contrats de travail, qui immanquablement entraînent chez elle une boulimie de nourriture, puis elle réapparaît grosse, repentante et câline.  Mais malgré certaines tentatives de retour à une vie normale, cette vie-la n'est plus la sienne. La mort de Ferney, un de ses anciens amants, avec qui elle entretient des relations épisodiques, brise la dernière attache qui la reliait à son passé. 
Rosario, fille de la rue, gravit les échelons de la pègre locale, de fille à plaisirs elle devient une tueuse à gages appréciée dans le milieu, mais la peur parfois est la plus forte. Ses tentatives de quitter son gagne pain sont vouées à l'échec. Personnage de la démesure, abusant de drogue comme de nourriture, elle voit tous ses amis d'enfance mourir de manière violente.
Antonio et Emilio entretiennent des relations ambiguës. Ils ont besoin l'un de l'autre. Antonio est plutôt lâche mais réfléchi ; il tempère Emilio qui, lui venant d'une certaine bourgeoisie n'en fait qu'à sa tête. Emilio sera l'amant officiel de Rosario, mais Antonio sera son confident et éternel amoureux transi.
On connaît les ravages de la drogue à son arrivée en Europe ou aux Etats-Unis, mais il y a aussi des victimes en amont, à Medellin ou ailleurs en Colombie.
Ce roman est là pour nous le rappeler, dans les bas fonds d'une ville qui ressemble à un champ de bataille ; la morale n'est pas de mise mais l'argent lui règne en maître.
Un bon livre, plutôt court qui se lit bien avec des personnages attachants, mais pas non plus un chef d'oeuvre, mais une parenthèse un peu exotique dans un pays dont on parle plus au rayon des faits divers, enlèvements et "cartel de la drogue" que pour ses écrivains.
Extraits:
- La jeune fille blessée par balles.
Ici, il n'y a pratiquement que des blessures par balles, me dit la dame à l'accueil.
- N'ayez pas peur, me dit l'infirmière en voyant mon visage. Les week-ends il y a plus de flics que de médecins.
- Pour l'avoir il avait dégringolé avec elle, et je me transformais en accompagnateur occasionnel de leur chute.
- Et nous ne sûmes jamais à quel moment, de spectateurs du rêve, nous devînmes protagonistes du cauchemar.
- J'avais aussi compris une chose, moi j'avais son âme et Emilio son corps.
- La famille d'Emilio appartient à l'aristocratie créole, tares et arbre généalogique compris.
- Mais s'il pleuvait dans mon Medellin à moi, c'était encore pire dans le sien.
- Dans les quartiers de Medellin, Rosario Ciseaux devint une idole.
- Deux chaînes de montagne enserrent Medellin. Une accolade géographique qui nous enferme tous dans le même espace.
- Si partenaire, très méchante, tu sais bien que si.
- Si tu préfères, c'est comme si toi et moi étions les deux faces d'une même monnaie.
- Je suis sortie de la pauvreté, me dit-elle. Et c'est énorme.
Éditions :Métailié.
Titre original: Rosario Tijeras (Colombie)

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Commentaires
E
Bonjour Nina.<br /> Et non, tes commentaires n'étaient pas chez moi. C'est un bon roman quoique je suis un peu moins enthousiaste que Florinette, mais cela change des romans policiers anglo-saxons.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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N
Ah oui je l'ai vu sur le blog de Florinette, et je croyais que je t'avais laissé un commentaire mais c'est sur son blog ouh la la je vais de mieux en mieux !! en fait ce livre j'ai bien envie de le lire.
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E
Bonsoir Flo.<br /> Effectivement ce roman a servi de scénario à un film. Quand j'ai emprunté ce livre à la médiathèque, un marque page signalait que ce film passait sur Canal+Cinéma le mercredi 12 septembre entre autres. La critique était moyenne.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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F
J'ai beaucoup aimé ce livre, j'en ai édité quelques extraits récemment. Il ne me reste plus qu'à trouver le film qui, paraît-il, est très bien !!
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