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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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16 mai 2007

TREVOR William / Les splendeurs de l'Alexandra

Les splendeurs de l'Alexandra.
TREVOR William.
Note : 4,5 / 5.
C'était la dernière séance.
Court roman de l'un des maîtres irlandais de la nouvelle. Est-ce parce qu'il est court qu'il est particulièrement réussi, je me pose la question?
Écrit en 1987, il se passe durant la seconde guerre mondiale.
Harry est un provincial de cinquante huit ans. Vieux garçon sans enfants, il se rappelle ce qui a été, peut-être la meilleure période de sa vie, malgré la guerre et son cortège de restrictions. Il se revoit faisant la connaissance de Frau Messinger, le couple étrange qu'elle formait avec son mari, elle anglaise de 27 ans, grande et maigre, lui allemand de 62 ans, courtaud et trapu.Harry avait 15 ans, l'ambiance dans sa famille était oppressante, avec sa mère fatiguée, ses deux grands mères qui ne se parlaient plus depuis le mariage de ses parents, une soeur aînée jalouse de ne pas avoir, elle, fait d'études et deux frères cadets, jumeaux mal dégrossis. La ville était également d'un ennui profond et d'une mélancolie certaine. Il devient le coursier et dans une certaine mesure le confident de cette femme que la guerre a déracinée. La vie pour eux était impossible aussi bien en Allemagne qu'en Angleterre.
Puis Mr Messinger a un grand projet, construire un cinéma, l'Alexandra!
La vie de Harry va en être bouleversée.
Ce dernier est l'anti-thèse des adolescents de son âge, calme, sérieux, gentil. Il succombera au charme de Madame Messinger, en acceptant de travailler à l'Alexandra, qui est la preuve d'amour de Mr Messinger pour son épouse.
Il est étrange de me souvenir que dans les années 1973/1974, mon pub préféré à Londres s'appelait l'Alexandra, et la seule clientèle admise (avec le sourire), à part les Irlandais, étaient un petit groupe de français dont je faisais partie.
L'écriture de Trevor est toujours un modèle de précision.
Les descriptions de cette ville de la campagne irlandaise suintant l'ennui ou alors celles de la famille d'Harry nous font comprendre pourquoi ce garçon doux et sensible se rapproche de cette femme pas beaucoup plus vieille que lui. Elle trouve un jeune frère ou un fils qu'elle n'a pas et lui une complice pleine de gentillesse.
Une oeuvre à part dans la littérature irlandaise, pleine de gentillesse et de bonté mais aussi très nostalgique.
Extraits :
- Je me souviens de cet instant avec plus d'acuité que de n'importe quel autre.
- J'appartenais à une famille protestante de la classe des domestiques qui s'était élevée dans l'échelle sociale.
- Une place centrale enlaidie par deux maisons abandonnées et la statue dédiée à un martyr local.
- L'atmosphère familiale était celle de tous les jours : mes grands mères murées dans leur silence hostile, mes frères ricanant, ma mère lasse, Annie maussade, mon père émoustillé après un détour d'une heure ou deux au bar de l'hôtel Viney.
-Le destin a fait de moi le fantôme d'un interlude : c'est ce que je dis en ville, tâchant de leur expliquer.
Éditions : Joëlle Losfeld
Titre original: Nights at the Alexandra.
Autres chroniques de cet auteur :
En lisant Tourgueniev.
Les anges dînent au Ritz.
Mourir l'été.
Péchés de famille.
Secrets intimes. 

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Commentaires
E
Bonjour Yvon.Je savais trouver ce livre chez toi.Je viens de le terminer et vais lui consacrer une petite note enthousiaste,tout comme toi.A bientôt.
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